CHAPITRE 45

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Ça fait des heures que je cours dans la forêt sous ma forme lupine.


Je ne peux pas abandonner. Non seulement pour moi loup, pour Stiles mais aussi parce que j'en ai fais la promesse à Theo.


Après qu'il soit venu se confier à moi, je n'ai pas vraiment compris ce qu'il se passait mais je l'ai pris dans mes bras. Il a été surpris presque autant que moi mais ça a réussi à le calmer. Apparemment j'ai assez côtoyé Stiles ces derniers mois pour qu'une part de son odeur se mélange à la mienne. Je ne m'en étais même pas rendu compte.

Si la part humaine de moi à encore du mal à savoir où elle se situe entre deux meutes – façon de parler puisque que je suis techniquement un oméga, mon loup semble déjà considérer les bêtas de son compagnon comme les siens. Moi qui ne suit pas du genre tactile, il faut croire que l'animal en moi s'adapte à la dynamique créer par l'alpha inné. À la suite de ça, je lui ai promis qu'on le retrouverait rapidement. Parce qu'il le faut. Pour nous tous, c'est plus qu'un simple désir de l'avoir près de nous, c'est un besoin. C'est vital.


En manque d'autres idées, j'ai décidé de laisser complètement le contrôle à mon loup. Il a plusieurs fois pu me conduire à Stiles alors j'espérais que ça fonctionne à nouveau mais je ne sais plus où chercher. C'est comme si j'avais la sensation qu'il est tout proche et qu'en même temps, je ne pouvais pas l'atteindre.

Je sais que les autres aussi sont retournés chercher dans la ville et ses alentours. Avec autant de créatures à sa recherche, on devrait pouvoir l'atteindre...


Stiles... si c'est toi qui brouille les pistes pour ne pas qu'on te retrouve, je te tue.


Un grognement sort de mes babines en guise de soupir. Je m'arrête un moment de courir, haletant, la langue pendante. Espoir et frustration se battent dans ma tête tandis que je lève les yeux au ciel. De là où je suis, juché sur mes quatre pattes, il me parait encore plus lointain. Les arbres aussi ont l'air plus hauts, plus imposants.


C'est fou qu'un simple changement de perspective peut déformer la réalité.


Un changement de perspective. Peut-être que c'est ça le problème. On a essayé de trouver Stiles. On a essayé de trouver la meute d'alphas.


Si on changeait de perspective ?


Re-motivé, je commence de nouveau à courir vers le seul cabinet vétérinaire de la ville. J'essaie au maximum de me faire le plus discret possible pour que les habitants de Beacon Hills ne voit pas un loup noir courir dans les rues de la ville et je finis par atteindre mon but en une vingtaine de minutes. Évidemment, je renifle un grand coup avant pour m'assurer que Scott est absent, puis je commence à gratter à la porte de derrière.

L'homme de la situation arrive au bout d'une longue minute.


En me voyant, Deaton semble surpris mais il me laisse entrer. Je le vois aller chercher une blouse dans son bureau pour me la tendre dans la salle d'auscultation. Une fois habillé, il me rejoins de nouveau.


— Je ne m'attendais pas à te voir aujourd'hui Derek, comment vas-tu ?

— Pas très bien, soupiré-je. Je suppose que vous savez ce qu'il se passe.

— J'en ai eu des échos, effectivement. Plusieurs d'entre vous ont quitté la meute.


Je hoche la tête pour confirmer ses dires.


— Je sais que cela va de soit mais sache que membre de la meute de Scott ou non, tu seras toujours le bienvenu ici Derek. Comme chacun de vous. Mon cabinet est un terrain neutre. Il l'a toujours été et le sera toujours.

— Merci Allan, je n'en doutais pas, souris-je.


Mon sourire se fane légèrement quand je lui annonce pourquoi je suis venu.


— J'ai besoin que vous me disiez tout ce que vous savez sur les alphas innés et sur les compagnons. Stiles a disparu et je pense que la clé pour le retrouver se trouve là.


Le vétérinaire semble méditer un moment mes paroles, sourcils froncés. Tout en l'observant réfléchir à la question, je me laisse aller à m'appuyer contre le mur. Je n'attends pas longtemps avant qu'il me réponde.


— Honnêtement Derek, mes connaissances en ce qui concerne les alphas innés sont très fines. Je connais vaguement la légende qui en parle mais justement, j'ai toujours pensé que ce n'était qu'une histoire. Autrement, j'ai entendu quelques rumeurs.

— J'ai besoin de tout savoir, même peu pourrait nous être utile.


Deaton me demande d'attendre un instant avant de revenir avec un petit carnet dans les mains. Je n'ai pas le temps de l'interroger dessus qu'il enchaine.


— Quand les garçons sont venus me voir il y a six ans pour m'annoncer la vraie nature de Stiles, j'ai essayé de réunir tout ce que je pouvais sur les alphas innés. Je pensais que ça pourrait l'aider à comprendre ce qu'il lui arrivait mais il a quitté la ville juste après. Tu peux le prendre, tu trouveras peut-être quelque chose à l'intérieur.


Tandis que je le remercie, il continue.


— En ce qui concerne les compagnons, je sais que c'est très rare pour un loup de trouver sa moitié. Certains passent toute leur vie à chercher sans succès. Je sais aussi qu'une fois qu'on l'a trouvé et que le lien se créer, seul la mort est capable de le briser. Même un rejet de l'un des partenaires ne le pourrait pas. Heureusement d'ailleurs parce qu'un loup qui perd son compagnon ne survit généralement pas très longtemps. Je peux te demander pourquoi tu t'intéresses soudainement à ce lien particulier ?


Un peu gêné, je tente de masquer au maximum mon trouble.


— Stiles est mon compagnon.


La bombe est lâchée sans que je le veille vraiment et si la première expression de mon vis-à-vis est celle de la surprise, son visage se fend vite d'un sourire sincère.


— Eh bien, je ne m'y attendais pas mais ça me semble une très bonne nouvelle. Ce que tu dois savoir c'est que le lien qui vous lie tous les deux est puissant. Peut-être plus que tu ne le penses. Avant que je ne développe, peux-tu me dire si tu as remarqué des changements chez toi et ton loup récemment.


Cette fois, je m'assieds. Je sens que cette conversation va être assez longue. Je réfléchis méticuleusement aux réponses que je vais donner au druide.


— Depuis le retour de Stiles, mon loup n'a pas cessé de me pousser vers lui. J'ai souvent pu le trouver sans même le chercher. Comme si je savais instinctivement où il était. Quand ses yeux ou les miens changent de couleur, ceux de l'autre se synchronisent. Lors de la pleine lune, mon loup a pris le contrôle sur moi et a tout fait pour le rejoindre. Quand Stiles a cru que je l'avais trahi, j'ai eu l'impression de ressentir sa douleur au fond de moi. Maintenant qu'il a disparu, j'ai l'impression que contrairement à avant, je suis incapable de le retrouver. J'ai sillonné la ville et la forêt mais pas de résultat. Le jour où j'ai quitté la meute, j'ai senti qu'il m'aidait. Quand Scott nous a soumis, la force de Stiles m'a aidé à me libérer de son emprise et m'a permis de le soumettre à mon tour. J'ai senti le changement de mes yeux. Comme si j'avais retrouvé mon pouvoir d'alpha mais ça a été temporaire.

— Autre chose ?

— Je crois que mon loup a déjà accepté la meute de Stiles comme la sienne. D'ailleurs j'ai l'impression que quelque part, eux aussi m'ont accepté. Ils ne le montrent pas tous mais c'est un ressenti que j'ai depuis quelques temps. J'ai essayé de le retrouver grâce au lien mais soit je ne sais pas comment m'y prendre, soit il m'en empêche.


Parler à Allan me fait du bien. Avec lui, je sais que je ne risque rien et qu'il peut m'apporter des réponses. La concentration qu'il prend à intégrer chaque informations que je lui donne, aussi insignifiante soit-elle est réconfortante.


— D'après tout ce que tu m'as dis, je pense que je peux effectivement t'aider.

L'Alpha Inné [ Sterek ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant