Ça fait une semaine que Theo et moi avons pris Logan sous notre aile. Ça n'a pas été compliqué, en fait, c'est comme si sa place était avec nous. J'ai l'impression que mon loup s'est légèrement apaisé depuis qu'il est à nos côtés. On passe nos journées à rire tous les trois et la chimère est deux fois plus impliqué dans mon entrainement quand l'adolescent se moque ouvertement de moi qui me prend des projectiles.En ce moment, on prend tous les trois notre petit-déjeuner dans ma chambre. Un peu comme des frères qui se taquinent le matin, ils se sont incrustés sur mon lit avec un plateau de pancakes. J'ai roulé des yeux pour la forme mais je suis heureux qu'ils soient là.
— On fait quoi aujourd'hui ? s'enquière le plus jeune.
— Pas d'entrainement, pitié, j'en peux plus, ris-je.
Évidemment, ils se moquent de moi.
— T'inquiètes Stiles, j'ai pas prévu de m'acharner sur toi, ricane le brun.
— On pourrait reprendre la route ? J'ai vu qu'il y a une rivière à plusieurs kilomètres qu'on pourrait atteindre en deux heures. On se posera calmement là-bas, souris-je.
— J'avais pas trop envie de partir maintenant mais c'est vrai que la rivière, c'est tentant.
— Vous voulez m'amener avec vous ? interroge Logan, surpris.
— Évidemment petit-loup, rit mon ami. T'es des nôtres maintenant.
Le sourire qui s'affiche sur ses lèvres est immense.
— On est une meute alors ?
Sa question me prend légèrement au dépourvu. Avec Theo, on a jamais parlé de ce qu'on était. Je crois qu'il a consciemment évité le sujet à cause de ce qu'il s'est passé pour moi à Beacon Hills. Il sait que je n'étais pas prêt.
Ils me regardent tous les deux, attendant ma réponse. Je n'ai même pas le temps de décider quoi dire que les mots coulent d'eux-mêmes.
— On est une meute.
Heureux, Logan me saute dessus dans une étreinte totalement enfantine que le semi-coyote rejoins directement.
Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien.
RETOUR AU PRÉSENT
Quand je sens Graham relâcher sa prise sur mon esprit, c'est comme si je me réveillais d'un cauchemar. Un hurlement guttural sort de moi, cassant ma voix davantage. La sueur perle tellement ma peau qu'on croirait que je sors d'une douche brûlante et les larmes roulent à torrent sur mes joues.
Si j'ai pris l'habitude d'affronter les pires moments de ma vie lors des pleines lunes où Levia ne se maîtrise pas, ce qu'il s'est passé à cette période-là n'est jamais aussi détaillée et authentique. L'alpha me fait revivre ces moments. Il me fait presque remonter le temps et s'attarde sur ces moments brefs de pur bonheur. Sans doute pour m'achever ensuite. J'ai beau être préparé à cette évidence, je ne peux pas lutter contre ce que je ressens.
Même mon loup donne plus l'impression d'être un chiot apeuré...
— Stiles, Stiles, Stiles, sourit-il. Tu comptes accepter ou tu vas me laisser t'emmener plus loin ? Parce qu'on sait tous les deux comment cette histoire s'est terminée.
Haletant, j'essaie de reprendre suffisamment mes esprits pour me reprendre.
— J'ai déjà vécu ça, affirmé-je. Je peux le refaire.
— Tu en es sûr Stiles ? Si je ne me trompe pas, ce qui arrive rarement, ça t'avais presque tué la première fois. Tu ne devrais pas jouer avec un coeur déjà brisé.
Plongeant mon regard dans le sien, je laisse sortir tout le mépris qu'ils m'inspirent.
— Si ça me tue, tant mieux. Je préfère encore mourir que vous aider.
Mes paroles découlent d'une sincérité tellement forte que je m'étonne moi-même. Je ne sens plus mes membres, presque plus mon loup. Je n'ai plus aucune énergie et pourtant, le poids de cette simple affirmation démontre une puissance que je doute avoir encore.
On peut me traiter de martyre, de kamikaze, de suicidaire ou tout autre chose du genre mais c'est un fait. Je préfère mourir qu'aider ces psychopathes à se renforcer. Je n'ai jamais voulu de mon pouvoir mais je ne suis pas inconscient au point de le donner à quelqu'un comme Haemon.
De plus, je vais les garder centrer sur moi et non ma meute le plus longtemps possible. Jusqu'à ce que je ne tienne plus. Jusqu'à mon dernier souffle s'il le faut. Je sais que ça sera difficile pour eux, pour mes amis, pour mon père et pour... Derek.
Mais je ne peux pas faire autrement.
— J'espérais que tu dises ça, jeune alpha.
FLASH BACK, 5 ANS PLUS TÔT
Courant à en perdre alêne jusqu'à la voiture, je tente de conserver mes forces au maximum. Gardant un oeil sur Theo à ma droite et Logan dans mes bras, je fonce aussi vite que je peux.
J'y suis presque. On y est presque.
C'est quelques secondes après qu'on atteins enfin l'habitacle. Je n'ai cependant pas le temps de souffler que je tends l'adolescent à mon ami avant de prendre place dernière le volant, démarrant en trombe.
— On va où ? demande la chimère, paniqué.
— Aussi loin qu'on peut.
Pas le temps à perdre en bavardage, je dois nous mettre en lieu sûr.
— Sa blessure se referme mais ça prend trop de temps ! déclare-t-il.
Jetant un coup d'oeil dans le rétroviseur, je constate qu'effectivement, Logan ne guérit pas assez vite. Il a beaucoup de mal à respirer. Serrant les dents, je fais une embardée, passant entre deux voitures sur le point de se croiser pour m'arrêter sur le bord de la route. Rapidement, je descends de la voiture pour me diriger vers la plage arrière.
— Prend le volant, je m'occupe de lui, ordonné-je.
S'il veut répliquer, Theo ne dit rien, comprenant que ce n'est pas le moment de discuter. Je sais qu'il déteste conduire ma jeep mais nous n'avons pas le choix. Étant un alpha, je suis le seul de nous deux à pouvoir accélérer la guérison du plus jeune.
Une fois assis, je prends sa tête sur mes genoux tandis que le brun rejoint la route.
— Ça va aller Logan, tu vas t'en sortir, assuré-je. Je t'en fais la promesse.
Le châtain ne peut néanmoins pas me répondre. Son regard est voilé par la douleur alors qu'il doit conserver toutes ses forces pour respirer. Je pose une de mes mains sur son front et l'autre sur son torse puis absorbe sa douleur. C'est la première fois que je le fais et le choc est terrible pour moi. C'est comme si c'était moi qui m'était fait déchirer le corps d'un bout à l'autre. Je sors un cri sans pouvoir me retenir.
— Ça va Stiles ? hurle mon camarade.
Difficilement, je hoche la tête et lui demande de se concentrer sur la route. Je m'attends à voir Logan réagir en voyant ses blessures se refermer plus vite mais il semble sombrer dans l'inconscience.
— Logan ! Logan ! Reste avec moi ! crié-je. Regarde moi !
Il essaie de murmurer quelque chose mais n'y parviens pas.
Plus vite, il doit guérir plus vite ! Ça va aller, ça va aller, ça va aller...
Cette litanie en tête, je donne tout ce que j'ai pour lui, jusqu'à m'évanouir, n'entendant plus que la voix de Theo qui hurle mon nom.
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L'Alpha Inné [ Sterek ]
FanfictionCela fait cinq ans que Stiles a quitté Beacon Hills. S'il avait pu choisir, il ne serait pas revenu. Ne nous méprenons pas, Stiles adore sa ville natale, celle où il a vécu bon nombre d'aventure. Il y a rencontré des personnes extraordinaires. Il y...