Les yeux gris

190 16 0
                                    

Simon était tétanisé devant tant de gens, face à ce bruit ambiant trop fort. Il se collait à son père qui avait du mal à marcher.

— Ici, dit Stella. Les filles, soyez prudentes. On se revoit à Yule.

— Oui, maman ! Répondirent les deux sœurs Greengrass.

— Monte dans le train, Simon, dit Amenius avec douceur. Ça va aller. Tu retourne à Poudlard.

Simon obéit, et souffla quand il entra dans un compartiment avec ses sœurs. C'était plus silencieux. Il s'assit dans un coin d'une des banquettes et tourna la tête vers la fenêtre.

— Ça va, Simon ? Demanda Daphné.

Il hocha doucement de la tête, fixant toujours l'extérieur. Il observait son père avec Stella. Ils avaient l'air si heureux. Après presque deux mois chez les Greengrass, Simon avait compris beaucoup de choses. Son père avait été avec une autre femme pour avoir un troisième enfant. Et cet enfant avait été enlevé par ces mages. Cet enfant, c'était lui. Il se demandait depuis quelques jours où était sa mère. Il repensait à cette question que Daphné avait eu : pourquoi il s'appelait Black, et non Greengrass ? Pourquoi son père ne le reconnaissait pas ? Simon croisa ses bras et posa sa tête contre la fenêtre. Il avait l'impression qu'il avait encore tant de choses inconnues à découvrir. Il ne comprenait pas encore tout. Les mages ne lui avaient jamais rien expliqué : il devait juste obéir en silence, souffrir muet, rester dans le noir et subir la pire douleur pendant des jours parfois.

Il ferma les yeux avec un soupir. Il aurait aimé savoir s'il avait connu sa mère. Ça ne voulait plus le quitter depuis bien une semaine : sa mère. Astoria et Daphné en avaient une. Pas lui. Ça le perturbait beaucoup. Beaucoup trop.

— Simon !

Il sursauta et se rendit compte qu'il s'était endormi. Le train était déjà bien lancé sur le chemin pour rejoindre Poudlard. Il se frotta les yeux et sourit à Daphné.

— Tu... Tu faisais de drôle de bruit, dit-elle. Ça va ?

Simon ouvrit la bouche mais la porte du compartiment s'ouvrit alors.

— Salut ! Lança une fille brune. Qu'est-ce que...? Qu'est-ce qu'il fait là, lui ?

— Nos parents l'ont recueilli, répondit sèchement Daphné.

— C'est notre..., commença Astoria.

— Ami, coupa Daphné.

Simon fixa la brune, qui eut une moue.

— Ami ? Dit-elle dégoûtée. Avec ce type chelou ?

— Il te comprend, tu sais ? Grogna Daphné. Dégage Pansy.

— Mouais... bien sûr... il me comprend... Ça n'a pas l'air, répliqua cette Pansy. Oh...

Simon avait détourné la tête, et Pansy avait remarqué une légère contraction de sa mâchoire.

— Alors... pas sourd ? Demanda-t-elle.

— Non, il n'est pas sourd !

— Il peut répondre, non !? Sauf si... il est muet... Ou trop attardé pour avoir assez de mots de vocabulaire pour...

— Sors ! S'énerva Daphné.

Pansy gloussa.

— Hé, Black ! Tu crois que les Détracqueurs vont te confondre avec ton père ? Lança-t-elle. Tout le monde se pose la question !

Simon fronça des sourcils. Il la regarda alors, ne comprenant pas du tout de quoi elle parlait. Il ne savait même pas ce que c'était des Détracqueurs.

OMNISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant