2 | Chapitre 1

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𝐋'𝐀𝐍𝐍𝐈𝐕𝐄𝐑𝐒𝐀𝐈𝐑𝐄 𝐃𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐋𝐀

Haletante, je m'éveillai en sursaut, ouvrant les paupières d'un seul coup. Je respirai profondément puis tressaillis en me remémorant le cauchemar que j'avais fait. Depuis l'attaque de James, mon sommeil était perturbé par des rêves dont je me serais bien passé: que ce soit mes souvenirs d'Ajaccio, ceux de la traque du vampire ou ceux des mystérieux hommes-loups, bien que ces derniers s'avéraient être plus dérangeants qu'effrayants. Ne parvenant pas reprendre mon souffle, je m'empressai d'attraper mon inhalateur sur ma table de nuit et en prit deux bouffées.

L'été avait été signe de renouveau pour moi et ma mère. Elle avait gagné le prix des plus jolies compositions florales de l'état de Washington, lui donnant un très gros coup de pub. Depuis, certains clients parcouraient parfois plus de cinquante kilomètres pour un bouquet de fleurs de sa boutique. L'un d'eux m'avait même confié en avoir réalisé cent-sept ! Je trouvais ça ahurissant : jamais je n'aurais pensé une telle chose possible. Tous ces nouveaux clients nous ont permis d'obtenir de très belles rentrées d'argent, nous assurant des revenus stables et bien plus que corrects.

Ainsi, nous avions enfin pu acheter les meubles manquants et de la décoration pour la maison. Ma chambre ressemblait maintenant à une vraie chambre. Mon lit était recouvert d'une belle couverture bleue et d'un oreiller assorti encadré par une tête de lit d'un bois sombre. Une jolie table de chevet était posée juste à côté, sur laquelle un livre et une lampe étaient posés. Mais ce que j'aimais le plus dans cette pièce, c'était le mur du lit, celui face à l'armoire. J'avais déposé quelques CDs ainsi qu'un vieux lecteur, achetés lors d'une brocante, sur l'étagère que ma mère avait accroché quelques mois plus tôt. Un vase haut et transparent, rempli par tous les coquillages que j'avais ramassé à Ajaccio durant mon enfance, y avait aussi trouvé sa place. Sur le mur, j'avais collé la multitude de papillons que j'avais dessiné depuis que nous étions installées en Amérique, ainsi que mes trois flots attestant de ma victoire à des concours d'équitation, sport que j'avais dû arrêter quand mon asthme a commencé. On pouvait également y trouver les photos que j'avais collé le soir de notre arrivée dans cette ville, des morceaux de ruban, la fleur que Jasper m'avait offerte au bal de fin d'année - bien qu'elle soit maintenant séchée - ainsi que les tickets de cet événement et un petit poster dédicacé d'une chanteuse de musique country, qui n'avait pas encore d'album à son actif mais une plume que j'adorais déjà. Nous l'avions découverte et rencontré avec ma mère lors d'un concert gratuit dans un petit café de Nashville, où nous étions partis en vacances. Nous nous y étions rendus sous les conseils de Charlie, qui nous avait donné énormément de bons plans. J'avais d'ailleurs noté que lui et ma mère s'étaient pas mal rapprochés durant l'été. Nashville avait été une belle découverte. Nous avions passé toute la semaine à nous balader, à visiter certains monuments et musées en discutant d'absolument tout et n'importe quoi. Notre intégration à Forks, la météo qu'il faisait, les décisions politiques du président actuel, mon asthme qui semblait en nette amélioration, la fleuristerie, mon année scolaire à venir, et Jasper... il revenait régulièrement dans les conversations. Bizarrement, c'était toujours moi qui commençais à en parler, trouvant toujours quelque chose me le rappelant.

Mon réveil sonna et je l'éteignis, rassurée de m'être réveillée à l'heure et pas en plein milieu de la nuit. Nous étions le 13 septembre, le jour de l'anniversaire de Bella. Elle avait dix-huit ans. J'avais hâte de la voir et de lui souhaiter ! Les Cullen lui avaient organisé une fête, à laquelle elle n'avait pas encore été invitée. Alice m'avait expliqué que plus tard elle le lui annoncerait, mieux elle réagirait.

Je m'empressai de quitter mon lit et de me préparer. Après avoir avalé mon petit-déjeuner, j'allai faire une rapide toilette. Puis j'enfilai un jean et un pull vert d'eau par-dessus une chemise beige, laissant apparaître le col et les manchettes de cette dernière. Je coiffai mes cheveux en une longue tresse, bataillant avec les nœuds qui s'étaient formés durant la nuit. J'utilisai un ruban en guise d'élastique, ne parvenant pas à retrouver mon chou-chou habituel. Le klaxon de la Chevrolet d'Isabella résonna à l'extérieur, m'indiquant que mon amie était arrivée et m'attendait pour nous rendre au lycée. Après un bref passage par ma chambre où j'attrapai mon sac à dos, je traversai le salon et allai enfiler mes chaussures en toile.

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