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Sarah Anderson

J'enfile un jogging noir et un t-shirt puis je me rends dans ma chambre. Aaron m'attend déjà, lui aussi vêtu d'un jogging et d'un t-shirt. Nous avons décidé de repeindre ma chambre aujourd'hui pour qu'on puisse au plus vite monter mes nouveaux meubles. 

Je saisis un ruban adhésif et je commence à le mettre sur les parties qui ne doivent pas être peintes. Aaron me regarde faire, toujours adossé au chambranle de la porte. Je ne sais pas pourquoi il se tient toujours là quand il vient. Il ne dépasse jamais ma porte même si je lui ai déjà dit mainte fois qu'il pouvait rentrer. 

Une fois le ruban adhésif mit, je saisis mon téléphone afin de lancer la première musique pour mettre un peu d'ambiance. Angels Like You de Miley Cyrus retentit dans l'enceinte alors nous nous mettons tout les deux au travail. 

Je pense que j'ai un peu dramatisé la situation quand j'ai emménagé ici. J'étais persuadé qu'on allait tôt au tard finir par se rapprocher et pourtant, en deux semaines et demi de colocation, on reste chacun de notre côté. On se chamaille de temps en temps mais ce n'est rien d'extraordinaire. 

Les seuls fois où on se retrouve ensemble c'est quand on est dans sa voiture. Deux jours après que j'ai emménagé, je lui ai demandé de m'aider à faire face à mon traumatisme: la voiture. Alors chaque jours, on fait un petit tour en voiture pour essayer de réduire mon stresse. J'ai à chaque fois mon casque avec la musique et les yeux fermés mais j'essaye de réduire le son à chaque fois pour habituer mon cerveau au bruit de la voiture. SI je continu comme ça, je pourrais bientôt enlevé le casque. 

Je ne sais pas dire pourquoi mais sa présence m'apaise. Il essaye à chaque fois d'avoir un contact physique avec moi pour éviter que je reparte dans mes cauchemars et dans mes crises d'angoisse. Il ne se moque pas et il prend le temps de veiller à ce que je me sente le plus à l'aise possible. 

J'ai bien remarquer que mes yeux le cherche à chaque fois que je suis dans une pièce de l'appartement. Mon premier réflexe en rentrant c'est de l'appeler pour voir s'il est rentré. Mon cœur s'emballe quand je vois dans le frigo des petits déjeuner qu'il fait pour moi avant d'aller à l'école. Il essaye toujours de s'assurer que je mange son petit déjeuner, que je dîne et que je soupe correctement. 

Il agit en petit copain...

Mais le pire dans tout ça c'est que je ne sais pas s'il s'en rend compte. Peut-être qu'il fait ça inconsciemment, si ça ce tombe il ne se rend pas compte qu'il agit comme un petit copain avec moi. Et pourtant je pourrais pas dire qu'on est très proche physiquement. On est proche d'une certaine façon mais pas proche physiquement. Je ne saurais pas expliqué ça, c'est juste comme ça. 

- Petite garce ! S'exclame-t-il quand je met, accidentellement, de la peinture sur son t-shirt. 

- Oups. Répondis-je en haussant les épaules. 

Il rigole mais il ne rétorque rien. De mon côté, je fredonne les paroles de New Rules de Dua Lipa et je bouge au rythme de la musique. Je retourne mon pinceau pour improviser mon micro et je me tourne vers Aaron. Il me regarde avec un sourire en coin et avec les bras croisés. 

J'attrape ses bras et essaye de le faire bouger mais il reste droit comme un piquet. Il a simplement une lueur malice dans le regard. Il me regarde danser et chanter dans toute la chambre comme si je faisais un concert.

Je pourrais croire qu'il se fou de ma gueule ou qu'il me trouve pathétique mais, quand il commence enfin à bouger avec moi, je me dis simplement qu'en ce moment, je me sens heureuse. Je suis heureuse de danser et chanter avec un homme qui fait battre mon cœur. Je suis contente de faire une chose débile au milieu d'une chambre à peine peinte.

HeartlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant