CHAPITRE 57

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« — Tu mens ! J'ai senti ta haine, ta colère, ta soif de sang ! T'es qu'un... un monstre ! »


Haletant et sursautant, je sors de mon sommeil en sueur.


Me voilà de nouveau hanté par mes cauchemars.


J'essaie de calmer mon rythme cardiaque et de reprendre une respiration normale mais plongé dans mes souvenirs, je n'arrive pas à penser à autre chose. Les mots de Logan tournent en boucle dans mon esprit et même avant cette torture psychologique, il ne s'est pas passé un seul jour sans que je ne pense à lui...


Une légère pression sur ma main attire soudainement mon attention. La surprise de ce fait a au moins le mérite de casser ma crise et lentement, je relève les yeux pour remonter de cette main qui enlace la mienne à un visage que je connais bien. Je sais que voir le loup à mon chevet est logique dans un sens mais je ne peux pas m'empêcher d'en éprouver de l'étonnement. Dehors, la nuit est déjà tombée. La maison est silencieuse. Alors je repose mes yeux sur lui pour l'observer plus en détail. Je suis à la fois gêné et heureux voir Derek, endormi sur la chaise de bureau près de moi. Sa position plus cocasse que confortable a l'air de le déranger un peu mais en voyant les cernes sur ses yeux et en constatant que mon réveil brutale l'a à peine fait broncher, je me dis qu'il doit être vraiment épuisé. Sa tête repose en équilibre dans sa main droite alors que sa posture assise, le coude sur son genoux, pourrait s'effondrer à tout moment en le faisant basculer en avant.


Même endormi, il fronce les sourcils.


Cette pensée me fait lâcher un petit rire que je regrette presque immédiatement quand je le vois commencer à ouvrir les yeux, baillant à s'en décrocher la mâchoire. Tandis qu'il émerge, je ne bouge pas pour ne pas le brusquer. Je ne crois pas qu'il ait compris que j'étais réveillé et sûrement par automatisme, ses yeux se tournent d'abord sur le réveille qui affiche deux heures du matin plutôt que sur ma personne. Me contentant de l'observer dans le silence, j'attends le moment où il se rendra compte que je ne dors plus. Il faut dire que je ne sais pas vraiment quel comportement adopter avec lui en ce moment. La dernière fois qu'on s'est vu, je l'ai embrassé pour m'enfuir lâchement et me jeter dans la pire des situations possibles. Rien qu'à son expression ou la tension de ses épaules, je peux comprendre que la situation récente a été aussi dur pour lui que pour moi.


De plus, je suis totalement perdu en ce qui concerne notre relation. Est-ce que nous sommes ennemis ? amis ? plus que ça ? Ça a toujours été un peu flou et brouillon entre nous deux mais j'ai l'impression que plus les choses avancent et moins je n'ai de réponse. Qu'est-ce que ce lien de compagnon implique vraiment ? Est-ce que ça veut dire que nous sommes automatiquement ensemble ?


Mon cerveau en surchauffe, je me retrouve à regarder dans sa direction sans réellement le voir lui, les yeux dans le vague. Je ne sors de mes pensées qu'en sentant son autre main prendre mon poignet tandis qu'il nous sort du silence.


— Bordel Stiles, t'es réveillé ?! Tu vas bien ?!


Posant à nouveau mes pupilles sur lui, je constate une inquiétude plus qu'évidente sur son visage, me faisant presque regretter l'air taciturne qu'il affiche généralement.

Ma réponse doit trop tarder à son goût puisque le lycan réitère vite sa question.


— Stiles ? murmure-t-il en se rapprochant de moi.


Cette fois, nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Moi, assis sur le lit, lui, toujours sur la chaise. Étrangement mon esprit semble se déconnecter. Je ne sais pas quoi lui répondre, quoi lui dire. Devant ses pupilles aux couleurs orageuses, j'en viendrai même à oublier comment je m'appelle.


L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant