Boys With an A

Chapitre 20

Les vacances de Noël approchent à grands pas et je ne sais toujours pas si je peux les passer chez moi. Ma mère ne m'a rien dit de plus depuis mon anniversaire, et ça me déçoit un peu.

     Cette année, les vacances ne commencent que le 22 décembre et nous sommes déjà le premier.

     Je n'ai quasiment pas dormi de la nuit avec l'annonce d'hier. Je ne pensais pas qu'Axel avait une copine. Enfin, je pensais sérieusement que quelque chose se passait entre nous mais je me trompais royalement.

     Quand je me réveille, je suis tout engourdi par le manque de sommeil et je me doute que de nouvelles cernes sont apparues sous mes yeux. Je m'habille et sors rapidement de la chambre. Axel dort encore, logique il n'est que 6h mais je ne peux me résoudre à lui faire face, pas depuis notre conversation d'hier. 

      Alors je quitte la pièce en silence et me dirige vers le distributeur. Ensuite, je me rends devant le bâtiment principal et j'envoie un message à Élise, pour la prévenir que je suis réveillé et que je l'attends. Elle ne tarde pas à me répondre et me dit qu'elle est surprise que je sois levé aussi tôt mais qu'elle arrivera quand elle sera prête, soit dans environ trente minutes.

Quand je m'apprête à l'attendre en mangeant mes biscottes sous notre arbre, je réalise que j'ai oublié mon casque dans la chambre. Quelle tête de linotte ! Je soupire tout en regardant l'heure et je soupire encore plus en voyant qu'Axel ne va pas tarder à se réveiller. Peut-être même qu'il l'est déjà.

     Alors je reste assis ici et j'attends Élise en ne faisant rien. Enfin, ma seule occupation est de regarder les premiers élèves rentrer dans le lycée. Soudain, je sens une masse me sauter dessus et je souris en voyant la tête toute souriante de ma meilleure amie.
— Alors, tu es tombé du lit ce matin ?

Ses yeux bleus me fixent intensément et je sais qu'elle attend des explications à mon réveil plus tôt que d'habitude. Je soupire mais je sais que je ne peux rien lui cacher et je ne vois pas pourquoi je ne lui dirais pas.

     Donc je lui raconte tout, la discussion d'hier et tous mes sentiments contradictoires ce qui a provoqué ma nuit très courte. Et, comme d'habitude, elle m'écoute sans ciller et sans piper mot.

     À la fin de mon discours elle me fait un câlin et je crois qu'elle a lu dans mes pensées parce que je réalise que c'est tout ce dont j'avais besoin.
— Ariel, je pense que tu te fais trop de soucis. Il a dit que c'était sa solution pour arrêter ces rumeurs débiles donc...
— Non, il ne l'a pas dit justement. Il m'a dit que c'était sa copine et il s'est arrêtée là. Il ne m'a pas dit que c'était temporaire ou quoi...
— Je pense comme toi El, je suis certaine qu'il se passe quelque chose entre vous. C'est certain. Je sais que tu l'aimes et je sais que tu ne le laisses pas indifférent.
— Comment ça ? je demande en écarquillant les yeux. Il te l'a dit ?
— Non, non il ne m'a rien dit mais ça se voit dans son regard. Enfin, c'est très léger mais j'ai cru apercevoir des lueurs d'admiration dans ses yeux quand il te regarde parfois.
— Ah d'accord.

Mes épaules s'affaissent. Si elle "croit" seulement, ça ne me console pas tant que ça. Enfin, je la rassure en lui faisant un de mes plus faux sourires. Mais elle me connaît trop bien et sait que ce n'est pas sincère. Alors elle me sourit faiblement puis baisse la tête. C'est dans ce silence que nous attendons le début des cours.

J'ai réussi à éviter Axel malgré les deux heures d'espagnol ce matin, qui est un cours où nous sommes à côté. Mais désormais, nous reprenons avec sport. Et le professeur nous a prévenus la semaine dernière que nous commencerions la natation cette semaine puisque le gymnase est en travaux.