Chapitre 29

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Quand nous arrivons devant l'hôtel, Élise nous laisse pour se diriger vers une autre chambre que la nôtre. En partant, elle se retourne et me fait un clin d'œil discret. Je comprends alors ce qu'elle a derrière la tête, ce qui me fait soupirer.
— Elle m'a dit qu'elle voulait faire chambre à part, une chambre garçons et l'autre pour elle, m'explique Axel.
— Ah d'accord, dis-je simplement sans quitter Élise des yeux.
— Bon, on entre ?

Je hoche la tête et reporte mon attention sur Axel. Je réalise soudain qu'il m'avait manqué. Nous ne nous sommes pas vus pendant cinq jours mais en le regardant j'ai l'impression d'avoir été séparé de lui pendant des années.

     Je ne me retiens pas de détailler son corps si parfait qui m'avait tant manqué.
— Tu viens ?

Sa question me sort de mes pensées et je le suis à l'intérieur de la chambre. Je manque de m'étouffer en ne voyant qu'un seul lit double. Élise, je vais te faire la peau ! 
— Elle ne m'avait pas dit qu'il n'y aurait qu'un lit, dit Axel aussi surpris que moi.
— Ça te dérange ? Parce que si ça te dérange, je peux dormir avec Élise, ce n'est pas un problème...

Ma question semble le faire revenir à la réalité puisqu'il sursaute très légèrement et me regarde sérieusement.
— Non, ça ne me dérange pas du tout. Et toi ?
— Non, non, je disais ça pour toi...
— C'est bon alors ! s'exclame-t-il.

Je hoche la tête, surpris par son changement d'expression.

Au moment de nous coucher, je sens mon cœur battre la chamade. Je n'ai pas pu m'empêcher de le regarder se changer, je crois que je deviens un psychopathe.

     Lorsque je m'allonge sous les draps, je regarde le plafond, incapable de penser à autre chose que la nuit qui arrive. Quand Axel est dans le lit et que la lumière est éteinte, je me sens rougir en sentant sa présence aussi près de moi, en entendant son souffle ou en sentant sa main contre la mienne. Réalisant notre proximité, je me retourne dos à lui et essaie de m'endormir tant bien que mal.

Le lendemain, nous nous rendons à la Tour Eiffel pour passer une merveilleuse journée ensemble. Le concert se déroule à 17h donc nous avons du temps pour visiter. Je ne suis jamais venu à Paris et Axel veut me montrer ses endroits préférés, puisqu'il a lui-même vécu dans la capitale pendant un petit moment.

     Je passe la meilleure journée de ma vie : nous prenons des photos partout, nous mangeons des glaces alors que nous sommes en plein hiver, nous courons et crions comme des fous dans les rues, sous les regards fatigués des habitants. Nous sommes allés voir l'aquarium, puis nous sommes allés au Louvre, enfin nous ne sommes pas rentrés à l'intérieur, par manque d'argent et de temps. Élise ne s'arrête pas de parler pendant toute la journée, ce qui nous fait sourire Axel et moi.

     Quand l'heure du concert approche, je trépigne d'impatience. Nous nous dirigeons vers la Défense Arena puis nous nous approchons de la foule.
— Je vais voir Imagine Dragons pour de vrai ! Vous vous rendez compte ?
— Je ne t'ai jamais vu sourire comme ça, me dit Axel en souriant.
— C'est grâce à vous que je vis un de mes plus grands rêves, merci du fond du cœur !

J'enlace Axel en le serrant fort contre moi et en respirant son odeur. Je sens ses mains me caresser le dos et je souris contre lui. Quelques secondes après, ou minutes je ne sais pas, Élise se racle la gorge. Je m'éloigne alors du beau brun en rougissant fortement.
— Moi aussi j'ai le droit à un câlin ? J'ai aussi participé au cadeau je te rappelle, me dit-elle avec un sourire en coin.

Je ris de gêne et l'enlace rapidement.
— Je n'ai même pas le droit au même câlin qu'Axel ? C'est pas juste.

Je la fusille du regard et Axel rit. Je le regarde et je souris, heureux d'être en leur compagnie pour vivre un des moments les plus importants de ma vie.

     J'en fais peut-être trop pour un concert mais ce groupe m'a beaucoup aidé depuis les problèmes dans ma famille. Les écouter m'a fait me sentir vivant, alors que j'étais détruit à l'intérieur. Ils ne le sauront sûrement jamais mais ils ont fait beaucoup pour moi. Alors je leur doit au moins d'aller à un de leur concert, n'est-ce pas ?

     Pendant l'attente, nous parlons de tout et de rien et mon sourire béant ne quitte pas mon visage une seconde. Je comprends alors que j'ai de la chance de les avoir dans ma vie. Je ne sais pas ce que je serais aujourd'hui sans eux. Je ne serais sûrement plus de ce monde.

     Quand nous arrivons aux guichets, nous présentons nos billets puis nous rentrons dans le lieu. Après une dizaine de minutes à chercher nos places, nous nous asseyons, fatigués de notre journée. Nous attendons dans un silence reposant et serein que le groupe entre.

Pendant le concert, je ne m'arrête pas d'hurler à en perdre la voix, connaissant presque toutes les musiques par cœur. Je sais que mes amis me regardent avec de grands sourires et que Élise me filme tout du long mais j'oublie presque leur présence, trop excité par le moment. Dès qu'une chanson se termine, je crie et j'applaudis aussi fort que je le peux.

À la fin, nous retournons à l'hôtel à pied et je respire grandement l'air extérieur.
— Tu as aimé ? me demande Élise.
— Tu me poses vraiment la question ?
— Je connais déjà la réponse mais je veux t'entendre le dire, dit-elle avec un clin d'œil.
— J'ai adoré. Vraiment. Je n'ai jamais autant crié de ma vie et ça m'a fait beaucoup de bien. Vraiment merci à vous deux de m'avoir offert ce moment, c'était incroyable.
— Oh, mon bébé...

Je n'ai pas le temps de réagir à sa phrase que je vois ses cheveux blonds sur mon visage et je sens son corps contre le mien. Je réponds à son étreinte en souriant et en jetant un regard vers Axel.

     Celui-ci est devant nous et nous regarde avec des yeux attendris. Je lui murmure un "merci" à peine audible mais je sais qu'il comprend car il me sourit, faisant battre mon coeur un peu plus fort.

     Après quelques secondes, Élise se sépare de moi et je remarque que ses yeux sont tout rouges.
— Tu pleures ? dis-je en prenant sa tête de mes mains, inquiet.
— Oui mais ce sont des larmes de bonheur, me répond-t-elle en s'essuyant les yeux. Je ne t'ai jamais vu sourire autant pendant une aussi longue durée et ça me fait plaisir.

Je ne réponds rien, surpris de ses paroles.
— C'est vrai que c'est bien la première fois que je te vois aussi heureux, ajoute Axel en souriant timidement.

Ne pouvant me retenir, j'éclate en sanglots et prend ma meilleure amie dans mes bras en guise de réponse. Puis, écoutant mon coeur, je me sépare d'elle et me réfugie dans la chaleur du corps du grand brun.

     Mon corps se détend instantanément et mes larmes s'arrêtent de couler quand je respire son doux parfum. Je sens son corps se tendre à mon contact mais ses mains viennent rapidement en contact avec mon dos, me faisant frissonner de tout mon être. Je ne me suis jamais senti aussi bien de toute ma vie qu'à ce moment-là.

     Après plusieurs secondes, qui me semblent être des minutes, je me sépare à contre-coeur de lui puis nous rentrons à l'hôtel dans le même silence serein que quelques heures plus tôt.

Une fois dans mon lit, mes paupières se ferment d'elles-mêmes, après cette journée bien remplie en émotions. Juste avant que le sommeil m'emporte avec lui dans son monde, je crois sentir le bras d'Axel toucher le mien.

     C'est étrange, le lit est pourtant grand, pourquoi se colle-t-il à moi ? Réalisant que ce doit-être le fruit de mon imagination, je sombre dans les bras de Morphée.

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