CHAPITRE 5

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Trop surpris par sa question, je manque de rentrer dans la voiture en face de la mienne par manque d'attention avant de piler le frein de toutes mes forces. J'entends les voitures de derrière klaxonner mais mon regard est concentré sur le loup près de moi. Il me fixe également, déterminé. Passé la surprise, je reprends alors la route, la tête perdue dans un flot de pensée incontrôlable.



Au moins ça répond à l'une de mes questions. S'il n'est pas au courant, je suppose que les autres non plus. À moins qu'ils ne sachent une histoire encore différente de la réalité.


— Stiles ? grogne-t-il quand je l'ignore trop longtemps.

— Sauf erreur de ma part, les raisons de mon départ ne regardent que moi Derek.

— Alors tu ne comptes pas me répondre ?

— Gagné, je ne compte pas te répondre. Si c'est tout ce que tu voulais savoir, je t'invite à reprendre ta route comme si elle n'avait pas croisé la mienne. De toute façon, je ne suis que de passage, je ne vais pas m'attarder.


Je me gare devant la galerie commercial au même moment et descends de la voiture le premier. J'attends juste qu'il face de même puis verrouille mon véhicule et m'avance vers les chariots. Je suis soulagé de constater que le loup ne me suit pas.


S'il croit que je vais lui parler de mon passé comme si on était encore ami, il se fourre le doigts où je pense. En tout cas, son culot n'a pas changé. Il faut toujours que Derek Hale agisse comme si tout lui était dû. Incroyable.


FLASH BACK, 7 ANS PLUS TÔT


Ça fait une semaine que mes amis m'ont fait sortir de la chasse sauvage. Être oublié de tous ses proches, c'est une sensation vraiment horribles. Mon propre père ne se souvenait plus mon existence. Néanmoins je crois que le plus terribles sont les films que je me suis fais dans ma tête. Les questions sans réponses qui ne me lâchaient pas.

Comme « est-ce que ça ne serait pas mieux s'ils n'avaient plus à se soucier de moi ? » ou encore « suis-je si important que je le pense pour la meute ? ». Même des questions plus bête du genre « est-ce que Derek de là où il est m'a aussi oublié ? ». Ça fait des mois maintenant qu'il est parti, presque la moitié d'une année. Je pensais qu'on était devenu ami après tout ce temps à se côtoyer mais j'ai eu le temps de me rendre compte qu'un ami ne nous raye pas de sa vie sans rien dire de cette manière. Dans un sens, je comprends quand même qu'il ait voulu s'éloigner d'ici mais... je crois que je lui en veux juste parce qu'il était celui de la meute en qui j'avais le plus confiance. Je pensais pouvoir compter sur lui s'il m'arrivait quelque chose mais cette expérience des cavaliers fantômes m'ont bien prouvé que j'avais tord. Il n'était pas là. Il n'est d'ailleurs même pas au courant de ce qu'il s'est passé puisque personne n'a plus de contact avec lui.


De toute manière ça ne sert à rien que je me prenne la tête avec ça puisque je ne le reverrai sans doute jamais.


RETOUR AU PRÉSENT


Voilà maintenant trois semaines que je suis en ville. Je ne pensais pas rester si longtemps et l'absence de ma meute commence à me peser malgré nos appels quotidien. Il n'y a toujours aucun changement du côté de mon père. Son état n'empire pas mais il ne semble pas non plus s'améliorer, les médecins sont sceptiques.

J'ai réussi à éviter les membres de la meute de Scott jusqu'à présent mais pour combien de temps, c'est un mystère. Derek vient régulièrement me voir, me posant toujours la même question à laquelle je refuse de répondre. Je ne sais même pas pourquoi il insiste autant. C'est à ni rien comprendre. Je passe la plupart de mon temps dans ma maison d'enfance de peur de croiser mes anciens amis et je dois avouer que j'ai les nerfs en pelote, tournant chaque jour comme un lion en cage. Pour m'occuper, je travaille grâce à mon ordinateur, ma période de repos étant terminée. Je n'ai rien trouvé sur l'affaire sur laquelle travailler mon père mais je n'ai pas non plus eu vent de problème persistant auprès de la police de la région alors je suppose qu'elle est classée.


Comme tous les matins, je sors de l'hôpital et rejoins ma voiture. Aujourd'hui, je suis encore plus à fleur de peau qu'en général. Zane m'a envoyé un message pour me dire que des chasseurs étaient arrivés à Oklahoma et le fait de ne pas être là pour les protéger me donne envie d'exploser tout ce qui se trouve sur mon chemin. Je dois me battre à chaque secondes contre mes instincts pour ne pas foncer à l'aéroport sur le champ. Mon humeur ne s'arrange pas quand mon harceleur s'approche une nouvelle fois de moi, comme il en a prit l'habitude.


— Je te conseille de partir parce que ce n'est vraiment pas le jour pour venir me rabâcher tes questions, dis-je la mâchoire serrée.


Ne sachant toujours pas ce qu'il sait de moi et voulant éviter les questions de sa part, j'essaie de garder au maximum le contrôle de moi-même. Malheureusement, au moment où il pose sa main sur mon épaule, je ne peux pas empêcher un grognement sonore de franchir la barrière de mes lèvres. Je peux sentir instantanément son étonnement.


— Stiles ? murmure-t-il presque. Tu es un loup ?


Ma respiration commence à s'accélérer violemment. La bête en moi ne supporte plus cette situation d'enfermement et d'incertitude. Conscient que rien d'autre ne pourra me calmer, je prends prestement mon téléphone dans ma poche avant de composer le numéro de téléphone de mon meilleur ami. Je sais que s'il ne m'a pas parlé lui-même des chasseurs, c'est sans doute pour ne pas m'inquiéter inutilement mais une colère sourde me sert les tripes et la distance entre nous n'arrange rien.

Théo décroche à la troisième sonnerie.


— Stiles ? Tout va bien ? demande-t-il, surpris que je l'appelle à cette heure.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?! crié-je presque en oubliant totalement la présence du loup derrière moi.


J'entends la chimère soupirer à l'autre bout du fils. Il doit parfaitement se douter de l'état dans lequel je suis.


— Il n'y a pas à s'inquiéter Stiles, on va juste faire profil bas pendant un moment.

— Tu te fous de moi ?! Pas à s'inquiéter ?!

— Stiles, tu es en train de rejeter ta frustration sur un problème qui n'en est pas un. Tu dois te calmer, respire. On va tous bien, je te le promets.

— S'il n'y a pas de problème, pourquoi c'est Zane qui m'a prévenu ?

— Sûrement parce qu'il tient à ce que tu saches tout ce qu'il se passe pendant ton absence même si on lui a dit qu'il n'y avait pas de quoi t'inquiéter avec ça.

— Donc tu ne me l'aurais pas dis ?!

— Je t'en aurais parlé à un moment plus opportun, soupire la chimère.

— Tu... ?!


Alors que je n'arrive toujours pas à me calmer, la voix de Derek retentit derrière moi, interpellant Théo.


— Stiles, c'était...

— Je te rappelle plus tard. Notre conversation n'est pas terminée.


Je raccroche alors avant de me retourner vers le bêta pour lui faire face. Cependant l'appelle avec mon meilleur ami n'a pas vraiment eu l'effet escompté et quand je croise le regard de Derek, il a un pas de recul.


Eh merde ! Mes yeux...

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant