Heartless

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Sarah Anderson

Aaron dépasse toutes les voitures qu'il croise sur la route pendant que je m'accroche à la porte au bord de la crise d'angoisse. Mais je ne dis rien, j'ai le droit de rien dire, c'est sa mère qui est morte et je ne veux pas l'embêter pour une simple crise d'angoisse. 

J'essaye de garder un œil sur la route pour vérifier au moins qu'il ne fonce sur personne mais je n'y arrive pas. Je tourne de l'œil rien qu'en voyant le paysage qui défile si vite dehors. Quand il dépasse une voiture et celle-ci klaxonne, s'en ai trop. Je m'agrippe à mon siège et je cris de peur: 

- Ralentit ! 

Il tourne en vitesse sa tête vers moi et il voit les larmes qui coulent sur mes joues. J'ai vraiment peur qu'on finissent pas avoir un accident de voiture. J'ai peur de ne pas arriver en vie à l'hôpital. 

Il marmonne un désolé avant de ralentir et d'arrêter de dépasser tout le monde. Il pose sa main sur ma cuisse pour essayer de me détendre mais je sens à quel point il est tendu alors ça n'arrange pas grand chose. 

Nous sortons en courant de sa voiture et nous allons à l'accueil où un homme est au téléphone. Quand il nous voit arriver, il raccroche et il vient vers nous avec un dossier dans sa main. 

- C'est bien vous, Aaron Evans ? Demande-t-il. 

Il ne répond pas au monsieur devant nous, il est trop occupé à regarder partout autour de lui comme si cette hôpital allait prendre feu. 

- Oui, c'est bien lui. Répondis-je à sa place. 

- Très bien, suivez-moi s'il vous plait. 

Je saisis la main d'Aaron pour le tirer jusqu'à l'ascenseur. Je sens qu'il serre de plus en plus fort ma main au fur et à mesure que nous nous approchons de l'endroit où est sa mère. Le monsieur s'arrêtent devant une chambre fermer où on peut voir le numéro: 111.

- On a mit votre mère dans cet chambre le temps de dire vos adieux. Annonce le monsieur. 

Aaron ne fait pas un seul pas, il reste droit comme un "i" devant la chambre. Il l'a fixe sans rien dire, il ignore même le monsieur qui lui parle. 

- Seul la famille est autorisé à rentrer. 

A ces paroles, j'essaye de retirer ma main mais Aaron la reprend sur le champ et la serre fort, comme si je risquais de partir loin de lui. 

- Elle vient avec moi. Affirme Aaron en fixant la porte. 

- Très bien. 

Le monsieur nous explique qu'on a que quelques minutes pour faire nos adieux avant qu'ils la conduisent à la morgue. Quand il s'en va, j'ouvre la porte pousse Aaron vu qu'il n'a pas l'air de vouloir bouger de sa place. Je referme la porte derrière nous et je m'avance vers le lit où on voit seulement la tête de sa mère. Le reste de son corps est recouvert par un drap blanc. 

Quand je me retourne pour voir si Aaron a bouger de sa place, je vois que quelque chose cloche. Il est assit par terre, dos au mur et il respire très vite. Je m'accroupis à sa hauteur et je pose mes mains sur ses épaules. 

- Aaron...?

Sa respiration s'accélère tandis que j'essaye de le secouer pour qu'il revienne à lui. Il cherche mes yeux du regard et ce que je lis dedans me retourne l'estomac. Il a peur, il a peur de voir sa mère décidé car ça voudrait dire que tout cela est la réalité. 

- Aaron...je suis là...respire avec moi...

Je saisis sa main que je pose contre ma poitrine pour qu'il se cale sur ma respiration mais rien n'y fait. Des larmes dévalent ses joues pendant que sa respiration s'accélère encore plus. Il pose ses mains sur sa gorge et dit: