L'eau de la douche tombant sur tout mon corps me détend de façon toute relative ce soir. Évidemment j'arrive à ne plus penser à ce qui nous attend tous dehors, me sentant étrangement en sécurité dans cet endroit qui m'apporte pourtant de drôle de souvenir. Néanmoins ce ne sont même pas les souvenirs qui me perturbent en ce moment mais surtout le fait de savoir que je vais passer cette nuit avec Derek.Dans sa chambre.
Si je n'avais jamais imaginé de relation à proprement parler avec lui, je ne peux pas nier qu'il est arrivé à mon moi adolescent de fantasmé sur ce loup bourru au corps de dieu-grec de temps à autre. Jamais au point d'envisager un jour que je me retrouverai au loft, dans sa chambre. Dans mes souvenirs, j'imaginais surtout que les choses déraperaient pendant l'un des moments où je faisais exprès de le pousser à bout jusqu'à ce qu'il me plaque, dos au mur, comme il en avait l'habitude.
Mouillant mes cheveux et mon visage à l'eau froide, j'essaie de chasser les images qui essaient de s'insinuer dans mon esprit. Environs dix minutes plus tard, je me sèche à l'aide d'une serviette, essayant comme toujours d'éviter le miroir face à moi.
Depuis cette marque laissée par Arthur, je ne supporte plus la vue de mon torse...
Bien que je dorme généralement en boxer quand je suis seul ou en simple jogging avec ma meute, je décide ce soir de cacher ce tatouage horrible d'un grand t-shirt blanc qui tombe sur mon bas noir. Je sèche ensuite vite-fait mes cheveux, si bien que quelques gouttes d'eau me tombent encore sur le front.
Quand je sors de la salle d'eau, je tente de ne pas me laisser happé par la vision du superbe corps de mon compagnon, allongé torse-nu, les jambes sous la fine couverture. Le loup-né semble avoir décidé de se détendre en lisant un roman avant de dormir.
Prenant place également dans le lit king-size, je tâche d'éviter le regard du loup. Néanmoins, en sentant mes cheveux faire tomber de l'eau sur le drap, je grimace et relève la tête.
— Désolé... j'arrive jamais à bien sécher mes cheveux. Faudrait sûrement que je les coupe, ça serait plus simple.
Avant même que je n'ai terminé ma phrase, je vois Derek poser son livre sur la table de chevet près de lui et s'avancer, lentement. Sans que je ne comprenne ce qu'il va faire, j'observe sa main s'approcher de mon visage. À quelques centimètres, l'ancien alpha se stoppe pour prendre l'une de mes mèches entre ses doigts.
— Elle te va bien, cette longueur, annonce-t-il.
Ne sachant pas quoi lui répondre, je déglutis.
— Ah oui ? En fait, je sais pas... j'étais juste trop occupé pour les couper...
— Je te garderai occupé alors, sourit-il doucement.
Perdu dans une soudaine contemplation, je laisse mon regard se perdre sur son visage. Contrairement à moi, ses cheveux sont parfaitement coupés, ses sourcils épais et souvent froncés. Ses yeux sont aussi clairs qu'expressif, si on sait comment les décrypter.
Sa barde fraichement taillée. Sa mâchoire carrée qui lui donne cet air dur et autoritaire. Ses lèvres...
Je dois me fustigé mentalement pour ne pas continuer mon observation sur le reste de son corps et, me voyant le dévisager sous tous les angles, je peux apercevoir un sourire relever la commissure de ses lèvres, légèrement moqueur, narquois, joueur.
Comme au ralenti, son visage s'approche du miens, lentement, jusqu'à frôler mes lippes des siennes sans rien faire de plus. Digne d'une lycéenne auprès de son premier béguin, je ferme les yeux en soupirant à ce faible contact, en voulant plus. Mon coeur bat à cent à l'heure et je ne prends même pas la peine d'écouter le rythme que fait celui de mon vis-à-vis tant je suis fixé sur la frustration de le voir jouer avec moi sans même s'en cacher.
En voyant Derek s'éloigner de moi pour rejoindre sa place de l'autre côté du lit, un grognement sourd sort de mes lèvres sans que je ne puisse le contrôler.
Avec presque rien, il a réussi à réveiller mon loup.
Si mon compagnon ne fait aucune remarque sur ce fait, la lueur fugace dans son regard me confirme bien qu'il est dans le même état que moi. D'un bout à l'autre de ce matelas qui semble être encore plus spacieux qu'avant, aucun de nous deux n'amorcent le moindre mouvement en faveur de l'autre, tout en sentant clairement notre désir de le faire.
L'atmosphère de la pièce s'est définitivement alourdit, chargé d'électricité et de tension aussi agréable que dérangeante. Une part de moi lutte de toutes ses forces pour résister en se rappelant notre promesse d'y aller doucement mais je sens au fond de moi que mon aspect lupin ne me permettra pas de faire marche arrière une nouvelle fois.
La question est de savoir lequel de nous deux cédera à son instinct...
Plus qu'un jeu de regard, c'est un jeu pour savoir qui craquera le premier. Si on laissait place à notre animal intérieur, nul doute que la partie sera jouer. Est-ce la fierté, la peur ou plutôt la curiosité qui nous pousse à prolonger cet instant sibyllin ? Aucune foutre idée. Le temps s'est arrêté si bien que je ne sais pas comment nous en arrivons à être tous deux au centre du lit, moi à califourchon sur Derek, nos yeux toujours plongés dans ceux de l'autre comme si on y était définitivement piégé. Lequel a finalement plongé ? Je ne saurais le dire. Je suis simplement hypnotisé par ses orbes changeantes, ses lèvres pulpeuses.
Nos visages se rapprochent l'un de l'autre avec une telle lenteur que j'ai l'impression que nous sommes séparés de plusieurs mètres alors que je sens son souffle s'écraser sur mon visage. Je ressens des choses que je ne peux pas nommer, d'une façon chaotique et incompréhensible et je n'ai pour la première fois aucune envie que ça s'arrête.
— Tu ne voulais pas y aller doucement, murmure-t-il, un ultime soupçon de retenu dans le regard.
Passant de ses pupilles à ses lippes, je prononce sans réfléchir la phrase suivante.
— Dehors on a des combats à gérer, dis-je sur le même ton. Avec toi, je veux plus me battre... alors et si, on lâchait prise ?
Le raté dans son coeur sonne comme une mélodie dans mes oreilles tandis que sa bouche rencontre enfin la mienne dans une explosion de sensation et de sentiment. Ce baiser presque urgent évolue bien vite en quelque chose de passionné, amenant directement nos échanges précédents au second plan.
Suivant mon instinct, je laisse mes mains s'aventurer sur ce torse qui m'a fait fantasmer presque toute mon adolescence. Je ne sais clairement plus où donner de la tête tellement les sensations qu'il me fait ressentir sont nouvelles pour moi. Jamais, je n'ai connu quelque chose d'aussi fort, d'aussi intense, d'aussi vrai.
Mon corps se retrouve parcouru de frisson quand ses mains s'aventurent sous le t-shirt informe que je porte. La pensée fugace qu'il verra ce tatouage immonde ne reste même pas polluer mon esprit comme elle l'aurait fait de manière générale. J'en ai fini de fuir, de me débattre, de nier.
Plus que jamais, je veux être avec Derek Hale. Peu importe le reste.
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L'Alpha Inné [ Sterek ]
FanfictionCela fait cinq ans que Stiles a quitté Beacon Hills. S'il avait pu choisir, il ne serait pas revenu. Ne nous méprenons pas, Stiles adore sa ville natale, celle où il a vécu bon nombre d'aventure. Il y a rencontré des personnes extraordinaires. Il y...