Entre deux chemins

Chapitre 17

Dans la nuit, je suis réveillé par des vibrations persistantes. Je tâtonne autour de moi à la recherche de mon téléphone, mais le bruit ne provient pas du mien. Confus, je me lève doucement et me dirige vers le salon.

Lina dort profondément sur le canapé, inconsciente du smarphone qui sonne dans sa poche. Je le récupère délicatement, remarquant qu'elle a accumulé 52 appels en absence, 16 de ma part et 36 de sa mère. C'est étrange de voir qu'elle a ignoré sa maman à ce point. Ça ne lui ressemble pas.

Je la regarde un instant, me demandant ce qui se passe dans sa vie en ce moment. Puis je retourne me coucher, décidant de ne pas aller en cours le lendemain. La situation est trop préoccupante pour que je laisse Lina seule. J'ai besoin de parler avec elle.Le matin, je suis le premier à me lever. Une douche chaude m'aide à me réveiller et à soulager les courbatures causées par le manque de sommeil et la mauvaise qualité de mon repos.

Lina dort toujours, et je sais que lorsqu'elle se réveillera, elle risque d'avoir un mal de tête épouvantable. C'est rare de la voir dans un état aussi second à cause de l'alcool. Dans ma boîte à pharmacie, je trouve du Panadol (l'équivalent du Doliprane en France) que je pose à côté d'un de mes ensembles jogging et t-shirt que j'ai mis à disposition pour Lina. J'y ajoute également la serviette qui lui est réservée.

Pendant que je me prépare un café, je m'assois à l'îlot central de la cuisine, observant Lina endormie.

Le silence de la pièce est rompu paisiblement par le bruit de la cafetière. J'entends les premiers signes de réveil de Lina alors que sa respiration devient plus régulière, et elle commence à bouger légèrement sur le canapé.

Ses paupières papillotent, puis s'ouvrent doucement, dévoilant des yeux fatigués. Elle cache son visage de la lumière du matin qui filtre à travers les rideaux.Je m'approche d'elle avec la tasse et la boîte de médicament, essayant d'afficher un sourire réconfortant malgré mes propres inquiétudes. Elle me regarde, encore un peu perdue entre le sommeil et la réalité, puis elle semble se souvenir de la nuit précédente.

Lina me murmure.

- Valentin, qu'est-ce qui s'est passé ?

Je lui tends la tasse de café chaud et les comprimés, disant doucement :

- Bois un peu de café, ça te fera du bien. Et prends ceci pour ta tête, ça devrait soulager ta migraine.

Elle accepte le café avec précaution, ses mains tremblantes, et avale les comprimés avec un peu d'eau. Je lui donne de l'espace pour s'adapter à l'idée qu'elle est à la maison, puis je me décide à briser le silence.

- Lina, je suis là pour toi, tu le sais, n'est-ce pas ? commençais-je, essayant de sonner aussi rassurant que possible. Si tu veux parler de ce qui s'est passé, je suis là pour t'écouter, pour t'aider. Tu n'as pas à affronter cela seule.

Elle fixe sa tasse de café, ses yeux remplis de mélancolie et de fatigue. Puis, doucement, elle hoche la tête en signe d'acquiescement.

- Je suppose que tu as appris la nouvelle ? La guerre en Ukraine ? me demande-t-elle, ses mots emplis de tristesse et d'inquiétude.