L'Alpha Inné [ Sterek ]

CHAPITRE 3

— C'est vraiment toi ? me demande l'ancien alpha.

— Le seul et unique, dis-je.

Je tente un sourire vers lui en m'appuyant dos à ma voiture mais la fatigue doit forcément se voir sur mon visage. Je n'ai pas fermé l'oeil depuis déjà plusieurs heures et cela commence à me rattraper.

Je regarde l'homme en face de moi comme s'il était un étranger. Le genre de sentiment qu'on éprouve tous en revoyant quelqu'un qu'on a pas vu depuis ce qui nous parait des siècles et qui d'un coup nous détaille de haut en bas en tentant de savoir à quel point on est différent de celui qu'on était. Son visage est toujours aussi impassible, sa barbe de trois jours toujours à sa place. Il a dû prendre légèrement en musculature depuis la dernière fois. Il n'a plus l'air aussi colérique qu'avant tout en dégageant la même froideur.

— Tu es revenu pour ton père ?

— Ça te surprend ? ris-je faiblement.

Devant ma réplique, je le vois lever un sourcil, interrogateur.

— Tu as changé, affirme-t-il.

Je ne sais pas quoi lui répondre. J'ai changé, c'est un fait. Est-ce en bien ou en mal, je me suis souvent posé la question. Je n'ai pas la réponse. Au final, j'ai juste fini par accepté ce qui était inéluctable.

Après qu'on se soit observé sous toutes les coutures sans dire un mot de plus, je soupire et décide qu'il est temps pour moi de partir.

— Ça m'a fait plaisir de te voir Derek.

Je mens, il l'a forcément entendu.

— Ça m'arrangerait si tu gardais pour toi ma présence en ville.

Je sais bien que s'il a réintégré la meute de Beacon Hills, il ne pourra pas cacher cette information à son alpha. En tout cas pas longtemps. Mais Derek n'a jamais été un bêta ordinaire alors ne sait-on jamais. Heureusement le loup n'essaie pas de m'empêcher de partir donc je mets simplement le moteur en marche pour rentrer chez mon père.

Quand j'arrive enfin dans la maison, mes épaules s'affaissent. Je ne prends pas la peine d'avancer et me laisse juste aller en glissant contre la porte d'entrée, le poids de tout mon stresse sur les épaules. Découragé, je prends ma tête dans mes mains en me demandant sérieusement ce que je fais ici. Cela fait longtemps que ce n'est plus ma place et revoir mon ancien camarade m'encourage dans cette idée. J'ai trop changé pour Beacon Hills et je ne doute pas une seule seconde qu'ils ont pu changé tout autant. Sans compter que je ne sais pas ce que le vrai alpha leur a raconté sur la raison qui m'a poussé à partir.

Est-ce qu'il leur a dit la vérité ?

Ma tête commence à tourner à cause de tous ces questionnements, toutes ses sensations que je ne voulais plus, la peur que j'ai eu en pensant que j'allais perdre mon père. Tout ce que je refoule toujours. Les larmes commencent à rouler sur mon visage les unes après les autres. Les souvenirs affluent dans ma mémoire comme une lame venue me transpercée le coeur. Au moment où les sanglots rejoignent mon mal-être, je dois user de toute ma force pour ne pas hurler mon désespoir.

Par chance, mon téléphone sonne au même moment. J'essaie de reprendre une respiration normale et d'essuyer mes larmes mais le résultat n'est pas celui que j'aurai souhaité. Je m'en rends surtout compte quand je vois les visages de tous mes amis se décomposés devant la caméra, inquiets.

— Stiles, ça va ?! Il s'est passé quelque chose ?! interroge la brune.

— Tu veux qu'on viennent te rejoindre ? demande blondie.