1 | Chapitre 3

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𝐍𝐄𝐈𝐆𝐄𝐒 𝐃𝐄 𝐉𝐀𝐍𝐕𝐈𝐄𝐑

— Betty ! Betty ! m'appela une voix que je parvins à reconnaître comme étant celle de Mike.

Je me retournai pour lui faire face et lui adresser un sourire. C'était mon deuxième jour, et je commençai déjà à trouver mes repères. J'avais été surprise de découvrir à quel point j'avais réussi à m'intégrer dans cet établissement. Les gens se montraient très sympas, mais j'étais persuadée que c'était pour la simple et bonne raison que j'étais Française. Au fond de moi, je savais que je n'étais qu'une bête de foire : ce que je détestais.

— Salut, dis-je.

— T'as vu ça ? me demanda-t-il.

— Vu quoi ?

— Il fait beau !

Le ciel était encore plus effrayant que la veille, et au vu des gros nuages gris, je me demandai s'il rigolait, mais il semblait sérieux.

— Il fait beau ? répétais-je, abasourdie.

— Ouais ! Enfin, ce n'est pas encore la chaleur de l'été, mais il ne pleut pas, donc c'est génial.

— Bien sûr, finis-je par dire, désespérée par cette météo.

— Dis, reprit-il, je me posais une question par rapport aux cours.

— Je t'écoute.

— Il y a une rumeur sur toi qui court depuis ce matin.

— Comment ça ?

Je détestais les rumeurs.

— Apparemment, t'aurais pas dix-sept ans.

— J'en ai seize, répondis-je, honnêtement. J'ai sauté une classe.

— Oh ! Tout s'explique, fit-il. Et j'ai une deuxième question.

— Je t'écoute toujours.

— Tu penses qu'on pourrait échanger nos places en littérature anglaise ?

— Tu veux être à côté de Bella ? m'étonnais-je.

— Hum... ouais... ?

Pas sûre que Bella soit ravie de cela.

— Pas de soucis, souris-je.

Puis nous nous dirigeâmes vers notre salle de cours. Mike alla s'asseoir près de Bella, qui me jeta un regard d'incompréhension et de détresse.

— Désolée, articulais-je faiblement.

Éric vint s'asseoir à côté de moi avec un drôle sourire. Je compris que lui aussi voulait être à côté de la brune. C'est alors que je réalisai que j'étais le second choix de tout le monde, un genre de bouche-trou. En maths, je m'installai à côté d'Isabella, à qui j'expliquai la situation et elle semblait la détester autant que moi. J'avais été surprise de découvrir qu'elle venait d'Arizona et que, comme moi, elle adorait le soleil et la chaleur. Notre discussion attira l'attention du professeur, qui interrogea ma camarade qui elle-même donna la mauvaise réponse. C'est d'ailleurs avec elle que je me rendis en cours de sport. Bien que j'aie obtenu l'autorisation de ne pas y aller, j'avais pris la décision de tout de même assister au cours puisque je n'avais rien d'autre à faire. Je passai les trois quarts du temps à renvoyer les balles perdues à mes camarades, qui désespéraient de la maladresse d'Isabella. Le repas se déroula dans une bonne ambiance. Je dus de nouveau confirmer la rumeur concernant mon âge et également donner un coup de coude à Bella, qui semblait carrément dans la lune. En histoire avancée, le cours se passa comme le précédent: dans le silence le plus complet entre moi et mon camarade, dont je m'étais rappelée le prénom, après que le professeur ait fait l'appel. Il s'appelait Jasper, et encore une fois, il me félicita pour mon dessin — toujours un papillon — à la fin du cours avant de partir.

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