CHAPITRE 51

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— Aller Stiles, fait un effort ! souffle mon ami. Ça fait deux heures qu'on est là !

— Tu crois que je le sais pas ?! rallé-je.


Eh oui, deux heures qu'on essaie de stimuler mon côté lupin mais on dirait que le loup qui est en moi fait le mort.


Je n'arrive à rien. Ni à faire luire mes yeux, ni a sortir mes griffes ou mes crocs. Les seuls choses qui me prouvent que je ne suis plus humain en ce moment peuvent se compter au nombre de trois : mon odorat, mon ouïe et ma capacité à guérir quasi instantanément.


D'ailleurs bordel heureusement que j'ai toujours cette capacité parce que je ne compte plus le nombre de coup que j'ai reçu de la chimère dans le but de réveille l'animal. Il m'a déjà cassé plusieurs côtes, le nez et la jambe ce...


— Tu veux pas faire une pause ? demandé-je, essoufflé.

— T'es un alpha, non ? Alors pas de pause, ricane-t-il en m'envoyant un rocher.


Je parviens difficilement à éviter le projectile et la seule chose que je sens monter en moi, ce sont mes nerfs. C'est dans ces moments-là que je me rappelle pourquoi je détestais ce crétin de Raeken.


— Bon, soupire-t-il. Puisque te mettre toi-même en danger ne fonctionne pas, imagine que quelqu'un essaie de me tuer et voit comment ton loup réagit.

— Là tout de suite, je pourrais payer quelqu'un pour te tuer alors tu veux vraiment tenter ton expérience ? Pour une fois, je passerai volontiers à la pratique.


Pas vexé pour un sous, le bêta répond :


— Au lieu de faire de l'humour, fait ce que je te dis, alpha buté.


Je retiens de justesse une réplique acerbe et me contente d'écouter les directives de mon « professeur ». Fermant les yeux, j'essaie de laisser libre cours à mon imagination. Je dois dire que mon hyperactivité, mes pensées intrusives et mon aspect légèrement parano m'aident beaucoup à réaliser cette exercice.

Envisageant que mon ami se fait attaquer, je ressens au fond de moi une sorte de décharge électrique. Les battements de mon coeur commencent à s'accélérer d'un coup tandis que ce que j'essaie de faire depuis le début de la matinée se déclenche sans aucun mouvement de ma part. En voyant mon état, les yeux rouges, presque entièrement transformé et le souffle erratique, Theo s'approche de moi.


— Whoa, je m'attendais pas à une réaction aussi vive ! Je vais bien Stiles, regarde.


Même si je suis conscient de ce fait, je ne peux pas empêcher ma part de loup de vouloir s'en assurer et je m'approche de lui, tournant autour de mon ami comme un canidé qui jauge son maître. Tous mes sens sont tournés uniquement sur lui. Son odeur, son rythme cardiaque, son souffle, la façon qu'il a de se mouvoir. J'analyse absolument tout.

Quand je sens au fond de moi le loup enfin rassuré, je reprends un aspect à peu près normal. Par contre, visiblement mes yeux ne veulent pas retrouver leur couleur brune.


— On dirait qu'on a enfin trouvé ce qui déclenche ta transformation, sourit-il.

— La paranoïa ? rallé-je sarcastiquement.

— Mais non imbécile, soupire la chimère. La peur de perdre les tiens.


Cette fois, je ne réponds pas.


— Reste plus qu'à comprendre comment utiliser ce sentiment à ton avantage.


Alors que je m'apprête à sortir une autre de mes répliques acerbes, un son sur notre droite attire en choeur notre attention. Instinctivement, je me place devant Theo. Je sens bien que mon ami veut protester mais un ado déboulant devant nous, paniqué, ne lui en laisse pas le temps.

Quand il nous remarque, le jeune garçon ne bouge plus d'un millimètre, comme pris en faute. Le détaillant, je constate que son t-shirt est déchiré à plusieurs endroit. Ses cheveux châtains clairs sont ébouriffés, son visage est constellé de tâche de rousseur et son coeur bat anormalement vite. Néanmoins, ce qui m'étonne le plus, c'est son odeur. Bien qu'il semble effrayé, ce n'est pas ce qui se dégage de lui. Je sens une note de cannelle, de sapin et de jasmin me parvenir.


— C'est un gosse, déclare la chimère en s'avançant.

— Vous êtes qui ? demande le garçon en reculant de plusieurs pas.


En sentant mon loup s'agiter au fond de moi, je sais que je dois tout faire pour le rassurer. Il ne doit pas avoir plus de quatorze ans et il est clairement en détresse.


— Hey ! calme-toi, dis-je doucement. On ne te veut pas de mal.


Les sourcils froncés et la tête penchée sur le côté, il nous observe.


— Qui me dit que je peux vous croire ?

— Bah déjà on sait pas qui t'es donc difficile de te vouloir quoi que ce soit, ricane Theo.


Devant mon regard noir, la chimère marmonne un petit « désolé » alors que le jeune semble tout de même moins sur la défensive.


— Vous êtes des loups ?


J'essaie de ne pas lui montrer ma surprise devant sa question et acquiesce d'un mouvement de tête. Tout de suite, ses épaules se relâchent.


— Alors vous pouvez m'aider !


Je m'apprête à lui répondre qu'on l'aidera évidemment mais mon acolyte me devance.


— Minute papillon, on ne te connait pas ! Pourquoi on t'aiderait ? Puis tu es quoi toi ? Comment t'as su qu'on était des loups ? T'aider à quoi ? Nous aussi, on a des questions. Tu demandes de l'aide mais tu te présentes même pas, c'est un peu suspect.


Levant les yeux au ciel, je me contente de donner une tape à l'arrière du crâne de cette andouille. Un sourire étire tout de même mes lèvres en voyant l'ado qui nous fait face commencer à rire.


— Vous êtes drôle, les vieux ! Je suis un loup moi aussi, de naissance. Désolé de zapper les formalités mais j'ai vraiment besoin d'aide, dit-il plus sérieusement, toute trace de sourire envolée. Une meute de loup mercenaire me pourchasse.

— Une... quoi ? fait Theo, étonné.

— Vous avez bien compris, des loups-garou mercenaires. Enfin c'est pas vraiment une meute, c'est des omégas ! Ils utilisent leurs capacités pour retrouver ou tuer des gens contre des grosses sommes d'argent et ils sont à ma poursuite. S'il vous plait, aidez-moi.


J'échange rapidement un regard avec la chimère puis me redirige vers l'enfant. Ses battements de coeur montrent bien qu'il nous dit la vérité.


— D'accord, on va t'aider, déclaré-je. Mais tu nous dis ton nom.


En voyant son sourire s'agrandir, je note qu'il a également une fossette sur la joue gauche. Une bouffée de chaleur me prend à cette vision.


— Je m'appelle Logan, annonce-t-il. Logan Jefferson.

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant