Respire • Twilight

2 | Chapitre 5

𝐑𝐀𝐓𝐓𝐑𝐀𝐏𝐄𝐑 𝐋𝐄 𝐓𝐄𝐌𝐏𝐒 𝐏𝐄𝐑𝐃𝐔

— Au fait, Anaëlle et Mathis sont en couple ! Non, mais tu te rends compte ? Ils ne pouvaient pas se saquer l'année dernière !

— Ouais, soufflais-je en levant les yeux, c'est dingue.

Cela faisait une bonne heure que Camille me parlait des derniers potins du lycée d'Ajaccio. J'avais ainsi appris qu'elle avait quitté son petit-copain actuel pour "profiter de la vie de célibataire", que mon ancienne professeure de mathématiques avait décidé de prendre sa retraite en plein milieu de l'année scolaire et qu'une querelle entre deux élèves avait créé une animosité entre leurs classes respectives, ce qui mettait une mauvaise ambiance parmi les élèves de première.

— Qu'est-ce qu'il y a ? fit-elle soudainement, me coupant de mes réflexions.

— Rien du tout, m'empressais-je, trop rapidement pour paraître sincère.

La vérité, c'est que je n'avais absolument pas envie de parler des situations amoureuses des autres, au vu de la mienne, complètement catastrophique.

— Oh, je vois ! s'exclama-t-elle. Tu as un copain et tu ne sais pas comment me le dire, c'est ça ?

— Quoi ? pouffais-je. Mais qu'est-ce que tu racontes, encore ?

— Oh, allez, Betty ! Tu sais bien que tu peux tout me dire ! 

— Camille... ce n'est pas...

— Comment est-ce qu'il s'appelle ? me coupa-t-elle

Je soufflai, résignée.

— Jasper. commençais-je. Et ce n'est absolument pas mon petit-ami.

Elle fronça les sourcils, m'invitant à en dire plus:

— On s'est embrassé, lui expliquais-je. Une seule fois. Et depuis, je n'ai plus aucune nouvelle de lui.

— Wow, wow, wow ! Embrassés ? Hein ? Attends, attends, attends, on va reprendre du début, tu veux ? 

Je ris faiblement. Sa spontanéité m'avait manqué sans même que je m'en rende compte.

— Donc, reprit-elle. Il s'appelle Jasper. Trop bizarre comme prénom, mais pourquoi pas, fit-elle plus pour elle-même que pour moi. Je veux savoir à quoi il ressemble avant toute autre chose.

Je réfléchis quelques instants à la façon dont je pouvais le lui décrire. Mais finalement, au lieu de lui adresser une réponse orale, je me penchai vers ma table de chevet, dont j'en ouvris le tiroir et en sortis les babioles que j'avais détachées de mon mur plusieurs semaines auparavant. Babioles dont une photo bien particulière faisait partie.

— C'est lui, expliquais-je en lui montrant notre photo du bal de promo.

— Wow, Betty ! s'enthousiasma-t-elle. Il est carrément à tomber ! 

Je pouffai. Seule Camille savait me faire rire quand je n'en avais pas envie.

— Et toi, mais wow ! Ta tenue est dingue ! C'était quand ? 

— En juin, au bal de promo.

— Purée, un bal de promo... un vrai ! Ça devait être tellement bien !

— Ça l'était, fis-je en me remémorant cette soirée.

Camille coupa court à mes pensées, souhaitant en apprendre davantage.