L'Alpha Inné [ Sterek ]

CHAPITRE 25

Environs deux heures après le départ de Jacks du bureau, le loup noir commence à s'éveiller. En le voyant se redresser et regarder partout autour de lui en grognant de mécontentement, je pose l'ordinateur que j'avais sur mes genoux et me relève. Mon mouvement attire alors son attention sur moi. Constatant qu'il gronde toujours je décide de faire briller mes yeux. Comme je l'avais remarqué, il se calme alors que ses yeux prennent également une couleur surnaturelle.

Quand je remarque qu'il commence à reprendre forme humaine, je me retourne, attendant qu'il ait terminé sa transformation. Zane m'a prêté des vêtements pour le loup tout à l'heure, idée soumise par Theo qui sait également se changer en animal.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande-t-il sans passer par quatre chemin en enfilant le t-shirt du militaire.

— Ton loup a pris le dessus, j'imagine.

Fatigué de ce genre de situation, je me rassois simplement sur ma chaise alors que le bêta pose son regard sur moi.

— Tu m'as laissé entrer ?

— C'était l'idée de Jackson. Bizarrement ton loup s'est calmé une fois à l'intérieur de la barrière. Tu peux m'expliquer ce que tu faisais là ?

— Je n'en sais rien, soupire-t-il. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti sous l'influence de la lune. Mon loup a pris le contrôle et j'ai repris conscience quand tu es sorti pour me faire face. La suite, tu la connais.

— Et là ? Tu te sens toujours affectée par la lune ?

Derek semble réfléchir un moment, serrant et relâchant son poing.

— Non, déclare-t-il finalement.

— Alors tu ne sais pas pourquoi ton loup a attaqué plusieurs fois la barrière de sorbier pour finalement me sauter dessus, soupiré-je.

En réponse, le loup fronce les sourcils.

— Je n'en ai aucune idée.

Un blanc de quelques secondes prend place. Je ne sais pas quoi lui dire et il est vraisemblablement dans le même état d'esprit.

— C'est quoi ? interroge-t-il soudainement en montrant mon ordinateur.

Sa tentative de lancement de conversation ne passe pas inaperçu mais je décide tout de même de lui répondre pour échapper à l'atmosphère pesante et gênante autour de nous.

— Un dossier sur lequel je travaille, dis-je.

— Tu n'es pas agent au FBI ? s'enquière-t-il, ahuri.

— Si, en quelque sorte. Je travaille toujours pour le FBI mais surtout en tant qu'administrateur et enquêteur. Je me contente de traiter des dossiers à distance, donner un coup de main sur des affaires, ce genre de chose.

En voyant l'expression sur le visage de mon vis-à-vis, je ris faiblement. On dirait que je lui ai dis la chose la plus surprenante et absurde du monde.

— Pourquoi tu n'es pas sur le terrain ? C'était pourtant ton rêve !

— Les rêves changent, souris-je. Il y a quelques temps j'ai commencé à regretter chaque minutes que je passais sur le terrain loin de ma meute. Je ne pouvais plus gérer les déplacements à grande distance. J'étais constamment anxieux, colérique, parano aussi. J'ai préféré aller contre l'avis de mes supérieurs et choisir d'être rétrogradé pour travailler depuis mon ordinateur et rester près des miens.

— Ça ne te manque pas ?

— Des fois, oui. Mais je sais que c'était le meilleur choix à faire. Et puis j'avais déjà failli renoncé à l'époque alors, il faut croire que ce boulot n'était pas réellement fait pour moi.