Chapitre 10

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Le reste des vacances s'est déroulé calmement. Je ne suis presque pas sorti de ma chambre à cause de la présence de mon père. Et aussi parce que je me déteste toujours depuis Halloween mais ça, c'est autre chose.

Je n'ai revu ni Élise ni Axel. Je répondais à leurs messages de la manière la plus simple possible et quand ils voulaient me voir, je trouvais une excuse pour ne pas venir. Je ne peux pas les revoir. Je regrette tellement d'avoir foutu en l'air sa relation que je ne peux pas me résoudre à la voir.

J'ai aussi beaucoup repensé aux paroles de Samuel et, malgré les mots d'Axel, à force de me les répéter je le crois. Je ne mérite pas de vivre à cause de mon prénom dégueulasse.

     Mais aussi parce que je gâche toujours tout dans la vie de mes proches. J'ai gâché la vie de mes parents à cause de mon orientation sexuelle et j'ai maintenant gâché la vie de ma meilleure amie. Elle avait enfin trouvé l'amour, elle était heureuse et ma simple existence a tout fait voler en éclats.

Je suis resté à penser à toutes ces choses pendant les derniers jours des vacances. Et, à cause de tout ça, je suis très fatigué. J'ai fait beaucoup d'insomnies donc je suis complètement en manque de sommeil. Pour prouver cela, de grosses cernes sont apparues sous mes yeux.

Demain je retourne en cours. Demain, je vais devoir affronter la vie. Demain, je devrais faire face à Élise et Axel. J'ai peur. J'ai peur de leur réaction. Et j'ai aussi peur que Samuel ait tout raconté à Killian et qu'il recommence à s'en prendre à moi.

     Il m'a rarement frappé mais j'ai peur qu'il le fasse demain, ou dans les jours qui viennent. Mais ils ont raison : je suis horrible, je suis nul, je ne mérite pas de vivre.

Épuisé de mes pensées, je décide d'aller voir ma mère dans le salon. Si tout est normal, mon père est encore au bar et ne rentre que dans une vingtaine de minutes. J'ai le temps.

Comme prévu, ma mère est dans le canapé et mon père n'est pas là. Ma mère me regarde avec amour. Elle doit comprendre que quelque chose ne va pas parce qu'elle éteint la télé et me regarde s'asseoir à côté d'elle.
— Ça va mon chéri ? Que se passe-t-il ? Elle me regarde dans les yeux.

Gêné, je baisse la tête en essayant de trouver mes mots. Tout se mélange dans ma tête, c'est infernal. Je prends une inspiration pour me lancer et décide de lui dire l'essentiel.
— J'ai fait ce que tu m'as dit de faire.
— C'est-à-dire ?

Je ne lui réponds pas tout de suite. Je sais qu'elle sait très bien de quoi je parle. Mais je n'ai pas la force de le dire à haute voix, j'ai tellement peur des conséquences.
— Je crois que j'ai tout foutu en l'air.

Les larmes menacent de couler à tout instant. Mais je les retiens, ce qui cause la formation de cette boule douloureuse dans ma gorge. Je me mords la lèvre pour ne pas éclater en sanglots.
— Oh mon coeur. Elle me fait un bisou sur la joie. Que s'est-il passé pour que tu sois dans cet état ?

Je ne réponds pas, trop occupé à ne pas pleurer. Je ne veux pas. Je ne peux pas.
— Ariel, regarde-moi.

Je ne fais rien mais elle met sa main sous mon menton et me force à la regarder. Ses yeux cherchent la cause de mon malheur, ce qui me fait de la peine.
— Je veux t'aider mon coeur. Mais pour ça, il faut que tu me parles. Elle me fixe intensément. Tu as le droit de pleurer tu sais. Ce n'est pas une honte, ajoute-t-elle en remarquant mes larmes menaçantes.

Je ne tiens plus. Ma gorge est en feu à force de retenir mes pleurs. Je me lâche donc. Je libère toutes ses larmes que je retiens depuis tant de jours. Ces larmes qui me font me poser trop de questions. Ma mère me prend dans ses bras et je ne m'arrête plus de pleurer. Encore et encore.
— J'ai tout foiré, je murmure entre deux sanglots.
— Chut... Elle me caresse le dos.

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