L'Alpha Inné [ Sterek ]

CHAPITRE 54

J'ai laissé Logan avec Theo aujourd'hui. Il est sensé l'amener au cinéma, en ville, l'occuper un maximum jusqu'à mon retour. En apprenant grâce à mes sources au FBI que les Jefferson ne se trouvent pas loin de nous, j'ai décidé de prendre la voiture et d'organiser une rencontre.

Je n'avais cependant pas prévu qu'Arthur me préparait un coup fourré.

Quelques minutes après le début des « négociations », les deux autres frères sont arrivés dans un van noir avec à son bord la chimère et le jeune loup.

— Ça veut dire quoi ? grogné-je.

— Que tu t'es cru plus malin que nous, ricane le chef. Mais j'ai ce qu'on est venu chercher alors tu as deux options. Tu nous laisses le gosse et tu traces ta route comme si on s'était jamais rencontré, ou vous mourrez tous les trois.

Voyant les griffes acérées autour de leurs cous, je vois rouge, au sens littéral.

— Un alpha hein. Peut-être que je devrais en profiter pour te voler ton pouvoir. J'aurai enfin le rang que je mérite d'avoir.

— Tu n'as rien d'un alpha, grondé-je de nouveau.

— C'est ça, rit-il. C'est un jeunot qui va me faire la leçon.

Hors de moi, je sens comme quelque chose au fond de moi s'étendre. Comme si ma part lupine croissait de secondes en secondes. C'est une sensation assez particulière, pas comme quand je m'apprête à me transformer, plutôt comme...

... si mon pouvoir s'échapper de moi.

Je ne comprends ce qu'il se passe que quand je vois les autres faces à moi commencer à grincer des dents. Je n'arrive cependant pas à détourner mon regard d'Arthur. Ma seule envie à l'heure actuelle, c'est le voir plier devant moi. Comme un besoin, primitif, bestial.

Je veux qu'il s'agenouille, qu'il reconnaisse sa défaite, qu'il me supplie de l'épargner en promettant de ne jamais recroiser ma route.

— Stiles, gémit la voix de Theo. Qu'est-ce que tu fais...

Habituellement, dès lors que mon ami me parle, les autres sons sont moins bruyants, moins importants. Pas là. Je l'entends à peine. Arthur a réussi à réveiller en moi quelque chose que je ne soupçonnais pas. Une rage animale, dominante.

Je veux qu'il souffre. Je veux lui retirer ne serait-ce que la volonté de s'approcher des miens, de se battre.

La sensation de puissance est enivrante, sucrée, délectable. Encore plus quand je vois ce chef de pacotille tombé à terre, sans défense.

La dernière fois ils nous ont eu par surprise. Cette fois, c'est à moi de les surprendre. Ils vont comprendre qu'on ne joue pas avec moi, je ne suis plus le petit humain obligé de rester en arrière. À eux de rester à leurs places.

— Stiles ! entends-je au loin.

Furieux d'être dérangé, je tourne la tête vers les autres.

La peine que je ressens en voyant les visages de Theo et Logan tordus de souffrance a le don de tout stopper. Un millième de seconde. Là seulement, je me rends compte que les cinq personnes qui m'entourent ont du mal à respirer et sont au sol.

Tétanisé, j'observe mon ami courir vers le plus jeune pour s'assurer de son état. La peur qui se trouve dans les yeux de ce dernier me retourne l'estomac. Logan me fixe d'une façon que je ne pourrais pas décrire. Lentement, j'essaie d'avancer vers lui mais le jeune garçon se dégage de la prise de la chimère et recule. Il est terrifié.