2 | Chapitre 13

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𝐁𝐘𝐄-𝐁𝐘𝐄 𝐋'𝐇𝐎𝐏𝐈𝐓𝐀𝐋

— Les concours de patinage, c'était notre truc avec ma famille. m'expliqua James après avoir bu quelques gorgées de son thé brûlant.

Nous étions tous les deux réunis dans le foyer. Aujourd'hui était le jour où Augustine recevait sa greffe de poumons. Je ne l'avais que très peu vue de la journée, puisqu'à peine s'était-elle réveillée, que les brancardiers l'avaient conduit dans une autre chambre.

Joe, Mary, Noah et Anaë avaient préféré patienter dans la salle d'attente du bloc opératoire mais pour une raison que j'ignorais, James avait catégoriquement refusé d'y mettre les pieds. Je l'avais donc accompagné dans le foyer, où nous discutions d'un peu de tout en attendant d'avoir des nouvelles de notre amie. Petit à petit, la conversation avait dévié sur sa famille et l'incendie qui l'avait conduit ici.

— Ma sœur était à la fac. On ne la voyait que le dimanche, lorsqu'elle revenait pour me voir patiner. C'était comme une réunion de famille. On passait la journée à la patinoire et le soir, on cuisinait tous ensemble. Ça me rappelle trop de souvenirs de patiner et de concourir en solo, c'est pour ça que je suis passé au patinage en couple.

— Wow... soupirais-je sans réellement savoir quoi répondre.

— L'incendie qui les a tués a eu lieu l'un de ces dimanches, confessa-t-il. Il y a eu un problème électrique avec le four, ça s'est enflammé et tout a brûlé. J'ai tout perdu ce soir-là : ma famille, ma maison... les incendies sont des destructeurs de souvenirs. Ils emportent tout avec eux.

— Je suis sincèrement désolée, James. murmurais-je penaude. 

— Tu n'as pas à l'être, tu n'y es pour rien... le plus dur, ça a été de devoir affronter le reste sans eux. Les greffes de la peau, les examens médicaux, ces stupides vêtements compressifs et maintenant, encore des greffes.

Un silence s'installa entre nous, mais il le coupa rapidement :

— Si jamais tu as une histoire déprimante à raconter, c'est le moment, ironisa-t-il pour détendre l'atmosphère.

Un sourire s'échappa de mes lèvres malgré moi.

— J'ai tendance à ne pas trop parler de ce qui m'arrive, racontais-je. C'est assez bruyant dans ma tête comme ça, pas la peine d'en rajouter. 

— Ouais, je vois... en tout cas, tu sais que si t'as besoin, tu peux compter sur les autres et moi. On est là les uns pour les autres.

— C'est gentil, souris-je.

— Au fait, je voulais m'excuser. fit-il soudainement.

— T'excuser ?

— Ouais, j'sais pas trop en fait... j'ai eu l'impression de t'avoir effrayé lorsque je t'ai proposé de patiner avec moi. Et si c'est le cas, je te demande pardon.

Je rigolai, amusée.

— Tu ne m'as pas effrayée... disons plutôt que ta demande m'a surprise. C'était carrément inattendu.

— Désolé pour ça, sourit-il. Mais tu patines vraiment bien pour une débutante : t'as un vrai potentiel dans le milieu, j'allais pas laisser passer une chance comme ça de patiner avec quelqu'un d'un tel niveau en si peu de temps.

Un sourire s'afficha sur mon visage.

— Si tu le dis, m'amusais-je peu convaincu d'avoir un aussi bon niveau qu'il ne l'avançait.

— Tu devrais te faire plus confiance, avança-t-il.

— C'est plus facile à dire qu'à faire. 

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