Chapitre 13

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    Le reste de la semaine se déroule tranquillement. Si on omet le fait que mes pensées bouillonnent depuis lundi, bien sûr. Je ne fais que penser au "défi" d'Élise et je me mets la pression pour rien. Puis je ne cesse de penser à son bras contre le mien et son parfum... Stop, arrête de
penser à ça, merde !

     J'ai l'impression que je suis tout le temps en train de le regarder. Plus qu'avant en tout cas. Malheureusement, il m'a surpris mercredi quand on était partis au parc avec Élise. J'étais devenu tout rouge après, c'était horrible. Heureusement, il ne m'en a jamais reparlé.

    Bref, aujourd'hui c'est vendredi et je suis à la cantine avec eux deux. Après j'ai sport, comme tous les vendredis. Je n'ai pas envie d'y aller parce que nous avons commencé le basket et je suis vraiment nul dans les sports collectifs.
— T'es d'accord Ariel ? me demande soudainement Élise, ce qui me sort de mes pensées.
— Hein ? Euh... Oui ? dis-je ne sachant pas quoi répondre.
— Tu vois, j'ai raison ! On est deux contre toi donc je gagne ! s'exclame-t-elle en riant.

    Je rit légèrement, sans comprendre de quoi il parlent.
— Vous n'avez pas de goût, c'est tout, dit Axel en faisant mine de bouder.

    On rit tous les trois. Moi, je suis toujours en incompréhension totale mais je trouve la situation drôle. Après avoir fini, Axel et moi saluons Élise puis nous nous dirigeons vers notre chambre. On a pris l'habitude de se changer là-bas et arriver en sport déjà prêts, ce qui nous évite de supporter le vacarme des vestiaires.

    Je sors mes affaires de sport de mon armoire et Axel fait de même. On se tourne, pour se mettre dos à dos. Il a compris que j'étais assez pudique et me laisse donc mon intimité. Je me change rapidement et regarde discrètement derrière moi. Je rougis en voyant son dos musclé.

     Il cherche son t-shirt dans son armoire. Il se tourne légèrement vers son étagère de droite, ce qui me permet d'apercevoir ses abdos. Mon regard remonte jusqu'à son cou puis jusqu'à sa bouche. Sa bouche qui est légèrement rose et pulpeuse. Sa bouche que j'aimerais tant embrasser. Puis ses yeux verts, avec ses sourcils légèrement froncés à cause de la frustration.

    J'ai de plus en plus chaud et mes joues doivent être écarlates. Je secoue la tête pour chasser mes pensées et me retourne pour lui faire face. Mon cœur s'emballe mais j'essaie de ne pas y prêter attention.
— Tu euh... Tu as besoin d'aide ? je demande d'une voix un peu tremblante.
— Ouais, tu n'aurais pas vu mon t-shirt de sport ?
— Tu ne l'as pas pris en entrant ?
— Bah c'est ce que je pensais mais ce n'est pas celui-là. Je ne sais plus où je l'ai mis et ça m'énerve, ajoute-t-il en fronçant un peu plus les sourcils.
— T'inquiètes on va le retrouver ce n'est qu'un t-shirt.

    Il hoche la tête, peu convaincu puis je l'aide dans ses recherches. Il me dit qu'il l'a trouvé au bout de quelques minutes. Il était sous son oreiller. Je ne sais pas pourquoi il était là mais je ne pose pas la question.

     Il finit de s'habiller et je l'observe d'un œil discret. Son t-shirt qui roule sur ses muscles, ses abdos, ses cheveux en bataille quand il ressort sa tête... Mon cœur bat la chamade et j'ai encore plus chaud que tout à l'heure. Cerise sur le gâteau : je sens une légère bosse dans mon pantalon.

    Je ne peux pas bander juste en le regardant, si ? Je panique intérieurement, il ne faut pas qu'il me voit comme ça. Je cherche une solution à toute vitesse.
— On y va ? On va être en retard après, me demande-t-il, sa gourde à la main.
— Euh... Je te rejoins je n'en ai que pour une seconde.
— Dépêche toi alors. On se rejoint au gymnase.

    Je hoche la tête puis attend qu'il referme la porte. J'attends ensuite quelques minutes essayant de faire descendre mon excitation, en vain. Je sors donc de la chambre puis me dirige rapidement vers les toilettes. Je m'enferme dans une cabine et reprend mon souffle.

     Je regarde l'heure sur mon téléphone : il ne me reste plus que dix minutes. Je ne réfléchis pas plus que ça et mets ma main dans mon pantalon. Je revois Axel, ses yeux verts qui rencontrent les miens, ses abdos et ses bras musclés quand il met son t-shirt...

    Au bout de quelques minutes, je viens dans ma main. Je grimace légèrement, puis vais me laver les mains. J'essaie de reprendre mes esprits, et je me mets de l'eau sur le visage pour faciliter la chose.

     Puis je me regarde dans le miroir : je vois un gars brun, les cheveux légèrement en bataille et de l'eau qui ruisselle de son visage. Ses yeux sont marrons avec un léger éclat de désir qui s'estompe rapidement. J'inspire profondément puis je rejoins le gymnase.

    Quand j'entre, je remarque que je suis le dernier. Je m'assois à côté d'Axel.
— Évitez d'être en retard la prochaine fois Ariel, me réprimande le professeur avec un œil sévère.

    Je hoche la tête et murmure une excuse à peine audible. Plusieurs élèves rient de mon prénom et de la situation mais je n'y fais pas attention. Le prof ne dit rien de plus et reprend ses explications. Il faut se mettre par deux pour s'entraîner à dribbler puis à tirer et ensuite, on fera des matchs.
— On se met ensemble ? me demande Axel en me regardant.

    Mon cœur loupe un battement. Il veut qu'on se mette ensemble ? Comme ça, sans explications ? Je le regarde, surpris.
— Quoi ? Tu ne veux pas que je t'apprenne mes techniques pour dribbler ?

    Mon coeur se serre. Il parlait du sport, je suis vraiment stupide d'avoir cru qu'il parlait d'autre chose, de cette chose qui n'arriveras jamais. Je hoche la tête puis il va chercher une balle.

    J'ai passé le cours à observer ses mouvements. J'ai fait croire que je l'observais attentivement pour refaire ses mouvements et m'améliorer, mais en fait je le regardais juste pour le plaisir. J'ai observé ses bras musclés quand il tirait et faisait un panier, ou ses jambes quand il courait pour me faire la passe. Il est doué. Et beau aussi.

    Quand il se dirige vers les douches dans la soirée, je profite de son absence pour appeler Élise et lui raconter ma mésaventure.
— Non, ce n'est pas vrai ! Mon bébé devient vraiment grand, oulala !

    Je ris et elle me rejoint. Elle me raconte sa fin de journée puis je raccroche au bout de vingt minutes. Je décide d'aller à la douche, tout le monde doit être parti manger à cette heure.

     Quand j'arrive, je ne vois qu'une personne en train de se laver. Je n'y fais pas plus attention et attend qu'elle s'en aille. Quand il se met en face de moi, sa serviette autour de la taille, mon cœur rate un battement et je sens que je rougis. Axel. C'était Axel qui était dans les douches.
- Je t'attends dans la chambre pour qu'on mange ensemble ? me demande-t-il.

    Incapable de dire quoi que ce soit, je hoche la tête et le regarde partir vers son casier. Lorsque je le vois retirer sa serviette, je détourne le regard, gêné. Quand il sort de la pièce, je vais prendre une douche froide pour calmer ma deuxième érection de la journée.

     C'est avec les idées plus ou moins claires que je le rejoins dans la chambre et que nous partons vers le réfectoire.

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