Chapitre 14

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Le trajet fut long et je me suis endormi plusieurs fois. La fatigue que j'avais traîné la veille me rattrapait lourdement. Six heures plus tard, le car s'est finalement arrêté au Feu Rouge Bessengue. Je suis sorti et j'ai pris mon sac d'un air nostalgique.

Sept ans plus tard j'étais de retour dans ma ville natale mais rien n'avait changé, j'étais parti dans la douleur et je revenais en trainant ce même sentiment. Ma cousine Huguette habitait dans le secteur des étudiants à L'Essec. J'ai emprunté une moto qui m'a déposé devant l'université et je suis allé au call-box pour l'appeler.

Huguette qui venait de terminer ses cours et s'apprêtait à rejoindre son domicile quand elle a reçu le coup de fil de son cousin. Elle est venue le chercher directement accompagnée de son amie. Quand elle l'a vu, elle s'est exclamée :

"John c'est toi? Wowww !!!"

Elle était apparemment ravie de me revoir et moi de même d'ailleurs.

Moi: Bonsoir Huguette !

Elle m'a souri et m'a prise dans ses bras en me saluant affectueusement.

"Tu as vraiment changé, minceeeee tu ne fais pas ton âge onon !!!"

Moi: C'est pas faux .

Une année scolaire s'était écoulée depuis son départ mais ça semblait une éternité.

"Joyce, je te présente mon cousin John !!!"

Joyce: Enchanté, comment était le trajet?

Moi: Bien merci !

Ma cousine m'a aidé à porter ma valise, après cela nous nous sommes rendus dans sa chambre universitaire. C'était petit et étroit mais ça me suffisait amplement.

Huguette : J'ai fait à manger, tu pourras te servir après ta douche.

Moi: Merci beaucoup.

Joyce: Bon, je vous laisse. Passez une bonne soirée !!!

Huguette : Attends je te raccompagne , John j'arrive !

Moi: D'accord.

.........

Elles sont parties et l'ont laissé dans la chambre. Lorsqu'elles se sont retrouvées à l'extérieur, Joyce fut la première à prendre la parole.

'Tu dis qu'on l'a envoyé en ville pourquoi ?"

Huguette : Il a eu un souci avec une fille au village. Il ne pouvait plus rester là-bas !!!

Il est bien vrai que Joyce était sa meilleure amie mais elle a préféré ne pas entrer dans les détails.

Joyce: Hummm, un bébé comme ça connait déjà la femme?!!!! Ohhh génération décalée !

Huguette: Tu blagues ein, tu vois les petites filles de quinze ans , seize ans elles sont des as. Si elle touche ton gars tu oublies direct , elles sont tranchantes !!!

Joyce: Ah ça , c'est grave ! Dire qu'à cet âge tout ce qui nous intéressait c'était le prochain magazine du 100% Jeune. Okoooo , les temps ont vraiment changé !!!

Huguette : En tout cas, je l'ai à l'oeil maintenant. Ma mère m'a laissé des consignes très strictes. Il n'a pas droit à l'erreur !

Joyce : Tu crois que tu peux surveiller un homme? Dialogue juste avec lui terre à terre c'est tout. S'il veut se mettre à l'aise tu ne peux pas le contraindre. Moi ce qui m'inquiète c'est ton gars, ça va se passer comment maintenant ?

Huguette : Comment ça?

Dit-elle surprise.

Joyce: Tu ne comprends pas quoi? Il ne dort pas souvent chez toi? Vous allez faire comment ?

Huguette : Akaaa, je vais dormir chez lui non il y'a quoi?

Joyce: Okay, bon je vais te laisser . On se prend demain au campus !

Huguette : Okay, passe une bonne soirée.

Elles se sont séparées et Huguette est retournée dans sa chambre.

Quand elle est entrée, je venais de sortir des toilettes et j'avais meilleure mine. Elle m'a servi à manger et a appelé sa mère pour lui signaler mon arrivée.

Après le repas, je me suis couché pour dormir. J'étais fatigué et j'avais besoin de repos surtout après avoir parcouru toute cette distance. En arrivant à Douala, j'étais conscient que c'était une nouvelle page de ma vie que je m'apprêtais à entamer et je comptais appliquer les leçons que j'avais retenu.

****

10 ans plus tard.

"Avec le temps, vous verrez que parfois ce qui compte ce n'est pas ce qu'on a mais ce à quoi on renonce."

Depuis mon retour dans ma ville natale, j'avais laissé mes pulsions sexuelles pour me concentrer sur mon avenir. Par chance j'étais brillant à l'école et j'ai pu obtenir mes diplômes sans avoir besoin de reprendre une classe.

Je venais de décrocher mon Master et avec les petits boulots que j'enchaînais pour survivre j'avais pu épauler ma tante. Elle vivait toujours au village avec ma cousine Julie qui n'avait pas voulu la quitter. Après l'obtention de son Baccalauréat, elle avait fait une formation de sage-femme et travaillait dans un centre de santé au village.

Plusieurs fois je leur avais demandé de venir rester en ville avec nous mais elles refusaient. De temps en temps, je lui demandai les nouvelles d'Annabelle car malgré le temps la culpabilité était toujours présente. Aux dernières nouvelles, elle avait quitté le pays quand elle avait eu son Baccalauréat. Elle avait pu obtenir une bourse pour étudier à l'étranger. J'étais vraiment heureux pour elle, mais ça ne changeait rien à mon désir de vengeance.

Après l'incident, Edith avait changé de ville avec ses parents. Julie n'avait pas voulu me dire où elle se trouvait, mais ce n'était pas bien grave. Je savais qu'on allait se croiser un de ces jours et j'allais lui faire payer ce qu'elle avait fait à Annabelle.

Bon, revenons à nos mots et tons. Je venais de décrocher mon diplôme et avec quelques amis on avait décidé de fêter cela en allant en boîte de nuit.  Ça tombait bien car dans cette ville, les bars les snacks et boîte de nuit naissaient chaque jour. On avait l'embarras du choix, après réflexion nous sommes allés à Akwa. Il y'avait une nouvelle boîte qu'on venait d'ouvrir qui était très en vogue.  Ils avaient un excellent DJ et l'ambiance était agréable.

Aux alentours de dix heures du soir, j'ai dit au-revoir à ma cousine et je suis allé rejoindre mes potes au carrefour.

Moi: Yo, ça dit quoi?!

Ils étaient classes et bien sappés. Le plus jeune Tony, m'a salué directement.

"John mon pote enfin tu es là ? Guy voulait déjà péter un câble, tu sais qu'il n'aime pas attendre !"

Guy c'était mon meilleur pote en quelque sorte, il était plus aisé que nous mais était resté très humble.

Quand Tony a dit cela, je me suis tourné vers Guy pour l'amadouer afin qu'il se détende mais tout ce qu'il m'a dit fut :

"Tu payes la première tournée !!!"

J'ai éclaté de rire et l'instant d'après, nous sommes montés dans sa voiture pour faire la fête....

Le GigoloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant