Chapitre 35

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Je respire longuement. Je détaille la porte devant moi. Derrière se trouve la maison d'Axel. Nous sommes samedi soir et c'est le moment. Je stresse beaucoup, comme si je vivais une seconde fois l'instant de mon coming-out.

     J'espère seulement que celui d'Axel se déroulera mieux que le mien. Avant de venir, j'étais chez Élise, n'ayant pas encore envie de rentrer chez moi. Ma meilleure amie m'a aidé à me préparer et nous avons beaucoup ri. Mais maintenant que je suis ici, une boule s'est formée dans mon ventre.

     Je souffle un grand coup avant de sonner. J'attends quelques secondes avant que mon grand brun vienne m'ouvrir. Instantanément, un sourire prend place sur mes lèvres quand mes yeux croisent les siens.
— Coucou ! Viens entre.

Je lui souris et le suis dans son entrée. Je regarde autour de moi : des murs de couleur claire et des meubles traditionnels rendent cet endroit chaleureux.
— Tu peux enlever ton manteau et l'accrocher ici, me dit-il en me montrant une armoire de la tête.

Je m'exécute alors puis le suis jusqu'à la pièce à vivre. Je vois dans la cuisine un homme d'âge mûr aux fourneaux.
— Papa, je te présente Ariel. Ariel, voici mon père, dit Axel pour nous présenter.

L'homme, qui doit approcher de la cinquantaine, se retourne en entendant la voix de son fils et son visage s'éclaircit en me voyant.

     Je le détaille rapidement du regard : il doit faire la taille d'Axel, peut-être même un peu plus petit, il a les mêmes yeux verts que son fils et ses cheveux bruns devenant gris sont tout aussi bouclés. Je trouve alors que c'est son portrait craché, en plus âgé.

     Voyant qu'il s'approche de moi, je tends la main pour le saluer.
— Bonjour monsieur, ravi de vous rencontrer.
— Oh, non pas de monsieur avec moi fiston. Appelle-moi Viktor, dit l'homme en me serrant la main tout en me souriant.
— Désolé.
— Pas de soucis.

Il sourit ensuite à son fils puis retourne dans la cuisine. Je me tourne vers Axel qui me regarde avec amusement. Je lui donne un léger coup de coude dans les côtes et il m'emmène dans sa chambre.

     Je le suis alors dans un long couloir avec de nombreuses portes. Sa maison n'a pas d'étage. Sa chambre est la porte la plus éloignée de la pièce à vivre. Quand on rentre, je détaille la pièce du regard.

     Je trouve qu'une chambre représente beaucoup la personnalité de la personne alors j'essaie de chercher des détails que je ne connaîtrais pas de lui. La pièce a le mur du fond peint en noir et les trois autres gris clair. Son lit double est dans un coin de sa chambre. En face, son bureau en bazar y est installé.

     Face à moi, je vois un petit panier de basket accroché au mur et à gauche de la porte, une petite commode en bois foncé avec tout autant de bazar que le bureau. Un tapis bleu foncé orne le sol de la pièce. Contrairement aux surfaces, le sol est bien rangé. Les draps sont fait rapidement et deux oreillers du même bleu que le tapis sont devant la tête de lit.
— Désolé, je n'ai pas trop rangé...
— Je ne pensais pas que tu étais un peu bordélique, dis-je simplement.
— Je ne suis pas bordélique ! J'ai juste la flemme de ranger...
— Tu viens de me dire la définition de bordélique là, dis-je en riant.

Il souffle, rentre dans sa chambre à ma suite en fermant la porte et se rapproche de moi.
— Imbécile, me murmure-t-il juste avant de m'embrasser.

Je réponds à son baiser tendrement. Mais celui-ci ne s'éternise pas, sûrement avec la présence de son père dans sa maison. Je sens alors qu'Axel est très tendu.
— Eh, tout va bien se passer, dis-je pour essayer de le rassurer.

Il me répond avec un sourire reconnaissant mais peu convaincu.
— Il a l'air très gentil ton père. Je suis certain qu'il va t'accepter comme tu es, dis-je en l'enlaçant.
— Heureusement que tu es là, dit-il en posant ses mains dans mon dos. Je ne sais pas si j'aurais réussi tout seul. Mais tu me donnes du courage, termine-t-il en s'éloignant de moi.

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