Chapitre 9

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Samedi, 18 h.


Je suis chez moi, confortablement installé dans mon canapé, les pieds croisés sur la table basse. Mes paupières sont lourdes, et je me laisse aller à somnoler devant une série Netflix. C'est un moment rare de tranquillité que j'apprécie, une bulle de calme au milieu du chaos qui a marqué ma semaine.


Cette semaine a été intense en émotions. L'interview de mercredi avec le groupe nous a demandé beaucoup d'énergie, mais c'était une expérience incroyable. Et puis, il y a le travail sur le nouvel album n'a pas été de tout repos non plus. Les nuits blanches à composer, les enregistrements frénétiques en studio, nous demandent beaucoup d'énergie également. Et même si nous avancions bien, cela commence à laisser des traces sur mon corps fatigué.


Lina n'est pas disponible ce soir. Elle a emmené sa grand-mère à l'aéroport, et elle passe ensuite la soirée chez sa mère. Ce soir, je suis donc seul, et je me dis que ce n'est pas plus mal. Ces derniers temps, j'enchaîne les journées chargées, me levant tôt le matin et me couchant tard le soir. J'ai besoin de me reposer pour rattraper la fatigue qui s'accumule. D'autant plus que dès lundi, je vais entamer une semaine de cours, et ça risque d'être encore plus intense, entre les cours en journée et les séances de studio le soir.


Des vibrations brusques m'arrachent à ma semi-léthargie, en me faisant sursauter. Posé sur l'accoudoir du fauteuil, je saisis rapidement mon téléphone, cherchant à calmer les battements de mon cœur qui s'étaient emballés. C'est un appel de Chloé. Une partie de moi veut l'ignorer, fuir l'obligation de devoir parler, mais j'ai déjà laissé sans réponse le SMS qu'elle m'avait envoyé lundi dernier.


Je décide donc de décrocher, espérant que ma voix ne trahira pas ma fatigue.


— Allo, dis-je d'une voix un peu lasse.


— Valentin, enfin ! Ça faisait une éternité que je t'appelais. Tu m'ignores, ou quoi ? s'exclame Chloé de l'autre côté de la ligne.


— Non, non, ce n'est pas ça. J'ai juste été débordé cette semaine, tu sais, avec l'interview et le boulot sur l'album, réponds-je, essayant de lui expliquer la situation.


— Mmmh, c'est ce que tu me dis chaque fois,  dit-elle, l'air un peu boudeur. Enfin, peu importe. Je voulais savoir si tu étais libre ce soir. Il y a une soirée chez Quentin avec tous les anciens du lycée de notre classe, ça serait sympa que tu sois de la partie.


Je sens son empressement à partager ces retrouvailles avec moi, mais je me sens tiraillé. D'un côté, j'ai envie de passer du temps Chloé. D'un autre côté, ma fatigue persistante me rappelle à quel point j'ai besoin de repos.


— Ça a l'air super, Chloé, vraiment, et j'aimerais beaucoup vous retrouver tous, lui dis-je sincèrement, mais je suis vraiment épuisé en ce moment, et je pense que je devrais me ménager ce soir.


Juste à ce moment-là, la sonnerie de mon appartement retentit. Qui peut bien sonner chez moi un samedi soir ? Décidément, ils ont tous décidé de me déranger ce soir ?


— Attends Chloé, il y a quelqu'un qui sonne à la porte.


Entre deux cheminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant