𝐌𝐄𝐃𝐈𝐂𝐀𝐋𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐏𝐀𝐑𝐋𝐀𝐍𝐓
Machinalement, mon pied tapotait le pied de la chaise sur laquelle j'étais assise. J'avais toujours détesté les salles d'attente. Elles me rappelaient le temps incommensurable que j'y avais perdu lorsque j'étais plus jeune, lorsque personne ne comprenait pourquoi je n'étais pas comme les enfants de mon âge. Pourquoi j'étais différente. On m'avait fait voir des dizaines de médecins différents, alors naturellement, j'avais écumé des dizaines de cabinets et de salles d'attente différentes. Jusqu'au jour où les mots "haut potentiel intellectuel" ont été posés. Ce jour-là avait été une libération pour mes parents. Moi, j'étais trop jeune pour comprendre en quoi recevoir ce diagnostic allait m'aider à avancer à l'avenir. Pour moi, je n'étais qu'une enfant, qui réfléchissait, agissait et ressentait les choses différemment de ses camarades. C'est pour ça que je déteste les salles d'attente. Parce qu'elles sont source d'angoisse et d'incompréhension sur ce qu'il va se passer une fois qu'on en sortira.
Ma mère avait posé une journée de congés aujourd'hui, pour m'accompagner à l'hôpital de Forks. J'avais quatre rendez-vous médicaux de prévu, autant dire que lorsque je rentrerais chez moi le soir, j'allais être morte de fatigue. Le premier rendez-vous s'était déroulé dans la matinée. Il s'agissait d'un rendez-vous avec madame Garnier, une psychologue. J'avais demandé à ma mère à aller la voir trois jours après le départ des Cullen, parce que je savais que sans ça, j'allais m'effondrer. Le second rendez-vous avait eu lieu avant le déjeuner également ; c'était un rendez-vous radiologique pour mes poumons, dans le cadre de mon troisième rendez-vous avec ma nouvelle pneumologue. J'allais la voir pour la première fois depuis notre installation à Forks, tant les délais de rendez-vous étaient longs. Le dernier de mes rendez-vous était celui que je redoutais le plus. Un rendez-vous psychiatrique. C'est madame Garnier qui nous avait recommandé à moi et ma mère que j'aille voir ce médecin, "histoire de faire un bilan". Il s'agissait de ses mots, pas des miens.
Il est vrai que mentalement, ce n'était pas franchement la joie depuis qu'ils étaient partis. Surtout depuis que lui était parti. Parti après m'avoir embrassé et balancé tout un tas de propos, aussi affreux les uns que les autres. Je ressassais sans arrêt ce qu'il m'avait dit, parce que ses mots me faisaient me sentir stupide d'avoir pu croire qu'un déménagement à l'autre bout du monde allait tout arranger dans ma vie.
Tout cela s'était déroulé il y a maintenant un peu moins d'un mois. Nous étions dorénavant en plein d'octobre. Les feuilles des arbres prenaient une belle couleur orangée, certaines ayant même déjà quitté leur branche pour aller joncher le sol de leur teinte vermeil. Nous approchions également d'Halloween, et cela se sentait dans Forks. Le maire avait fait décorer la ville de citrouilles dans lesquelles des lumières étaient allumées chaque soir. Mais les habitants semblaient plus enclins à participer à cette fête. Certaines maisons étaient si bien décorées, que je n'osais même plus m'en approcher tant elles étaient effrayantes.
— Betty Core ? appela soudainement une voix.
Je relevai mon regard de mes doigts pour tomber nez à nez ma nouvelle pneumologue. Elle était grande, blonde et vêtue d'une blouse blanche, comme pratiquement toutes les personnes que j'avais vues aujourd'hui. Je quittai ma chaise, suivie de ma mère, puis pris place dans le cabinet épuré.
— Installez-vous, fit la docteure s'asseyant d'un côté du bureau à l'entrée de la pièce.
Nous nous exécutâmes et, immédiatement, ma mère sortit mon dossier médical, et la médecin l'examina aussitôt.
— Bien, donc tu es asthmatique, c'est ça ? constata-t-elle.
— C'est ça.
— Je vois que tu as été hospitalisée de nombreuses fois, continua-t-elle. Même en réanimation et sous intubation. D'accord, fit-elle dans un mélange d'étonnement et d'ébahissement. Et bien, je te propose de faire un bilan, pour que je puisse voir comment tu respires.
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Respire • Twilight
Fanfic𝐑𝐞𝐬𝐩𝐢𝐫𝐞 | ❝ Ma vie est un genre de grand bordel incommensurablement compliqué. ❞ Du haut de ses 16 ans, Betty, adolescente asthmatique à haut potentiel intellectuel, emménage avec sa mère à Forks pour fuir la Corse où vit son père, violent. P...