Bruno
Je claque la portière de la Mustang avant d'insérer mon arme dans ma ceinture. Je remets correctement mon chapeau sur ma tête et enfile mes lunettes de soleil, prêt à faire face à cette vieille ville pourrie.
__ bienvenue dans la Comuna 13
La Comuna 13, une bidonville atroce, des femmes et des enfants qui traînent dans des ruelles coincées qui puent la merde.
La pauvreté est de mise dans cet endroit. Des chats maigres et des gros rats errent dans tous les recoins, cette partie est tellement sombre, que ça me donne la nausée.
Les ruelles étroites, souvent empreintes de silence ou de rires d’enfants, serpentent entre ces habitations colorées.
Nous traversons la route et nous passons aux côtés d'un vieil arrêt de bus. Nous nous engouffrons dans un chemin rocheux et troué à certaines parties.
Et là, nous faisons face à la putain de bidonville de San Javier.
Nous avançons sur le chemin et bizarrement, je remarque qu'il se rétrécit, je ne sais pas si c'est moi ou si c'est mon imagination qui me joue des tours.
Nous traversons vers une sorte de corridors dont les murs sont emplis de graffiti, des noms de certaines légendes et des fresques de Pablo Emilio Escobar.
Le plus grand baron que Colombie ait connu.
Les ombres de la violence et de la pauvreté planent comme des nuages menaçants.
Je me racle la gorge et me tourne vers Consuela qui était pourtant toute souriante.
Nous nous enfonçons dans le coeur de la bidonville, sans regarder en arrière, au dessus de nos têtes s'étendait une ligne de vêtements, je remarque quelques dames qui nous regardaient à travers leurs fenêtres.
À chaque coin de rue, des histoires se chuchotent. Les grands-mères, assises sur des chaises en plastique, racontent les potins, tandis que les jeunes qui errent, semblent rêver d’un avenir meilleur.
Je ne prête pas attention et je suis Consuela sans pour autant détacher mes yeux du paysage morose qui s'offre à moi.
__ tu habites vraiment dans ce trou à rat ?
Elle hausse les épaules en soupirant. Un groupe d'enfants court à toute vitesse vers nous en hurlant. Ils ne sont pas moches mais la situation de la bidonville ne leur permet pas d'avoir des vêtements propres.
__ bonjour Consuela !
Ils crient en chœur, contents de voir Consuela dans la bidonville. Je pense que malgré toute la misère et toute la peur, ils vivent comme une famille unie.
__ vous allez bien les enfants ?
Ils hochent toute la tête avant de filer à toute vitesse en criant. Je les regarde partir, un petit pincement au coeur mais, ils semblent heureux. Ils ne se soucient pas des problèmes du monde, ils sont encore trop petits.
__ nous sommes pas tous nés avec une cuillère en or dans la bouche, allez, viens chouchou, nous avons des pétasses à retrouver.
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Unconditionally Tome I
ActionMedellín... Comuna 13... Esposito, Torres, Lopez, Bianchi, Gomez... Une ville, une histoire, une guerre. Voilà à quoi ressemble le monde dans lequel nous vivons. Nos chemins étaient semés d'embûches, le chaos nous collait à la peau comme notre sec...