L'Héritier des Deux Mondes

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Simon était assis sur le lit à baldaquin, dans la chambre de l'héritier de la famille Black au 12, square Grimmaurd. Les draps étaient d'un velours épais, et Simon s'y était niché avec plaisir, trouvant un peu de confort dans ce qui avait autrefois été le domaine de Sirius. Les rideaux lourds et sombres en verts isolaient la pièce des bruits de la maison, mais on pouvait encore entendre, de temps en temps, des éclats de voix ou le grincement des escaliers, témoins de l'agitation qui régnait dans la demeure.

Devant lui, posé sur ses genoux, se trouvait un livre que Fol Œil lui avait offert. Le vieux Auror, un sourire rare mais sincère aux lèvres, lui avait tendu ce roman avant qu'ils ne quittent Poudlard pour revenir ici.

« La Ronde de l'Insaisissable », c'était le titre. Un récit policier où les héros, un Auror chevronné et un Médicomage astucieux, résolvaient des mystères tout en déjouant des complots sombres et complexes.

Simon, malgré son état encore fragile, était à la fois perplexe et fasciné par cette lecture. Il n'avait jamais eu l'occasion de lire ce genre d'histoires, étant habitué aux livres de magie ancienne ou aux manuels scolaires. Le concept de suivre les pensées d'un enquêteur, d'essayer de deviner la vérité avant que les personnages ne la découvrent, était nouveau pour lui. Il tournait les pages lentement, prenant le temps de comprendre chaque mot, chaque indice.

Il se perdit un instant dans l'intrigue, oubliant presque le bourdonnement constant qui s'élevait depuis les couloirs de la maison. Son cœur battant vite, complètement pris par la tension dans l'histoire.

L'Ordre du Phénix se préparait, installait son quartier général. Par moments, les voix de Molly Weasley s'élevaient, un peu plus fortes que les autres, tandis qu'elle ordonnait à ses fils de ne pas toucher à ceci ou à cela.

Simon sourit en entendant Fred et George protester, puis la voix douce et ferme de Remus Lupin s'élever pour calmer tout le monde. Le cœur de Simon se réchauffa en sachant qu'il n'était pas seul ici, entouré par des personnes qui veillaient sur lui et qui, malgré l'ambiance parfois tendue, formaient une sorte de famille élargie. Il savait que dans un manoir, loin d'ici, le sorcier aux yeux rouges se préparait également et qu'il voulait entendre les mots d'une femme grâce à une sphère lumineuse. Il avait alors pu entendre une sorte de poème étrange, vu Dumbledore et le professeur Rogue avec cette sorcière à la voix étrange. Quand il en avait parlé à son professeur, ce dernier lui avait demandé de ne jamais dire qu'il connaissait la prophétie. Simon avait promis, comprenant que cela devait rester secret, tout comme l'existence du serpent qui suivait Harry dans ses visions. Il était trop tôt pour en parler.

Les visions étaient plus claires petit à petit, surtout celle du passé et du présent. Simon avait compris que celle du futur ne devait pas toutes être suivies et qu'il suffisait parfois d'un mot pour tout changer, ou même un signe de la main. Parfois, peu importe ce qu'on faisait, cela arrivait, tôt ou tard et avec quelques différences.

Le jeune garçon retourna à son livre, ses doigts caressant machinalement le cuir vieilli de la couverture. Chaque page tournée le plongeait un peu plus dans ce monde d'investigations, où le héros Auror et son acolyte Médicomage semblaient toujours un pas devant les ténèbres. Simon se demandait si un jour il pourrait être aussi astucieux, aussi courageux que ces personnages fictifs.

Peut-être que cet avenir lui était encore possible, même après tout ce qu'il avait enduré. Peut-être que, grâce à l'aide de ceux qui l'entouraient, il pourrait devenir un protecteur à son tour, comme l'Auror de l'histoire, ou peut-être même comme son père ou Sirius.

Il tourna une nouvelle page, absorbé par la description d'un duel épique entre l'Auror et un sorcier noir, quand une porte claqua quelque part en bas. Il releva la tête, l'ombre d'un sourire aux lèvres. Il savait que la maison était vivante, remplie de secrets, de rires étouffés et de murmures d'espoir. Il était bien plus calme qu'il y a quelques semaines, en dépit de la tension palpable à l'extérieur de ces murs, malgré ce qu'il voyait avec les corneilles.

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