CHAPITRE 34

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Cette fois, je sors mes crocs et mes griffes, prêt à me défendre.


— C'est quoi le plan Scott ? M'enlever dans la forêt ? Et ensuite ?

— En fait, le plan c'est que tu te rendes de toi-même. Eux, c'est juste une motivation supplémentaire. Il te suffit de les suivre et ça sera finit.

— Tu crois vraiment que je vais abandonner les miens comme ça ?

— Tu l'as déjà fait un fois, hausse-t-il les épaules. Puis tu es intelligent Stiles. Si tu pars avec eux, Haemon et sa meute laisseront Beacon Hills. Ma meute sera en sécurité sur son territoire et nous ne toucherons pas aux tiens qui n'auront plus qu'à repartir. C'est le meilleur choix pour nous tous. Tout le monde en sécurité et en un seul morceau. C'est pas ce que tu veux ? Protéger les tiens ?


Comme je le pensais, l'alpha des alphas nous a bien menti. Devant moi se tient sa meute presque au complet ainsi que les trois mercenaires.


— Comment je peux être sûr que tu tiendras ta parole et que tu laisseras ma meute tranquille ? grondé-je.

— Tu sais très bien que je préfère éviter les conflits. Comme toi, non ?


Toujours perturbé par ce qu'il m'a dit plus tôt, j'hésite.


Une partie de moi sait parfaitement que c'est une mauvaise idée mais si c'était justement ce genre de plan foireux qui peut m'éviter de mettre ma famille en danger ? Il faut que je tente le coup, hein ?


En regardant les loups autour de moi, particulièrement les Jefferson, l'image de Logan me parvient. De suite, un noeud se forme dans ma gorge et ma poitrine se crispe. Vaincu, je décide donc de rendre les armes.


— C'est d'accord... uniquement si j'ai ta parole McCall. Tu laisseras les miens partir sans leur faire le moindre mal.

— Tu as ma parole.


Je hoche donc la tête.


— Tu devrais leur dire de ne pas s'inquiéter, sourit-il, vainqueur.


Soupirant, je prends donc mon portable pour envoyer un message à Jackson.


« Je suis désolé. C'est la meilleure solution. Veille sur les autres pour moi. »


Dès que j'ai appuyé sur « envoyé », Scott prend le téléphone dans ma main pour l'écraser sur le sol. Une larme roule sur ma joue tandis que je me laisse faire quand je sens Graham venir derrière moi et me donner un coup derrière la nuque.


Puis tout devient noir.


FLASH BACK, 6 ANS PLUS TÔT


Après notre visite au cabinet, Scott et moi retournons au loft voir comment vont les autres. Le trajet se fait dans le même silence qu'à l'aller. À l'instant où on ouvre la porte de l'appartement, Alec et Kira se dirigent vers Scott alors que Liam et Lydia viennent vers moi. Malia et Peter, fidèles à eux-mêmes, restent en retrait, observateur.


— Vous allez bien ? On s'est réveillé ici sans vous, on était inquiet ! déclare la rousse.


Ayant besoin de contact, je la serre dans mes bras le plus fort que je peux en inspirant son odeur. Liam me fait une accolade à son tour. Je ne sais pas si Scott compte leur parler de ce qu'on a appris aujourd'hui mais je préférerai éviter pour le moment.


— Où sont passés les alphas ? demande Malia.

— On doit craindre une autre attaque ? s'enquière également Alec.

— Vous inquiétez pas, déclare Scott. On trouvera une solution.


Environs deux heures plus tard, je suis chez moi, sortant de la douche, une serviette sur la taille. Je suis resté un peu avec la meute mais la fatigue commençait à être bien trop pesante. Sans compter les révélations de la journée. Perdu dans mes pensées, je m'assois sur mon lit sans pour autant m'habiller, regardant les goutes d'eau tomber de mes cheveux vers le tapis à mes pieds.


Je suis un alpha inné. Moi. Moi l'humain hyperactif et insupportable. Celui qui fait fuir les gens avec ses flots incessants de paroles. Le maladroit. Le suiveur...

C'est la pire blague que j'ai entendu...

Tout à l'heure dans la salle de bain, je me suis regardé dans le miroir. J'ai vu mes yeux. Ce n'est pas moi. Je ne suis pas un alpha. Je ne suis même pas censé être un loup. Je suis juste moi. Juste Stiles.



Abattu, je sursaute en entendant quelqu'un entrer par ma fenêtre. C'est Scott. Je tente un faible sourire vers lui mais ce dernier se fane en voyant le regard indifférent que me renvoie mon meilleur ami.


— Scott ? Ça va ?

— Tu dois partir Stiles, déclare-t-il sans préambule.


En entendant ses paroles, je me redresse de toute ma hauteur, le coeur battant.


— Comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire ?


Je ne sais pas pourquoi mais j'ai peur. J'ai un mauvais pressentiment.


— Tu dois quitter la ville, quitter la meute. Je ne veux plus de toi ici.


Son regard est tellement froid qu'il ne laisse pas le doute à la plaisanterie. Un noeud se forme dans ma gorge, m'empêchant de parler correctement.


— Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?


Les larmes me montent aux yeux mais je les empêche de couler. Je veux comprendre. Savoir pourquoi d'un seul coup, mon meilleur ami me demande de partir.


— Ce que tu as fait ?! Tu viens de tuer deux personnes de sang froid Stiles ! Tu penses vraiment que je peux te garder dans la meute dans ces conditions ? Tu es dangereux ! Tu ne contrôles pas ton loup ! grogne le vrai alpha.

— Faut juste que je m'adapte, bégayé-je. T'as juste à m'apprendre et...

— T'apprendre ? On sait très bien tous les deux que ce n'est pas la première fois que tu tue quelqu'un Stiles. Tu n'as pas attendu d'être un loup pour ça.


Je serre les poings.


— Tu parles de Donovan ?

— Deaton l'a dit. Ton loup et toi êtes en harmonie. Tu as toujours été un tueur. Maintenant tu en as les moyens. Je ne prendrai pas le risque que tu t'en prennes à la meute.


Pour appuyer ses paroles, les yeux de mon meilleur ami se teintent de rouge, menaçant. Je ne comprends pas ce qu'il se passe avant de me retrouver au sol, Scott au dessus de moi. Je crois sentir le loup en moi grogner et gémir mais je suis trop surpris pour réagir. Dans cette position, mes larmes coulent d'elles-mêmes, échos à la douleur que je ressens de me faire rejeter par mon alpha et frère.


— Je ne veux plus te voir ici ! Tu vas partir ! Maintenant !


Je tente de le calmer en posant une main sur son épaule mais le loup le prend de toute évidence pour une attaque puisqu'un hurlement sort de moi quand ma peau se fait entaillé par les griffes de mon « ami ». Laissant parler sa rage, Scott ne s'arrête plus. Je sens les coups encore et encore me lacéraient de part en part. Déchirant ma peau, mes os. Torse, visage, bras. Tout ce qui se trouve à sa porté y passe.

Cette torture dure pendant je-ne-sais même pas combien de temps. Dix minutes. Peut-être vingt. Toujours est-il que quand il quitte enfin ma chambre, je me retrouve à baigner dans une marre de sang et de larmes, le coeur en miette.


Scott...

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant