Boys With an A

Chapitre 19

C'est avec une boule au ventre que je me dirige vers la salle de maths. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, entre ma fête d'anniversaire et les questions que je me pose, mon sommeil était agité malgré la fatigue.

     Comme je m'y attendais, tout le monde nous regarde marcher, en murmurant à notre passage "C'est eux qui se roulent des pelles" ou encore "Ils sont trop mignons !" ou d'autres phrases du genre.

     Je n'arrive pas à déterminer les pensées d'Axel à propos de tout ça. Est-ce qu'il s'en fout ? Ou est-ce que ça lui fait du mal ? Je n'arrive pas à savoir et ça me perturbe. Je décide donc de lui en parler à la  récréation.

Quand ça sonne, je le prends à part sous une tonne de regards curieux et me dirige vers un couloir vide. Réalisant que je lui avais pris la main, je la lâche et me perds dans son regard, ce qui m'avait manqué d'ailleurs.
— Qu'est-ce qu'il y a El ?
— Tu en penses quoi ?

Il comprend directement de quoi je parle car il baisse légèrement la tête, semblant réfléchir.
— Je t'avoues que je ne sais pas trop. Ça me met en colère parce que ce n'est pas la vérité, mais je crois que je suis déçu aussi, déçu de tous les autres élèves. Enfin, après il y en a qui ne sont pas méchants dans leurs remarques mais ils ont quand même cru à ces rumeurs. Enfin, après je ne sais pas trop.

Je hoche la tête, comprenant ce qu'il veut dire.
— Et toi ?
— Euh... ça me stresse un peu mais c'est vrai que je suis habitué aux remarques de ce genre donc bon...

Il me regarde avec une lueur de compassion dans ses iris verts.

Quand la sonnerie retentit, je sors de mon cours d'anglais, sous plusieurs regards, certains curieux, d'autres dégoûtés mais aujourd'hui je m'en fiche. Ça fait quatre jours que la semaine à commencé, et pas une seule seconde ces rumeurs, ces regards et ces murmures se sont arrêtés.

     Alors j'ai pris l'habitude. Je me dirige vers la salle d'histoire pour y rejoindre Axel. Quand j'arrive dans le couloir de cette salle, je ne vois personne. Tout le monde doit être sorti pour la récréation pour profiter des derniers rayons de soleil avant l'hiver.
— Ariel ?

Je me retourne en entendant mon prénom et soupire de soulagement en voyant Axel. Il se rapproche de moi en me regardant et je me perds encore dans ses beaux yeux.
— Il faut que je te parle, me dit-il avec un air sérieux.
— Oui, que se passe-t-il ?
— Je veux que ça s'arrête. Je n'en peux plus, m'avoue-t-il.

Je ne pensais pas qu'il me parlerait de ces rumeurs. Mais mon cœur se serre devant son ton désespéré. Il me fait de la peine et je le comprends totalement, même si je ne ressens pas la même chose.
— Ça fait un moment que j'y réfléchis et je crois que j'ai une solution, ajoute-t-il.
— Ah oui ? Et c'est quoi ?
— Tu verras, mais j'espère juste que ça va fonctionner.
— Euh... d'accord, j'espère aussi, dis-je sans vraiment comprendre.

Il baisse la tête comme s'il était gêné. Je hausse les épaules, me disant que je verrais comme il m'a dit.

À la récréation, je me rends à l'arbre seul. Axel ne m'a pas parlé de toute l'heure d'histoire, je n'ai pas vraiment compris pourquoi. Il semblait plongé dans ses pensées et je n'ai pas voulu le déranger donc je n'ai rien dit.

     Et en sortant de la pièce, il est sorti très vite ce qui fait que je l'ai perdu de vue. Quand Élise me rejoint, elle me regarde avec une lueur interrogative dans les yeux, se demandant sans doute où est Axel. Je lui explique brièvement la situation et elle hoche la tête, compréhensive.
— Je me demande quelle est la situation qu'il a évoqué, dis-je doucement.
— Je ne sais pas non plus, me dit franchement Élise.