Allongé dans mon lit, les yeux fermés, je retiens mes larmes.Cela fait combien de temps, une semaine environs que j'ai reçu ce coup de téléphone ? Je crois avoir perdu la notion du temps depuis. Je sais qu'il faut que je me décide mais je n'arrive pas à me résoudre à y retourner...
Un soupir sort de mes lèvres quand j'entends des pas dans les escaliers qui montent vers ma chambre. Je sais déjà ce qu'il va me dire. Je n'ouvre pas les yeux quand j'entends la porte de mon antre s'ouvrir. Ni quand je sens une partie de mon lit s'affaissait sous le poids de mon meilleur ami. Il ne dit rien pendant de longues minutes mais je sais que ça ne va pas durer, je le connais trop bien.
D'ailleurs je sais aussi que tous les autres écoutent sûrement ce qu'il se passe en haut.
Comme je le pensais, il m'interroge enfin.
— Qu'est-ce qui te gêne à ce point-là Stiles ?
Je prends une minute avant de lui répondre, toujours allongé, les yeux clos.
— Tu sais très bien qu'il ne veut pas de moi sur son territoire, soupiré-je.
— Il s'agit de ton père, ce n'est pas à lui de décider.
Conscient que cette conversation va être compliquée, je consens enfin à me relever pour m'asseoir près du brun. Ayant d'ailleurs besoin de réconfort, je pose ma tête sur son épaule. Il ne me repousse pas, au contraire, puisqu'il passe un bras dans mon dos pour me serrer un peu plus contre lui.
— Je sais bien que tu as raison mais...
— Mais ? m'encourage-t-il.
— Imaginons qu'il essaie de me chasser de la ville ? En plus tu sais aussi que je déteste être séparé de vous, je ne le supporterai pas, je sais que... je vais pas y arriver.
Mon meilleur ami grogne alors avant de nous redresser tous les deux pour guidé mon regard jusqu'au sien, une main sous mon menton. Je le vois rarement si sérieux et je dois dire que même si cela m'angoisse un peu, ça me rassure aussi de me dire qu'il pourra prendre soin des autres quand il m'aura mis dehors à coup de pied aux fesses.
Un petit sourire me prend à cette pensée.
— Stiles Stilinski, tu vas arrêter de t'abaisser comme ça ! Tu vas prendre ton courage qui est devenu quelque chose de légendaire depuis déjà une bonne décennie et tu vas me faire le plaisir de prendre un billet d'avion, une valise, et d'aller voir ton père à l'hôpital ! On s'en fout de l'autre abruti ! Tu mérites de voir Noah se rétablir et lui mérite de voir son fils à son chevet quand il se réveillera !
— Mais je...
— Et ce n'est pas négociable ! grogne-t-il. Tu sais parfaitement qu'on va s'en sortir sans problème pendant ton absence et tu sais aussi qu'au moindre problème, on saute dans le premier avion pour te rejoindre. Tu n'as pas d'excuse, ok ?
Pour la forme, je lève les yeux au ciel devant son sourire. Il sait très bien qu'il a réussi à me convaincre mais lui donner la satisfaction de ne pas résister, ce n'est pas dans mes cordes. Le brun se relève ensuite pour se mettre debout au milieu de la chambre, me tendant la main. Souriant, j'accepte son geste et me lève également avant de le prendre dans mes bras, chuchotant un « merci » à mon frère de coeur.
Si quelques années plus tôt, quelqu'un avait osé me dire que l'homme devant moi serait aussi important dans ma vie, je pense que je lui aurai foutu une bonne droite. Mais le destin est parfois joueur et malicieux. Ceux que l'ont pensé dans notre vie pour toujours nous quittent et ceux qu'on pensait détester de toute notre âme deviennent notre famille.
Quand je relâche enfin Theo, il me fait un dernier sourire puis quitte ma chambre. Une nouvelle fois, pour me donner du courage, je prends une grande inspiration.
C'est partie, j'ai une valise à faire !
M'attelant donc à ma tâche, je ne prends que le nécessaire en réservant un vol direct pour la Californie. Je ferai le reste du chemin dans une voiture de location. Ça va me faire une petite trotte mais je l'ai fait tellement de fois plus jeune que ça ne devrait pas être un trop gros problème. Et puis ça me permettra de me préparer mentalement à mon arrivé en ville. Je ne veux pas m'attirer des ennuies inutiles...
Je veux juste être présent pour mon père.
Au bout de quelques heures à tout préparer, je quitte enfin cette chambre que je n'ai quasiment pas laisser depuis une semaine. En arrivant dans le salon, toute ma famille est là, confirmant bien mes soupçons sur le manque d'intimité dans cette maison.
— Tu vas nous manquer Stiles ! crie ma brune préférée en se jetant dans mes bras.
Heureusement avec l'habitude de ce genre d'accueil, je la rattrape sans peine, riant à gorge déployée. Dernière nous, certains rient de son attitude, d'autres lèvent les yeux au ciel gentiment. Ils vont me manquer.
— S'il y a le moindre soucis... commencé-je.
— Y en aura pas ! ralle le blond. Profite de ton père et vient pas nous les briser, ok ?!
Je ris. Ce blondinet a toujours été un vrai râleur mais je sais que ce n'est qu'une manière de masquer le fait qu'il s'inquiète pour moi. Alors après un au revoir plus général, j'ébouriffe légèrement ses cheveux en passant près de lui, le faisant raller encore plus.
Oui, ils vont me manquer. Espérons que je n'ai pas à rester là-bas trop longtemps.
Je suis tellement dans mes pensées pendant le trajet jusqu'à l'aéroport et une fois dans l'avion, que quand l'hôtesse nous annonce l'atterrissage, c'est comme si je sortais d'une crise de somnambulisme. Pas que j'en ai déjà faite mais j'ai lu quelque part une fois que les somnambules ne se souvenaient quasiment jamais de ce qu'ils faisaient en dormant. Ça doit être assez étrange quand on y pense. Se coucher dans son lit pour se réveiller debout dans une autre pièce de sa maison.
Ça me rappelle quand j'ai été possédé par le Nogitsune...
Il faut croire que me rapprocher de Beacon Hills m'amène des mauvais souvenirs. Pourtant j'en ai aussi des merveilleux mais bon... Mon anxiété doit jouer beaucoup sur ce qui me passe à l'esprit ou non.
Quitter l'appareil et louer une voiture aussi se fait dans un automatisme déconcertant. La seule chose sur laquelle je suis capable de me concentrer en cet instant, c'est le manque qui m'a creusé le ventre dès le moment où l'avion à décoller. Je n'ai pas l'habitude de me séparer d'eux et jamais pour une aussi grande distance. Une part de moi sait qu'il faut que j'aille voir mon père mais une autre serait capable de rebrousser chemin maintenant et ce malgré le fait que je sois plus proche de la lignée d'arrivée que de mon départ.
De toute façon, tout le monde sait que la logique a quitté ma vie depuis longtemps.
Je n'arrête pas de soupirer pendant le trajet en voiture. Mon esprit part dans tous les sens, l'anxiété exacerbant mon hyperactivité. Cela va de simples souvenirs à des scénarios totalement sortis de mon imagination où mes anciens amis essaient de me brûler vif sur un bûcher comme à la période des chasses aux sorcières.
Au moins ce genre de pensées fait passer le trajet plus vite puisqu'au bout de trois heures de route où j'ai refusé de m'arrêter, j'atteins enfin le panneau :
« Bienvenue à Beacon Hills. »
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L'Alpha Inné [ Sterek ]
FanfictionCela fait cinq ans que Stiles a quitté Beacon Hills. S'il avait pu choisir, il ne serait pas revenu. Ne nous méprenons pas, Stiles adore sa ville natale, celle où il a vécu bon nombre d'aventure. Il y a rencontré des personnes extraordinaires. Il y...