Chapitre 22

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Le vendredi matin, je rejoins Élise au parc à côté du lycée, puisque ce jour est férié, donc nous n'avons pas cours, pour mon plus grand plaisir.

     Quand je vois la table de pique-nique, les souvenirs de mon anniversaire me reviennent, et aussi le moment où j'ai failli embrasser Axel.

     Je secoue la tête pour chasser ces pensées et me dirige vers ma meilleure amie assise à l'ombre d'un arbre, à même le sol alors que ce dernier est gelé.

     Je m'approche d'elle et lui demande si elle ne veut pas s'asseoir sur un banc après lui avoir dit bonjour.
— Non, je suis bien ici, me répond-t-elle en levant la tête vers moi.
— Comme tu veux, dis-je en prenant place à ses côtés.
— Comment vas-tu ? me demande-t-elle.
— Je suis fatigué.
— Tu vas mieux depuis hier ? Raconte-moi tous les détails de cette discussion, je veux tout savoir !
— Je te l'ai déjà raconté par messages...
— Oui mais maintenant je veux l'entendre de ta bouche ! Allez, s'il te plaît...

Je ne peux pas résister longtemps à ses yeux verts grands ouverts alors je lui réexplique ce qu'il s'est passé la veille en détail, le sourire aux lèvres malgré moi.
— Je suis tellement fière de toi mon chou ! dit-elle en m'enlaçant.
— Ok, ok Élise, lâche moi maintenant, dis-je en riant.
— Tu es content que tu te sois réconcilié avec lui ?
— Oh, oui, tu ne peux pas savoir à quel point !
— Ça se voit que tu l'aimes, dit Élise après un moment de silence.
— Pourquoi ? je demande, surpris.
— Ça se voit, c'est tout.

Nous ne disons plus rien pendant plusieurs minutes et ce que j'aime avec elle, c'est que ces silences ne sont pas gênants, au contraire ce sont des silences reposants et calmes.

     C'est une chose que j'ai avec elle et que je n'ai avec personne d'autre, excepté Axel peut-être.
— Je pense que tu ne devrais pas renoncer, dit-elle soudainement, rompant ce silence paisible.
— Renoncer à quoi ?
— À lui montrer que tu l'aimes.
— Quoi ? Non, j'abandonne cette idée, regarde où ça m'a mené, nous n'avons fait que de nous éloigner à chaque fois que je tentais quelque chose. Non, je ne recommencerais pas.
— Mais justement, il faut que tu persévères ! Peut-être qu'il ressent la même chose.
— Élise, tu sais aussi bien que moi qu'il est en couple, je ne peux pas lui avouer mes sentiments...
— Mais je ne te parles pas de lui avouer ce que tu ressens mais juste être tactile avec lui, passer du temps avec lui, rire avec lui, tu vois faire des choses que tu faisais avant que tu ne fais plus et voir ce que ça donne.
— Tu veux que ça donne quoi ?

Elle détourne le regard, gênée. Je sais qu'elle a une idée derrière la tête, qu'elle ne me dit pas ça pour rien et je veux comprendre le fond de sa pensée.
— Élise, dit moi, je sais que tu penses à quelque chose en particulier et je veux savoir quoi. Tu sais très bien que nous nous sommes promis de tout nous dire, et cette chose compte donc crache le morceau.
— Non, mais je me disais juste que peut-être il t'aime aussi...
— Quoi ? Qu'est-ce qui te fait penser ça ?
— Je ne sais pas, sa façon de te regarder parfois et je trouve louche le fait qu'il se mette en couple après que tu ai voulu l'embrasser.
— Je trouve ça plutôt logique, au contraire. Il s'est mis en couple pour prouver qu'il n'était pas gay.
— Et s'il ne s'était pas mis en couple pour se convaincre lui-même qu'il n'était pas gay plutôt ?

Sa question me laisse sans voix. Je ne comprends pas son raisonnement, je ne sais pas d'où elle sort cette idée.
— C'est quoi cette idée stupide ?
— Ce n'est pas stupide, je suis sérieuse !

Je la regarde de travers, lui faisant comprendre mon ressenti.
— Bon, je vais te proposer une chose.
— Vas-y je t'écoute.
— Je pense que tu devrais lui montrer ton amour pour lui faire comprendre ses sentiments.

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