Au-delà des Ténèbres

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Simon se réveilla lentement, ses sens encore engourdis par l'inconscience. La première chose qu'il perçut fut une voix qu'il ne reconnaissait pas, basse et menaçante. Quelque chose de rugueux lui fut placé sur les yeux, l'obligeant à les garder fermés. La pression était forte, et Simon gémit de douleur.

— Ok, gamin... Tu vas me parler de tes visions et je ne te ferai aucun mal. Tu as compris ?

Simon déglutit, son corps tout entier tremblant de peur. Il se souvenait de la promesse qu'il avait faite à Sinistros, de ne jamais parler de ses visions. Rassemblant tout son courage, il fit ce qu'il savait faire de mieux dans de telles situations : il resta muet.

Un instant de silence suivit, puis une gifle brutale le frappa, faisant résonner un bourdonnement douloureux dans sa tête. Il sentit sa joue brûler, mais il ne dit rien, se recroquevillant instinctivement.

— Ne me dis pas que tu débloques encore ! gronda la voix, impatiente.

Soudain, une autre voix rugit, remplie de colère et de détermination :

— Fiche la paix à ce gosse !

Simon reconnut la voix de Maugrey. Un espoir timide naquit en lui, mais il ne dura pas longtemps.

— Toi, reste tranquille ! répliqua l'homme inconnu.

Simon entendit alors le sortilège Doloris être lancé, suivi des cris de douleur déchirants de Maugrey. Il se recroquevilla encore plus, ses mains couvrant ses oreilles dans une tentative désespérée de bloquer le son.

Il pria intérieurement pour que Sinistros tienne sa promesse. Il se répétait que Sinistros avait dit qu'il ne serait pas seul, même dans le noir. Mais à cet instant, tout semblait désespérément sombre et effrayant.

Les cris de Maugrey s'arrêtèrent soudainement, laissant place à un silence terrifiant. Simon sentit son cœur battre à tout rompre, chaque seconde s'étirant interminablement.

— Allez, parle ! gronda de nouveau l'homme. Dis-moi ce que tu vois !

Simon, malgré la peur intense qui le paralysait, resta silencieux. Sa promesse à Sinistros et à sa mère était plus forte que sa peur. Même s'il ne savait pas combien de temps il pourrait tenir, il savait qu'il ne pouvait pas trahir ceux en qui il avait confiance.

— Très bien, si c'est comme ça, je vais devoir utiliser d'autres méthodes, murmura la voix d'un ton menaçant.

Simon se prépara à un autre coup, mais à ce moment-là, l'homme sembla changer de tactique. Il lâcha Simon et la voix satisfaite résonna à nouveau dans la pièce :

— Écoute, gamin, tu ne mangeras que si tu réponds à mes questions. Tu as compris ?

Simon déglutit à nouveau, tremblant. Il sentait que la situation devenait de plus en plus désespérée. Mais malgré sa peur, il resta déterminé à ne pas trahir Sinistros et les autres.

— D'accord, tu veux jouer à ça ? fit la voix avec un ricanement sinistre. On va voir combien de temps tu tiendras sans bouffer.

Simon sentit la présence de l'homme s'éloigner, le laissant seul dans l'obscurité. La douleur de la gifle pulsait encore sur sa joue, mais plus que tout, c'était la peur qui dominait. Une peur profonde et viscérale de l'inconnu, de ce qui allait lui arriver.

Il se recroquevilla sur lui-même, tentant de trouver un semblant de confort dans cette situation désespérée. Il savait qu'il devait rester fort, pour Sinistros, pour sa famille. Mais chaque seconde qui passait dans cette obscurité oppressante rendait cette tâche de plus en plus difficile.

OMNISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant