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Aaron Evans

Le silence règne entre nous, personne ne dit plus rien. L'appel avec le médecin est déjà fini depuis 5 minutes mais nous n'avons pas bougé de notre place. Nous sommes resté debout, à fixer le téléphone comme si le médecin allait nous rappeler et nous dire que ce n'était qu'une grosse blague, que Sarah allait parfaitement bien. 

En tout cas, c'est ce que j'espère quand je décide enfin à bouger. Je saisis ma veste qui était tombé au sol et je commence à courir vers l'hôpital. Derrière moi, j'entend leurs pas qui me suivent. 

On ne dit toujours rien quand on arrive à l'accueil de l'hôpital, seul nos souffles irrégulier résonnent dans les couloirs. Il n'y a plus aucun bruit appart nous, tout le monde dort à cette heure-ci. Tout le monde appart nous, nous qui venons d'apprendre la mort de notre amie. 

Je crois que mon cœur ne veut pas se rendre compte que c'est la fin, qu'elle est partit. Non, moi je préfère croire que je peux encore me battre pour elle. J'ai besoin de croire que je vais encore me battre pour qu'elle soit en vie, sinon je risque d'exploser. Je risque de fondre en larmes tel  un enfant à qui on vient de voler la glace. Sauf qu'on ne vient pas de me voler une glace mais la femme que j'aime. 

Je refuse de croire qu'elle est morte. Je refuse de croire que je n'entendrais plus jamais sa voix le matin, que plus jamais je me disputerais avec elle pour savoir qui de nous deux à un ego plus grand. Je refuse de croire que j'entendrais plus jamais son magnifique rire résonner entre les pièces, que je ne sentirais plus jamais mon cœur s'emballer dès que je la vois. Je refuse de croire tout ça. 

Sarah n'est pas morte, quand j'arriverais dans sa chambre, je vais la trouver toujours brancher à ses tubes, mais au moins elle sera toujours en vie. Je vais engueuler le médecin pour nous avoir fait une peur bleu et je vais me remettre au pied de son lit. Je vais reprendre sa main et je vais continuer a prier jusqu'à ce qu'elle se réveille. 

Maintenant que nous sommes arriver dans le couloir où sa chambre se trouve, nos jambes ralentissent. Nous marchons à reculons, comme si nos corps refusaient d'admettre qu'elle est morte. Nous ne voulons pas la voir avec un drap sur le corps, avec le teint pâle. Nous ne voulons nous rendre compte que c'est la réalité, qu'elle est morte. 

Quand nous arrivons devant sa chambre, un médecin en sort avec une tête triste. Il prend soin de refermer derrière lui et il nous regarde tous les quatre avec un sourire triste. 

- Toutes mes condoléances...Nous dit-il. 

- Est-ce qu'on peut la voir ? Demande Ethan. 

Je ne parle pas, je ne veux pas parler. J'ai peur de m'effondrer au premier mot prononcer. Je ne veux pas m'effondrer devant eux. Je veux que le temps remonte et qu'elle ne soit pas morte. Je ne veux pas avoir reçu l'appel et je ne veux l'avoir trouvé raide morte dans sa salle de bain. 

- Evidemment, mais ne soulevez pas le drap tout de suite, j'arrive dans cinq minutes. 

Ethan le remercie et ils rentrent tous les trois dans la chambre. Moi je reste planté au milieu du couloir, les bras ballants. Je ne veux pas rentrer et constater qu'elle est bien morte. Parce que si je rentre et que je la vois coucher sur son lit, ça va rendre les choses vraies. Cela va confirmé qu'elle est morte. 

- Tu ne veux pas aller la voir ? Me demande le médecin. 

- Je- je sais pas. J'ai peur. 

Le médecin soupire et pose sa main sur mon épaule avant de me pousser jusque la porte. 

- Je sais que ça peut être effrayant, mais je t'assure que tu préférais la voir maintenant, avant qu'elle soit emmené. 

- Je ne suis pas sûr. 

HeartlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant