CHAPITRE 12

897 50 1
                                    




Suite au départ de Liam, nous restons quelques minutes dans le silence. Sentant que ma meute s'impatiente dans les voitures, je me décide.


— Bon, puisque vous n'allez de toute évidence pas partir juste parce que je vous le demande ou par égard pour votre alpha, ça vous dirait de rester dévorer des pizzas et rencontrer ma famille ? souris-je.


Isaac, Lydia et Peter acquiescent vivement alors que Derek se contente d'un signe de tête. Je rigole devant leur enthousiasme. J'ai beau évité de trop le montrer, je suis vraiment heureux qu'ils ne m'en veuillent pas. Comme Liam...


— Par contre, je dois vous prévenir, vous risquez d'être un peu surpris par certains de mes petits, dis-je en grattant l'arrière de ma nuque, gêné.

— C'est nous que t'appelles tes « petits », andouille ? ralle une voix qui interpelle Lydia.


Alors que je me claque le front de la main en marmonnant qu'ils auraient dû attendre mon signal pour sortir de la voiture, je sens toute ma meute m'entourer.


— Nous en veut pas Stiles mais on commençait à manquer d'air dans la voiture, déclare Ethan, souriant.

— Et puis aussi Theo était insupportable quand tu parlais à louveteau boule-de-nerf, exagère Wesley.


Je vois qu'Isaac, Peter et Derek sont choqués de la présence d'Ethan et Jackson dans ma meute mais la réaction qui me stresse le plus est celle de Lydia concernant la chimère. La banshee fait des aller-retour entre nous deux, plus que surprise.


— On va rentrer et je vais vous expliquer, dis-je, anxieux.


Nous entrons donc tous dans la maison et je suis content de voir mes anciens amis aider ma meute à apporter leurs bagages à l'intérieur. J'entre le dernier et je suis surpris du sentiment de plénitude qui m'envahit en voyant tous ces gens dans mon salon.

Nous prenons ensuite tous place après que j'ai appelé le livreur de pizza. Les deux meutes sont l'une en face de l'autre malgré l'ambiance plutôt détendu. Je note quand même la surprise dans le regard des autres quand ils voient que nous nous collons les uns aux autres sur un seul fauteuil alors qu'il reste beaucoup de place dans la pièce.


Je suis assis au centre du canapé. Theo est à ma droite suivi de Wes qui est allongé les jambes dans le vide et le haut du corps sur les genoux de la chimère. À ma gauche se trouvent Jackson et Ethan, la tête sur son épaule, tout comme mon meilleur ami a la tête sur la mienne. Levia est assise au sol entre mes jambes. Zane est à sa gauche, devant Jacks, la tête posée contre mon genoux. Camden est debout derrière moi, une main sur mon autre épaule et pour finir, Ivy est assise près de la brune, la tête sur le ventre de Wesley.


— On dirait une vraie meute de loup, rit Peter. Entassé les uns sur les autres.


Je souris, comprenant que ce n'est pas une critique.


— Notre meute est plus petite que la votre mais nous sommes très proches, expliqué-je.

— Je comprends mieux pourquoi tu allais si mal, déclare soudainement Derek.


Mon regard accroche le sien alors que je hoche la tête. Il nous arrive souvent de nous coller les uns aux autres de cette façon. Ça peut être à des moments banales comme pour regarder un film, après un moment de crise ou de frayeur, pour montrer notre soutient ou simplement pour sentir la présence de la meute.


— Si on m'avait dit un jour que je te verrai aussi proche de Theo Raeken, Jackson Whittemore et Ethan Steiner, rit finalement la rousse. Il faut que tu m'expliques !

— C'est vrai qu'on a fait du chemin, ris-je. Mais avant de te raconter comment j'en suis venu à me trainer ces deux boulets, Ethan tu es hors-cause, je pense qu'il serait plus juste de faire les présentations.

— Eh ! pourquoi nous on est les boulets et lui, il est hors-cause ? ralle Jacks. Il peut être tout aussi chiant que moi, voir même plus dans certains cas.

— Il me cause moins de problème, souris-je, carnassier.

— Personnellement je sais que le plus gros boulet de cette meute, ce n'est ni moi, ni Jacks, donc... souffle la chimère.

— Répète pour voir ! s'exclame l'humain de la meute en lui jetant un regard noir.

— Tu te sens visé Zane ? sourit mon meilleur ami, fier de sa pique.

— Commencez pas, grogné-je.


Isaac fait un sourire moqueur alors que Peter rit à gorge déployée.


— Bref ! dis-je. Je vous présente Camden, Zane, Levia, Ivy et Wesley. Vous connaissez tous déjà Ethan et Jacks. Et enfin, seule Lydia connait Theo.

— Vous êtes tous des loups ? interroge Lyd.


Je lui souris. C'est vrai que les autres ont dû le remarquer mais les sens de banshee de Lydia ne peuvent pas lui permettre de savoir ce genre de chose.


— Non, nous ne sommes pas tous des loups, dis-je simplement.


Ce n'est pas que je ne leur fais pas confiance mais je préfère qu'ils ignorent certaines choses au cas où les choses s'envenimes avec Scott. L'influence d'un alpha sur sa meute peut être horriblement persuasive. Les pizzas arrivent quelques minutes plus tard et nous commençons tous à manger et à discuter. Ma meute a commencé à se disperser un peu dans la pièce, désormais plus rassurer sur notre lien.

En voyant Derek silencieux et presque perdu, je me décide à avancer près de lui, un peu à l'écart des autres en lui tendant l'une des bières que j'étais allé chercher dans le frigo.


— Tu peux rentrer si tu ne t'amuses pas, dis-je, un sourire contrit aux lèvres.

— Ce n'est pas ça, soupire-t-il.


Je m'appuie donc contre le mur près de lui.


— Alors c'est quoi ? demandé-je.

— Je vois comment tu t'adresses à Lydia, Isaac, Liam et même Peter. Tu nous as invité à rester avec vous facilement alors que ça fait des semaines que tu me repousses pour finalement me dire que nous ne sommes même pas amis. J'essaie juste de comprendre.


Ses paroles, aussi vraies soient-elles, me mettent légèrement mal-à-l'aise.


— Pourquoi ça te touche autant ? Tu t'en fichais à l'époque, soupiré-je.

— Ou je faisais semblant, avoue-t-il en baissant la tête.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demandé-je, incrédule.

— Rien, laisse tomber, souffle-t-il en se levant.


Totalement perdu, je me contente de le suivre du regard alors qu'il se dirige vers la cuisine, là où il n'y a personne. Une part de moi a envie de le suivre mais quelque chose me bloque et je ne sais pas quoi.


— Tu comptes aller le voir ou tu vas rester planté là ? rigole Theo en me donnant un coup d'épaule.

— Il est... bizarre, finis-je par dire.

— C'est-à-dire ?

— Le Derek que je connaissais était toujours en colère, agressif. Il ne montrait jamais ses sentiments, il... il a changé. Je n'arrive pas à comprendre. Depuis que je suis revenu ici, il cherche à savoir ce qu'il m'est arrivé et là, il fait la tête parce que je lui ai dis que nous n'étions même pas amis et qu'il n'avait pas à se mettre son alpha à dos pour tout ça.

— Il ne fait pas « la tête », Stiles. Il est blessé, déclare mon meilleur ami.

— Pourquoi il serait...

— Au lieu de le repousser parce qu'il essaie d'en savoir plus sur toi, essaie d'en savoir plus sur lui. Tu sais pourquoi tu as tant changé, il doit bien avoir ses raisons lui aussi.

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant