CHAPITRE 6

940 50 13
                                    




FLASH BACK, 6 ANS PLUS TÔT


Quand je sors enfin de l'aéroport, je soupire en m'étirant de tout mon long. L'avion ne sera jamais mon moyen de transport préféré. Je préfère passer des heures et des heures au volant de ma voiture. M'enfin, au moins je suis arrivé plus rapidement.

En passant les portes du bâtiment en pierre, je repère aussitôt ma jeep ainsi qu'une voiture de service policière. Heureux, j'y cours presque en transportant mes trois bagages. Mon père sort de sa voiture un sourire aux lèvres alors que je lui saute dans les bras, lui faisant une accolade très peu viril. Il rigole mais me rend vivement mon étreinte.


— Content de te voir fils, sourit-il.

— Et moi donc ! T'arrives à le croire ? J'ai enfin fini cette satanée formation, ris-je.

— Ne cris pas victoire trop vite petit génie. Tu dois encore attendre tes résultats.


De bonheur d'être finalement chez moi, je ris une nouvelle fois. Mon coeur s'emballe quand je vois une magnifique chevelure blond vénitien sortir de la voiture de ma vie. Cette fois, c'est Lydia qui saute dans mes bras, à la différence crucial que je n'ai pas entouré les hanches de mon père de mes jambes.


Ça aurait été vraiment bizarre !


Je suis vraiment content de la voir, elle m'a beaucoup manqué. J'avais peur que notre rupture nous éloigne mais visiblement, ce n'est pas le cas. Après tout, nous ne sommes pas rester énormément de temps ensemble, peut-être moins d'un an. Je me suis vite rendu compte que la fille de qui je pensais être amoureux n'avait été qu'une idée utopique de mon imagination et que la vraie Lydia était plus une meilleure amie pour moi. Ça s'est fait d'un commun accord. De son côté, après toutes ses relations foireuses, elle aimait plus l'attention et la tendresse que je lui apportais qu'elle ne m'aimait moi. Enfin amoureusement.

Quand elle me relâche enfin avec un grand sourire aux lèvres, je regarde un instant vers ma voiture et une pointe de déception me vient en ne voyant pas Scott. La rousse doit suivre mon chemin de penser puisqu'elle me dit :


— Il a eu une urgence à la clinique, il viendra te voir dès qu'il peut.


Je lui souris alors en la reposant. Papa m'aide à mettre ma valise et mes sacs dans mon coffre, même si je n'en ai plus vraiment besoin avec l'entrainement que j'ai suivi. Je n'ai pas encore bien pris en muscle mais ma force et mon endurance ont considérablement augmenté. Le coach ne me reconnaîtrait pas sur un terrain !


Au moment de prendre la route, mon père part directement à son travail alors que je m'installe enfin derrière le volant de mon bébé. Lydia rigole de mon enthousiasme sur le siège passager. Pendant le trajet jusqu'à chez moi, ma rousse me raconte tout ce que j'ai manqué pendant ma formation. Il y a apparement eu une guerre entre la meute et les chasseurs mais heureusement tout le monde va bien.


— Tu ne devineras jamais qui a aidé Liam quand Scott, Malia et moi on était pas en ville.

— Qui ? Brett ? Je sais que lui et Liam étaient restés en bon terme alors...

— Laisse tomber, tu trouveras pas, rit-elle. C'était Théo !


Une grimace tord mon visage en une mou offusqué.


— Théo ?! C'est une blague ! Dis-moi que Scott ne lui fait pas de nouveau confiance ?!


Mon coeur se sert à cette idée. Théo a été la bête noire dans ma relation avec Scott et je lui en voudrais toute ma vie pour ça. Je crois que si un jour je le re croise, je serai capable de le tuer sans me justifier.


— Ne t'inquiète pas Stiles, il a quitté la ville juste avant le retour de Scott. C'est Liam qui nous a tout raconté. Apparement il a un certain attachement pour lui.

— Liam devrait revoir ses fréquentations alors.


Lydia Martin rigole, me soutirant un sourire. C'est vrai que je suis un peu dur en ce qui concerne mon jugement par rapport à la chimère mais c'est plus fort que moi. Je le hais. Heureusement il n'est plus en ville alors ça me fera des soucis en moins.


RETOUR AU PRÉSENT


— Monte dans la voiture, ordonné-je à Derek, la mâchoire serrée.


Pour une fois, le loup ne réplique pas et se contente de suivre ma directive. Je me concentre à apaiser mes battements de coeur avant de monter à mon tour dans le véhicule de location. Nous ne parlons pas durant tout le trajet mais une tension règne dans l'habitacle. Je n'ai pas décoléré et je sais que cela se ressent. Je crois que si je ne me retenais pas, je serai capable de briser le volant entre mes mains.


— Stiles, tu devrais te calmer, souffle Derek.


Ce genre de phrase qui n'aide jamais personne à se calmer.


— Je ne peux pas, dis-je froidement.

— Tu as côtoyé des loups des années Stiles, tu as bien un ancrage.


Oui j'ai bien un ancrage, qui se trouve à près de 2500 km de moi.


— Mon ancrage ne m'aidera pas aujourd'hui, grogné-je.

— Comment ça ? Explique-moi, dit-il doucement.


Le bêta semble ne pas vouloir me brusquer et cette constatation me surprend. Le Derek de mes souvenirs n'en avait rien à faire des autres. Je tente de réfléchir quant au faite de lui en dire plus sur moi mais l'irritabilité semble me délier la langue comme quand j'étais adolescent.


— Ma meute est mon ancrage. Ils sont en Oklahoma et moi, je suis ici depuis trois putain de semaines, dis-je alors que mes yeux se teintent une nouvelle fois d'un rouge rubis. Des chasseurs sont arrivés près de là où ils séjournent, je l'ai appris ce matin.

— Et tu ne peux pas les rejoindre à cause de ton père, soupire Derek.


Inutile de confirmer l'information. Je me gare rapidement devant la maison de mon père et sort prestement sans même fermer ma portière. Quand je mets la clé dans la serrure de la porte, elle se casse à l'intérieur sous la pression. Je sens que je vais exploser. Ne prenant plus de gant, j'appuie fortement sur la poignet et ouvre la porte verrouillée.


Je la réparerais plus tard, ça m'occupera.


Faisant les cents pas dans le salon, j'entends l'ancien alpha me rejoindre. Il sent l'étonnement et la curiosité d'ici et je pense que ça me ferait sourire si je n'étais pas dans cet état. Mes yeux ne veulent pas recouvrer leur couleur noisette habituelle et je dois lutter de toutes mes forces pour que mes griffes ne sortent pas.

Les grognements que je pousse pourrait faire penser qu'un animal sauvage s'est infiltré dans la maison. Je n'y peux rien, je suis inquiet pour ma meute. Je ne les ai jamais quitté si longtemps. De plus, je suis sur un territoire où je ne peux pas me détendre une seule seconde. J'en ai assez.


— Stiles, respire ! clame Derek en se mettant face à moi.


Ses deux mains sont sur mes épaules et quand mes pupilles rouges rencontre les siennes, elles se mettent à luire d'un bleuté électrique comme par un effet miroir. Étrangement, je me calme presque immédiatement. La colère et l'inquiétude qui m'habitaient quelques secondes avant ne sont plus qu'un souvenir lointain mais mes yeux ne veulent toujours pas changer.


Qu'est-ce qu'il m'arrive encore ?

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant