CHAPITRE 62

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Cette nuit-là, nous avons essayé de placer tout le monde pour dormir sur tous les matelas et fauteuils disponibles, ce qui n'a pas été évident. C'est donc fatigué et un peu moins enjoué que la veille que tout le monde se retrouve à table pour un café plus nécessaire qu'habituel.


— C'est pas contre toi Stiles mais cette maison est un peu petite pour quatorze personnes, ralle Peter. J'ai des courbatures de partout !


Ne pouvant pas faire plus, je me contente de lui offrir un sourire contrit ainsi qu'une tasse fumante du liquide brunâtre. Le loup-né me remercie tout en s'affalant sur l'une des chaises disponibles. En voyant tous les visages épuisés autour de moi, je comprends que Peter a raison, on ne va pas pouvoir rester chez mon père en étant aussi nombreux. Quelques matelas, deux fauteuils et deux salles de bain ne suffisent pas pour une meute en pleine croissance. Liam, Lydia, Isaac, Peter et Derek ne s'adapteront pas dans les meilleures conditions s'ils ont l'impression d'être oppressés, surtout sachant qu'ils viennent d'une meute avec un fonctionnement totalement opposé au nôtre.


— On pourrait pas tous aller au loft ? interroge Isaac. C'est quand même vachement plus grand qu'ici.


Surpris, je lève la tête vers le bouclé en haussant un sourcil avant de tourner mon regard sur Derek. L'ancien alpha semble réfléchir à la question.


— Ça pourrait le faire oui. Si l'alpha est d'accord, déclare-t-il en m'observant.


Silencieux, tout le monde tourne la tête vers moi, certains avec une moue suppliante.


— Theo tu penses qu'on aurait assez de poudre de sorbier pour assurer le loft de Derek ? m'enquiers-je.

— Normalement, dit-il en haussant les épaules.

— On peut aussi en demander à Deaton, ajoute Lydia.

— Ivy, tu te sens de jeter un charme sur un grand espace ?

— Aucun problème Stiles, sourit-elle. Je te l'ai dis, protéger les lieux ne me demande pas énormément d'énergie.


Réfléchissant, j'évalue toutes les possibilités dans ma tête.


— Bon bah préparez vos affaires, souris-je.

— Super ! Au moins, on dormira dans de vrais lits ! ricane l'ainé des Hale.


Deux heures plus tard, nous voilà tous dans l'appartement des Hale.

À la porte, je veille sur tous mes petits qui entrent en trombe dans l'appartement, s'exclament sur l'espace disponible et la grande baie-vitrée qui trône dans le salon.


— Ça va aller ? s'enquière Derek en s'arrêtant près de moi.

— Ça va, souris-je en tournant mes yeux vers lui. Juste des souvenirs qui reviennent.


Mon compagnon hoche la tête et entre à son tour, moi à sa suite après avoir fait coulisser la grande porte en métal.

Le reste de la journée est consacrée à la protection de ce nouveau foyer temporaire et à la disposition des chambres. Tous attendant patiemment dans le salon, c'est Peter qui se charge de nous expliquer la disposition des différentes pièces.


— Alors les louveteaux... et autres créatures ! Il y a huit chambres en tout, trois salles de bain, dont une dans la chambre de Derek et la cuisine derrière vous. Je partage pas ma chambre qui est la dernière au fond du couloir et Isaac a également sa chambre un peu plus loin. Le reste est libre mais je dois vous prévenir qu'il n'y a que deux chambres avec deux lits simples. Tous les autres lits sont doubles.

— Du coup ça fait cinq chambres de libre dont deux avec lits simples, résume Lyd.

— Exact rouquine, sourit le vieille oncle.


En voyant que personne ne se décide à choisir, je m'avance.


— Bon, puisque vous ne bougez pas, rallé-je. Jacks et Ethan, prenez vous une chambre. Je vais pas vous séparer ou vous allez être insupportable. Zane et Ivy, vous êtes un couple maintenant alors vous serez dans la même chambre.


Au fur et à mesure que je parle, chacun monte choisir sa pièce.


— Camden et Wesley, vous prenez une des chambres avec deux lits simples, vous avez l'habitude d'être colocataire maintenant.

— Je peux prendre l'autre chambre à lit simple avec Levia ? interroge la rousse avec un grand sourire tandis que la sirène acquiesce, visiblement emballée à cette idée.

— Ça marche pour moi, souris-je.


Devant la mine boudeuse de Liam et le regard noir de mon meilleur ami, je pose une question qui n'en est pas vraiment une.


— Liam, Theo, ça vous dérange pas de dormir ensemble ?

— Comme si tu l'avais pas fait exprès, grogne la chimère.

— Je te préviens, tu t'approches pas de moi, soupire Liam en montant.


Devant leur comportement, je ne peux pas m'empêcher de rire.

Rire qui s'arrête de suite quand je comprends qu'il ne reste plus que moi et Derek dans la pièce et plus aucune chambre de disponible. Soudainement gêné, je détourne quelque peu le regard.


— Je peux dormir sur le canapé, ça me dérange pas, dis-je en passant une main dans mes cheveux.

— T'as si peur de partager une chambre avec moi ? sourit-il narquoisement.

— Bah, je veux pas empiété sur ton espace personnel et puis, ça m'arrive d'être légèrement insupportable, tu peux leur demander, ricané-je. C'est pas comme si j'avais pas l'habitude des canapés en plus. On voyage beaucoup et passer de motel aux chambres d'hôte quand on est aussi nombreux, on finit soit par être entassé les uns sur les autres, soit par faire des roulements sur le canapé donc...

— Aller viens Stiles, je vais pas te manger.


Avalant ma salive, encore plus gêné, je consens tout de même à le suivre.


Me retrouver là avec lui me fait l'impression de redevenir un adolescent. Enfin, en y réfléchissant, j'ai souvent cette impression avec Derek. Comme si pendant tout le temps où on avait plus contact, je n'avais pas grandit du tout. Comme si le temps c'était arrêté jusqu'à ce moment-là. Je me sens tout petit, pas très alpha...


Sans me presser, je monte les escaliers à sa suite et marche jusqu'à sa chambre avec mon sac d'affaire sur mes épaules. À l'époque je savais quelle pièce était la sienne mais je n'y ai jamais mis les pieds. Comme je le pensais en entrant dans son antre, je constate que la décoration et l'aménagement sont réduits au minimum, comme le reste du loft à l'époque. Un grand lit au centre de la pièce contre le mur. Un dressing encastré avec porte coulissante. Un buffet sous une fenêtre fermée et cachée par des rideaux opaques. Une petite étagère emplie de livre et de vieux grimoires. Une porte menant à la salle de bain. Pour finir par deux petites tables de nuit de chaque côté de la tête de lit.


Le strict minimum quoi.

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant