Chapitre 6

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J'écoute Élise d'une oreille, perdu dans mes pensées. Nous sommes vendredi et ce soir c'est le week-end. Enfin, je suis en week-end le samedi à partir de 11h30 parce que j'ai des cours le matin. L'année dernière j'avais mon samedi de libre mais cette année ce n'est plus la même chose. Élise aussi a cours demain matin mais elle finit à 10h30, je l'envie.

Axel n'est pas avec nous ce midi, comme hier et avant-hier en fait, parce qu'il est avec ses nouveaux amis qu'il s'est fait au basket. Donc il est entré dans une bande de gars populaires et passe moins de temps avec nous.

Je suis un peu déçu de cette situation mais je ne le montre pas. Ce n'est pas grave, il fait ce qu'il veut.
— Ariel, tu m'écoutes ? me demande Élise en faisant un geste avec sa main devant mes yeux, me sortant de mes pensées.

Je sursaute légèrement et souris en m'excusant. Elle ne relève pas et sourit aussi.
— Je te disais qu'il y a un gars trop beau dans ma classe ! Il est grand, enfin moins que ton mec, et il a des yeux bleus trop jolis ! s'exclame-t-elle, un peu fort.

Certaines personnes se retournent et nous regardent bizarrement ou en souriant, pour certains, réceptifs à l'énergie de ma meilleure amie, comme moi.

     D'un coup, mes neurones se connectent et je comprends ce que m'a dit Élise.
— Il n'est pas mon mec ! dis-je, plus bas qu'elle, ne voulant pas attirer d'autres regards curieux.
— Oui, bon c'est pareil, tu m'as comprise.

Elle me fait un sourire en coin qui veut tout dire. Je mets ma main sur mon visage, abandonnant le débat parce que je sais d'avance que je vais perdre.
— Par contre il a les yeux bleus donc il est à moi ! Toi, tu as tes yeux verts ! dit-elle pour rajouter une couche.

Je ris, face à cette remarque complètement stupide. Elle ne lâche vraiment pas l'affaire.
— D'ailleurs, il faudra que tu lui demandes s'il passe le week-end ici ou s'il rentre chez lui. ajoute-elle, toujours excitée.
— Pourquoi ? Je ne le passe pas avec toi ?
— Ah oui je ne t'ai pas dit, ce week-end ça ne va pas être possible, dit- elle d'un ton sérieux qui me fait peur. Je vais voir Grégoire !

Elle retrouve un grand sourire. Je soupire de soulagement, j'ai vraiment cru qu'elle allait me dire quelque chose de grave. Grégoire, c'est son grand frère qui a 23 ans et qui habite loin de chez nous pour ses études. Elle le voit très rarement mais malgré la distance, ils restent tout aussi proches, et je suis content pour elle.

J'étais là quand il est parti de la maison familiale et c'était une période compliquée pour elle. Mais aujourd'hui, trois ans plus tard, elle va beaucoup mieux et essaie de passer le plus de temps possible avec lui.
— Mais c'est génial ! Je lui fais un sourire sincère. Ça fait combien de temps que tu ne l'as pas vu ?
— La dernière fois que je l'ai vu c'était à Noël dernier... donc il y a 9 mois. Il me manque trop ! Heureusement que tu es là pour me servir de petit frère sinon je ne sais pas comment je ferais.

Elle me fait un sourire malicieux.
— Je te rappelle que nous n'avons que trois mois d'écart ! dis-je en faisant semblant de me vexer.
— Oui mais c'est quand même moi la plus grande ! ajoute-t-elle en riant face à ma tête.

Je la rejoins et nous rions pendant plusieurs minutes. En sortant de la cantine, elle me suit jusqu'à l'internat parce qu'il faut que je prenne mon sac de sport. Oui, je reprends avec sport juste après manger, c'est nul je suis du même avis.

Une fois devant ma chambre, Élise me dit qu'elle m'attend ici et je rentre donc seul. En ouvrant la porte, je vois Axel qui est en train de se changer. Je vois directement ses abdos puisqu'il est en train d'enlever son t-shirt. Je reste plusieurs secondes immobiles, regardant chaque détail de ce torse parfait.

     Mais je reviens à moi quand je sens son regard se poser sur moi. Je secoue la tête, gêné et prend mon sac de sport d'une main tremblante par la honte.
— Désolé, je ne savais pas que tu étais là... dis-je d'une voix tout aussi tremblante.
- Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas comme si tu m'avais vu nu ! rit-il en remarquant ma gêne. Tu n'as pas à être gêné, tu sais, je ne suis pas pudique.

Je ne réponds pas, mort de honte. Mais quand je sors, je ne peux m'empêcher de jeter un regard discret à son corps parfait. Je rougis en fermant la porte, ce qui, malheureusement, n'échappe pas à Élise.
— Tu as dû voir un de ces trucs vu la couleur de tes joues, El ! Alors c'est une grosse ou une petite ?

Elle me sourit malicieusement.
— Je n'ai pas regardé Liz, dis-je en riant.
— Alors tu as vu quoi pour être dans cet état ?

On se met en marche vers le gymnase, et je sens que je rougis encore plus.
— Euh... Rien, je n'ai rien vu, pourquoi tu dis ça ?

Je lui lance un regard innocent, qui n'est pas du tout crédible à cause de mon visage écarlate.
— Tu sais que tu ne peux pas me mentir El, tu es rouge comme une tomate, je suis certaine que tu as vu Axel mais spécialement, si tu vois ce que je veux dire.

Elle me fait un clin d'œil. Elle est accro à ce geste, c'est fou.
— Ouah, non, je ne l'ai pas vu tout nu si c'est ta question, dis-je en riant pour cacher ma gêne.
— Tu l'as vu comment alors ?

Elle me regarde avec ses yeux qui veulent dire "je veux tout savoir".
— Bon, tu as gagné, dis-je en levant les bras, signe que je me rends. Il était en train d'enlever son t-shirt donc j'ai pu mater...

Je mets ma main devant ma bouche devant ce que je viens de dire, ce qui fait éclater de rire Élise. Je ris avec elle puis nous continuons notre marche. On se sépare à la grille du lycée et j'avance seul vers le gymnase. Je rentre dans les vestiaires des garçons vides pour mon plus grand soulagement. Je me change rapidement et j'attends que le cours commence.

À la fin des cours, je monte directement dans ma chambre, crevé. On a couru en sport et pendant les cours d'après, tout le monde dormait. Mais j'aime bien ce sport parce qu'il me permet d'être dans ma bulle, et c'est tout ce que je demande.

Axel rentre quelques minutes plus tard, il devait sûrement être avec ses amis. Au bout de plusieurs minutes de silence, je prends mon courage à deux mains et décide de lui poser la question qui m'est restée en tête depuis ce midi.
— Euh... Je me racle la gorge. Tu restes ici ce week-end ?
- Oui et toi ?

     Il tourne la tête vers moi, plongeant son regard dans le mien. Je détourne le regard, gêné.
- Euh... oui aussi.

Un silence s'installe. Je cherche quoi dire, ne voulant pas que la discussion s'arrête maintenant.
- Pourquoi tu restes ? je demande après un moment d'hésitation.
- Mon père travaille beaucoup donc il préfère que je reste là. Et toi ?
- Mes parents se sont mis d'accord pour que je rentre un week-end sur deux donc voilà...
- Pourquoi ?
- Euh... histoires familiales, je réponds, gêné de sa question.

Il hoche la tête et retourne sur son téléphone.

Boys With an A Où les histoires vivent. Découvrez maintenant