Chapitre 18

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Mon cœur rate un battement.

Killian.

     Killian m'a vu essayer d'embrasser Axel. Il nous a vu proches. Les mots qu'il murmurait dans les vestiaires, c'était ça. Il a lancé des rumeurs sur nous qui sont complètement fausses.

     Je l'avais dit, Axel va s'en prendre plein la gueule à cause de moi. Heureusement c'est le week-end, malgré les trois heures de cours de demain matin. Mais je redoute grandement le regard des autres lundi, quand les rumeurs se seront répandues pendant les deux prochains jours.

Aujourd'hui c'est mon anniversaire, et je n'ai rien de prévu. Élise n'a pas relancé la conversation depuis mon coup de colère. Je ne suis pas triste, juste déçu. Mais pas à cause de mes amis, je suis déçu de ma mère.

     Elle ne m'a pas rappelé depuis la dernière fois et ne m'a envoyé aucun message. Axel n'est pas là, il est au basket avec ses amis. Élise est chez elle. Personne ne m'a envoyé de message, il est 11h30 et je n'ai rien reçu de la part de qui que ce soit. Je suis nul à ce point ?

     Je reste dans ma chambre à faire mes devoirs et une heure plus tard, Axel rentre brusquement dans la pièce.
— Ariel ! Viens vite ! J'ai un gros problème ! dit-il, essoufflé.
— Que se passe-t-il ?
— Viens vite ! Suis moi !

Je m'exécute, le corps rempli d'angoisse. Je cours derrière Axel pendant un moment, on sort du lycée et on court dans les rues comme des fous.

     Quand on s'arrête, je suis essoufflé. Je regarde autour de moi, cherchant le problème, mais nous sommes dans le parc, à côté d'une table de pique-nique et tout est calme.

     Je regarde Axel sans comprendre et j'ouvre la bouche pour lui demander quelle est l'urgence mais je n'ai pas le temps de parler car Élise surgit de nul part et hurle en même temps qu'Axel :
— Surprise ! Bon anniversaire !

Elle me jette des confettis et me fait un câlin. Je ris, relâchant tout le stress accumulé.
— Mais vous êtes fous ! J'ai eu une de ces frousses ! dis-je en reprenant mon souffle.
— Bon anniversaire mon pote ! me dit Axel en me tapant amicalement l'épaule.

Mon cœur se serre à l'entente de ses mots. "Mon pote". Je suis stupide de croire qu'on est plus. Je secoue la tête pour ne plus y penser. Ils m'ont fait une surprise pour mon anniversaire, je me dois d'avoir le sourire.
— Bon anniversaire mon bébé d'amour ! s'exclame Élise en souriant.

Elle sort un gâteau de je-ne-sais-où et installe seize bougies sous mon regard surpris. Ils chantent et, mettant fin au supplice, je souffle.

     On passe les prochaines heures à parler, à rire et à s'amuser. En plein milieu d'un débat entre Élise et Axel qui se disputent en disant que les écouteurs sans fil pour l'un et avec fil pour l'autre sont meilleurs, mon téléphone vibre. Je regarde et vois que ma mère m'a envoyé un message.

De maman :
"Bon anniversaire mon chéri ! Je te souhaite de passer une belle journée. Je suis en train de m'organiser pour les vacances de Noël, pour qu'on les passe tous les deux. Bisous !"

Je ne sais pas quoi répondre donc je n'envoie qu'un simple "merci". Je range mon téléphone et reporte mon attention sur la discussion sans aucun sens de mes amis.
— Bon, maintenant c'est l'heure des cadeaux ! dit Élise au bout d'un moment.
— Quoi ? Non, vous n'avez pas de cadeaux pour moi quand même. C'est trop, je ne peux pas accep...
— Ariel, c'est ton anniversaire ! Tu vas accepter ce qu'on a à t'offrir, me coupe Axel en faisant un clin d'œil.
— Bon, c'est un cadeau commun, hein, ce n'est pas grand chose, me dit Élise, soudain gênée.

Je la regarde sortir une enveloppe de son sac. Elle me la tend et je l'ouvre lentement. Mes deux amis me regardent avec de grands yeux, attendant ma réaction.

     Quand je sors le papier de l'enveloppe, je le lis avec concentration. Un sourire prend place sur mes lèvres au fur et à mesure que je lis.

      C'est une place de concert pour aller voir un de mes groupes préférés de toujours : Imagine Dragons !
— Vous êtes sérieux ?

Il rient et je ris avec eux.
— On a payé nos propres places et celle-là, elle est pour toi ! Ce sera le 27 décembre, je ne sais pas si tu as vu... me dit Élise avec un grand sourire.

Axel ne me dit rien mais son sourire le trahi. Je suis vraiment heureux. Je fais un câlin à Élise pour la remercier et je n'hésite pas une seconde, j'en fais aussi un à Axel. Comme les autres fois, il est surpris mais garde son sourire.

     On continue à passer l'après-midi à parler, mais cette fois du concert. Je n'ai pas arrêté de les remercier, c'est un de mes rêves de les voir en concert et Élise le savait très bien. Ils sont heureux de m'avoir donné le sourire et ne font que me dire que c'est normal.

     Le soir venu, Axel me dit :
— Viens, on va te payer un restaurant pour cette journée !

Je lance un regard interrogatif à Élise qui ne fait qu'acquiescer. Je les suis donc à travers la ville vers un restaurant plutôt banal.

     On s'assoit, puis on commande tout en parlant de tout et de rien. Quand nos plats arrivent, nous sommes tous en train de saliver devant nos assiettes. J'ai pris des pâtes carbonara (les meilleures), Élise un steak avec des frites et Axel un hamburger au bacon. On mange, sans s'arrêter de parler. Je passe une merveilleuse soirée.

En sortant, je m'attends à ce qu'on se dirige vers le lycée mais c'est sans compter le programme prévu par Élise.
— Maintenant, on va acheter une glace ! Venez, je connais un bon artisan !

On la suit en riant vers un stand de glaces sur la place de la ville. Je prends une glace deux boules à la vanille et à la fraise, le meilleur combo. On savoure nos glaces, tout en se promenant dans la ville éclairée dans la nuit.

      Quand on a terminé, Élise nous conduit sur une colline que je ne connais pas, à l'écart des lumières citadines. Je regarde l'heure rapidement : 22h30. Je regarde ensuite Élise s'allonger par terre, sur l'herbe, suivie d'Axel. Je me mets à côté de ce dernier puis on regarde les étoiles.
— Tu sais ce que tu vas faire pour Noël, El ? me demande Élise.

Je savais qu'on abordait des sujets sérieux en regardant les étoiles, c'est toujours le cas. Mais j'aime bien parler de ces choses en étant proche de l'infini cosmique.
— Je ne sais pas. Ma mère m'a envoyé un message cet après-midi et elle m'a dit qu'elle s'organisait, mais sinon je n'en sais pas plus.
— Ah d'accord. Si tu veux, tu le fêtes avec moi, mes parents seront d'accord tu sais.

Je souris et dis un léger "on verra" puis le silence revient.
— Et toi Axel, tu fais quoi pour Noël ? demande Élise.

Je le sens se crisper et il ne répond pas tout de suite. Je ne pensais pas que Noël était un sujet sensible pour lui.
— Je vais le passer avec mon père... S'il est là.
— Mais ta mère n'est pas là, elle ? continue Élise.

J'ai envie de stopper la conversation en sentant Axel se crisper davantage mais il répond avant que je ne puisse faire quoi que ce soit.
— Elle est morte, dit-il dans un souffle.
— Oh... je suis désolée... je ne savais pas...

Je sens qu'elle s'en veut d'avoir lancé le sujet. Axel ne dit rien. Je suis surpris, je ne m'attendais pas à ce genre de nouvelle. C'est vrai que je ne connais pas vraiment la vie familiale d'Axel, à part le fait que son père travaille beaucoup et qu'il est donc souvent absent.

     Je décide de garder ce sujet dans un coin de ma tête pour en reparler avec lui quand on sera juste tous les deux.
— Oh, une étoile filante ! Faites un vœu les garçons, dit Élise en pointant du doigt une lumière qui traverse le ciel.

Je sens Axel se détendre face au changement de sujet. Je me détends aussi et décide de faire un vœu, ce que je fais rarement quand on regarde les étoiles. Je souhaite voir mes amis épanouis dans leur vie, heureux et avec le sourire.

On retourne au lycée à minuit passé. Je me couche directement et m'endors dès que ma tête touche l'oreiller. J'ai passé la meilleure journée d'anniversaire de ma vie.

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