Boys With an A

Chapitre 28

Aujourd'hui c'est Noël. Je suis très excité à l'idée d'offrir mon cadeau à ma meilleure amie et je crois que c'est la même chose pour elle.

      Quand nous descendons, je remarque une petite pile de cadeaux sous le sapin. Quand je me rapproche, j'en remarque quelques-uns avec mon prénom écrit sur l'emballage. Je suis surpris, je ne m'attendais pas à ce que les parents de ma meilleure amie m'offrent des cadeaux.

     Je regarde derrière moi et vois qu'Élise est partie réveiller ses parents. Alors je glisse le cadeau que je lui offre dans son tas puis me relève et me dirige vers le couloir. J'entends les deux adultes râler mais je devine qu'ils sourient à leur ton.

      Après quelques minutes, ils sortent dans leurs pyjamas en laine et me disent bonjour en allant vers le salon. Je leur répond puis je m'approche de ma meilleure qui sourit comme une enfant.

     Une fois tous dans le salon, Yann et Fanny nous regardent avec un œil souriant, nous permettant d'ouvrir nos cadeaux. Alors, comme deux enfants de cinq ans, Élise et moi nous précipitons vers notre tas.

     J'ouvre le premier cadeau en même temps qu'elle et nous nous regardons avec de grands sourires : nous avons le même pull avec écrit I love you dessus. C'est génial.

     Nous ouvrons nos trois autres cadeaux : j'ai eu deux livres et une coque de téléphone bleu marine. Élise a eu plusieurs vêtements, toujours aussi colorés que ses vêtements habituels, un livre et un jeu de société. Enfin, pour finir, nous ouvrons chacun le cadeau de l'autre après avoir remercié les deux parents qui nous regardent avec joie.

     Élise commence à ouvrir mon cadeau donc je la regarde faire, guettant sa réaction. Elle ouvre grands les yeux en découvrant de magnifiques boucles d'oreilles en argent. Je les ai choisis avec attention parce que j'ai une meilleure amie très difficile en matière de bijoux, c'est compliqué de trouver quelque chose qui lui plaît.

     Mais celles-là, j'étais certain qu'elle allait les adorer : ce sont des boucles d'oreilles en argent, pendantes et qui consistent en une toute petite chaîne qui pend de chaque côté du trou. Elle me regarde avec un grand sourire et m'enlace en sautant de joie.
— Elles sont magnifiques ! Merci, El tu es un amour !

Je souris, heureux de lui avoir fait plaisir. Elle part quelques secondes dans la salle de bain de ses parents et revient en agitant la tête, contente d'avoir ces bijoux à ses oreilles.
— Maintenant, ouvre le mien ! dit-elle en revenant s'asseoir à côté de moi.

Je hoche la tête puis ouvre son cadeau. Je fronce les sourcils devant l'enveloppe que je viens de déballer. Élise m'encourage d'un signe de tête et ses parents ne me quittent plus du regard. Alors j'ouvre cette enveloppe et sors le papier. Au fur et à mesure que mes yeux défilent sur la feuille, un sourire s'étire sur mes lèvres, faisant sourire Élise.
— Un bon pour me faire percer l'oreille ? Mais c'est génial ! Je ne t'en ai jamais parlé pourtant.
— Gros boulet ! dit-elle en ébouriffant mes cheveux. Bien sûr que tu m'as dit que tu aimerais trop te faire percer l'oreille, tu me l'as même dit plusieurs fois !
— Merci !

Je m'approche d'elle pour l'enlacer aussi puis après un dernier moment de contemplation de nos cadeaux, nous laissons les deux adultes ouvrir les leurs, on sait tous comment ça se finit à chaque fois. Quand on monte dans la chambre, nous rions et nous parlons pendant le reste de la journée.

Je décide de partir me faire percer l'oreille dès le lendemain. Élise et moi sommes dans le bus en direction du centre-ville. Nous aurions pu y aller à pied mais il fait trop froid alors nous avons opté pour l'inconfort du bus.

     Enfin, quand nous arrivons au grand centre commercial, nous nous promenons dans la galerie, jusqu'à trouver le salon de tatouages/piercings.

     Après avoir dit au perçeur ce que je voulais, je laisse Élise dans la salle d'attente et je rentre dans la pièce de piercings. Je ne sens pas grand chose, seulement un léger picotement qui me surprend.

     Mais quand il m'offre un miroir pour admirer le résultat je suis ébahi : j'ai l'impression d'être devant une toute nouvelle personne. Une petite boucle d'oreille noire est maintenant présente sur mon oreille gauche, et cela me fait extrêmement plaisir.

     Quand je rejoins ma meilleure amie, elle ne s'empêche pas de sauter partout en disant que "son bébé a changé" puis nous faisons du shopping pour le reste de l'après-midi avec l'argent que sa grand-mère lui a envoyé pour Noël.

      Bien sûr, je ne voulais rien acheter, mais Élise a payé beaucoup de vêtements à mon intention. Elle m'épuise mais je l'aime quand même. Je sais que je vais passer de merveilleuses vacances.

Le lendemain soir, nous préparons notre sac pour partir à Paris pendant deux jours. Je suis tellement excité par l'idée d'aller voir mon groupe préféré en concert que je fais tomber toutes les affaires que je tiens dans mes mains depuis cinq minutes.
— Ariel, calme-toi, nous n'allons jamais partir sinon !
— Oui, désolé, dis-je avec un sourire innocent.

Elle soupire en riant puis nous continuons de préparer nos affaires. Quand elle se déplace vers son armoire d'un geste brusque, j'entends ses boucles d'oreilles faire du bruit et je souris en comprenant qu'elle ne les a pas retirées depuis qu'elle a ouvert ce cadeau.

      Je suis tellement heureux, c'est un sentiment que je pensais avoir oublié.
— Tu es prêt ?
— Oui c'est bon !

Au même moment, on entend la sonnette retentir. J'entends les parents d'Élise ouvrir la porte puis une voix masculine, que je connais trop bien, arrive jusqu'à mes oreilles. Je descends les escaliers quatre à quatre puis je m'arrête en étant nez à nez avec Axel qui me sourit.
— Salut Ariel. Joyeux Noël en retard.
— Salut, joyeux Noël à toi aussi, je lui réponds en souriant en retour.
— Merci. Oh, tu t'es fait percer l'oreille ?
— Oui, Élise m'a offert ça, donc j'y suis allé hier. Tu aimes bien ?
— Oui franchement ça te va bien, ça rajoute quelque chose à ton visage qu'il n'y avait pas avant et c'est sympa. C'est plus toi en fait.

Mon coeur se réchauffe grâce à ses paroles. S'il aime, alors tout va bien.
— Vous êtes prêt ? nous demande Fanny.
— Oui ! dis-je en même temps qu'Élise en exhibant mon sac.

Axel rit de notre coordination puis nous nous dirigeons vers la voiture. Élise se met devant à côté de sa mère puis Axel et moi sommes à l'arrière. Le trajet se fait dans le silence.

     Une fois à la gare, Fanny nous accompagne jusqu'au train puis nous enlace tous, même Axel, et nous souhaite un bon séjour à Paris.

Dans le train, nous nous mettons tous à parler en même temps, ce qui nous fait rire. Nous nous racontons notre Noël, Axel nous dit qu'il a passé un bon moment avec son père et ses grands parents. Je suis heureux pour lui. Maintenant, je n'ai plus qu'une envie : arriver à Paris.