CHAPITRE 56

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Hmm, la lumière me gêne.


Tout en lâchant un grognement mécontent, j'essaie de cacher mes yeux mais une douleur horrible me prend soudainement, me faisant gémir. Après tout ce temps dans un abri sous-terrain, la plus petite lampe me ferait atrocement mal aux yeux et bouger mon bras pour le placer devant mon visage relève du supplice.


Minute. Abri sous-terrain ?


D'un seul coup, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les flash des tortures que j'ai vécu après m'être laissé capturer me reviennent. Comment se fait-il que je sois vivant ? Je pensais que mon heure était venue. Perturbé, je prends une seconde d'hésitation avant d'ouvrir les paupières. Mes sens sont encore pas mal engourdis et j'ai mal absolument partout, même à des endroits que je pensais improbable.

Avant que je ne puisse me décider, j'entends le bruit d'une porte s'ouvrir ainsi que des pas approcher. Ne pouvant pas rester une minute de plus dans l'ignorance de ce qui m'entour, je décide de me redresser malgré mes courbatures tout en papillonnant des yeux pour m'habituer à la luminosité.


— Ehh Stiles, doucement, rallonge-toi, chuchote la voix inquiète de mon meilleur ami.


Étant donné que je ne peux toujours pas compter sur ma vue, je me pince le bras pour être sûr que je ne rêve pas, mais non. C'est bien Theo que j'entends. Comme si sa simple présence suffisait à me faire lâcher prise, un sanglot énorme et douloureux passe la barrière de mes lèvres. Toute la pression, tout ce que j'ai retenu en moi devant mes ennemis, mes inquiétudes, mes espoirs, mes peurs... je relâche tout. Et j'en viens à haïr les larmes qui m'emplissent les yeux et m'empêche encore de voir. La chimère n'attend pas longtemps avant de me prendre dans ses bras et de me serrer comme si sa vie en dépendait, une main placé derrière ma tête et une dans mon dos. Le connaissant par coeur, je comprends qu'il pleure lui aussi en sentant les tremblements de son corps et la façon que ses mains ont de se crisper pour m'agripper. Sa tête reposant sur mon épaule, je me doute qu'il en profite pour inspirer mon odeur. Ces retrouvailles, aussi salvatrices soient-elles, me font aussi un mal de chien. Pas seulement parce que je pensais ne plus jamais le revoir mais aussi parce que je sais parfaitement que c'est ma faute s'il est dans cet état de détresse.


— Putain Stilinski, refait plus jamais ça t'entend ! gronde-t-il.


Stilinski. Quand il m'appelle comme ça c'est qu'il s'inquiète pour moi.


— Je... commencé-je. Je suis désolé... je pensais...

— Je m'en fous de ce que tu pensais ! crie-t-il en se dégagent de moi. T'as pas idée de la trouille qu'on a eu ! Tu penses que ton rôle d'alpha est de te sacrifier pour nous au mépris de ta vie mais on est rien sans toi merde ! Tu croyais vraiment qu'on allait rester là sans rien faire parce que tu nous as envoyé un putain de message ?! On est une meute, une famille et merde, t'es le pilier de cette famille alors qu'importe t'es raison, tu peux pas te permettre de disparaitre comme ça ! Je sais pas comment faire pour que ça rentre dans ton crâne d'alpha buté hyperactif... je supporterai pas de te perdre Stiles, je peux pas.


Cette fois c'est à moi de le prendre dans mes bras, remerciant les cieux de pouvoir enfin voir son visage malgré qu'il soit baigné de larme.


— J'étais sûr que c'était la meilleure solution, murmuré-je.

— Ouais bah si t'as encore des plans foireux comme ça je te dégomme.


Un petit rire quitte mes lèvres. Après une petite minute à reprendre nos esprits, la chimère me force doucement à me rallonger. Je remarque seulement maintenant que je suis dans ma chambre d'adolescent et qu'une perfusion est reliée à mon poignet. Silencieusement, je questionne Theo.


— T'étais tellement faible qu'on a demandé à Melissa de venir en urgence. On pouvait pas t'amener à l'hôpital, il fallait que tu sois là où on pouvait te protéger. Alors on t'a amené à la maison et on a fait le nécessaire, explique-t-il.

— Les autres sont où ? Ils vont bien ? demandé-je prestement.

— T'inquiètes pas, tout le monde va bien. Ils sont tous en bas dans le salon, sûrement à nous écouter d'ailleurs. Ils voulaient venir mais je me suis dis que t'avais besoin de repos alors j'ai laissé Derek faire la nounou.


Le rire qu'il échappe est une mélodie à mes oreilles, me faisant sourire.


— T'en mieux, si tout le monde va bien, soupiré-je. Pourquoi Derek est là ?

— Tu poses vraiment la question andouille ?! Si t'étais pas mal en point, je te frapperai. Évidemment qu'il est là puisque c'est ton compagnon !


À ces mots, je rougis. Alors ils sont tous au courant maintenant.


— La seule raison pour laquelle il est pas monté ici à ma place c'est parce que je...


Il ne finit pas sa phrase mais j'ai compris. Derek a juste dû le laisser être le premier à me voir parce que Theo en avait besoin. Après tout, il est celui qui est avec moi depuis toutes ces années. C'est mon premier bêta. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il a pu ressentir en me sachant en danger. Je suis vraiment trop con.


— Aller, parle, souffle-t-il.


Soupirant, je ferme les yeux.


— C'est juste que je me sens trop con. Je voulais vous protéger. Je me suis dis que si je leur donnais ce qu'ils veulent, ni Scott ni Haemon n'auraient de raison de s'en prendre à vous. Je voulais pas risquer de vous perdre mais, ce qu'ils voulaient...


Serrant les dents, je maudis intérieurement ces psychopathes.


— Je pouvais pas leur donner ce qu'ils veulent.

— Tu veux m'expliquer ?


Sa question n'en est pas vraiment une puisque je sais qu'il ne bougera pas de là sans que je lui donne une réponse. Mais de toute façon, ça ne sert à rien que j'essaie de les ménager. Haemon n'en a sans doute plus pour longtemps alors il va revenir très bientôt à la charge. Je dois les préparer à ce qui suit.


— Je vais tout vous dire mais j'aimerai juste le faire en une seule fois.


La chimère hoche la tête.


— Alors repose-toi un peu et quand t'auras repris des forces, on t'écoutera.


Je me sens encore tellement faible et à la fois beaucoup plus serein de savoir que je suis enfin de retour auprès des miens que je n'attends pas longtemps avant de commencer à replonger dans le sommeil. N'entendant que faiblement le bruit des pas de Theo qui décide de sortir de la chambre pour me laisser tranquille. Je serai tenté de lui demander de rester avec moi mais je sais qu'il va aller rassurer les autres. Ça me fait tellement bizarre de ne pas encore pouvoir sentir les présences, leurs odeurs, les entendre.

C'est sur cette idée que je suis de retour des années en arrière à l'état d'être humain temporaire que je fini par réellement m'endormir.

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant