Chapitre 8

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Les klaxons stridents et le brouhaha ambiant se mêlent à mes pas de course alors que je me fraye un chemin à travers la foule pressée. Il est 8 heures du matin, l'heure de pointe, et la rue regorge de gens se hâtant vers leur destination. Mon cœur palpite d'urgence alors que je cours comme jamais, afin de rattraper désespérément mon retard. Je savais que j'aurais dû partir de chez moi plus tôt. Je me suis fait surprendre par les bouchons et en plus il n'y avait plus de place de libre devant la radio.


Les vibrations incessantes de mon téléphone dans la poche de mon jean serré accentuent mon agacement. Je suis sûr que c'est Sophie qui doit sans doute se demander ce que je fais. Mais là, je n'ai tout simplement pas le temps de lui répondre. Chaque seconde compte maintenant que je suis presque à l'angle de la rue où se dresse majestueusement l'immeuble de la radio.


Mon souffle et mes pas s'accélèrent alors que j'aperçois enfin le bâtiment. En arrivant devant ses grandes portes vitrées, je m'arrête un instant, complètement essoufflé, cherchant à reprendre mon calme malgré l'adrénaline qui me consume. L'anxiété me serre la gorge, car je sais à quel point cette interview est cruciale pour le groupe.


Sophie surgit alors comme une tornade, m'arrachant presque un sursaut. Son regard perçant me transperce littéralement, laissant clairement paraître son exaspération.


— Mais qu'est-ce que tu fous Valentin ? Tu es en retard ! s'écrie-t-elle, agitant les bras avec impatience.


— Ouais, je sais, désolé, il y avait des bouchons.


Je bredouille en tentant de trouver une explication suffisamment valable pour l'apaiser.


Mais Sophie n'a visiblement pas vraiment le temps de m'écouter, elle me fait un geste agacé de la main et se retourne pour entrer dans le bâtiment. Elle s'arrête devant Léopoline.


— Et toi, arrête de fumer. Allez, tout le monde, on y va. Ils nous attendent, ordonne-t-elle d'un ton déterminé.


Léopoline me lance un regard perplexe, cherchant une réponse à cette soudaine agressivité de la part de Sophie à son encontre. Je lui adresse un sourire désolé accompagné d'un haussement d'épaules, sachant que les mots seront inutiles dans ce moment d'agitation.


Sans attendre, je presse le pas pour suivre Sophie à l'intérieur du bâtiment.


Dans l'ascenseur, un silence pesant s'installe. L'excitation et l'anxiété se mélangent dans mon esprit dans une valse effrénée. Sophie se tourne finalement vers moi, cherchant à me donner les dernières consignes.


— Bon Valentin, en principe, ils devraient parler de l'article en premier, et ensuite ce seront des questions sur le groupe et le nouvel album. Essaie de faire en sorte que les questions sur l'article tournent court, me conseille-t-elle d'un ton à la fois rassurant et pressant.


— Oui


Je lui réponds d'une voix assurée bien que mon cœur continue de marteler dans ma poitrine.


Soudain, une nouvelle vibration interrompt le silence de l'ascenseur. Cette fois, je sais que ce n'est pas Sophie. Je sors mon téléphone et remarque un message de Lina :

Entre deux cheminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant