UNDERCOVER

CHAPITRE 19 | Ange

« Entre l'amour et l'amitié, la différence c'est l'endroit où tu déposes ton baiser »
ANONYMOUS AUTHOR

ANGE:

          Nous sommes le jour J et d'ici quelques heures, se déroulera le traditionnel bal d'hiver. C'est aussi la dernière fois que je verrai Parker, puisqu'au retour des vacances, nous aurons un nouveau professeur.

Peut-être que dans un sens il n'a pas tort. Une nouvelle année est sur le point de commencer, il est temps de tourner la page sur toutes les choses qui me rappellent le passé. Et malgré l'horreur que cela représente, de dire adieu à l'endroit où je conserve mes plus beaux souvenirs avec elle, je pourrai même envisager de demander à mes parents de changer de lycée.

Ainsi, cela serait un réel changement.
Je pourrai tout recommencer de zéro.

Mais pour l'heure, je suis toujours étudiante à Evergreen et en retard quant aux préparations de cette soirée. Le bal commence d'ici quelques heures et pourtant, je n'ai ni coiffure, ni maquillage, ni robe. Enfin, il se peut qu'une magnifique toilette se trouve dans mon placard, mais ma gorge est bien trop serrée à l'idée de la porter.

En acheter une signifiait également écraser les souvenirs de l'année passée. Et c'était inconcevable.

— Ange on va être en retard ! crie ma meilleure amie du bas de l'escalier.
De mon côté, je cours dans tous les sens à la recherche de mon sac à main. J'étais pourtant persuadée de l'avoir laissé sur le lit mais il a disparu !

— Oui, oui j'arrive, je récupère mon sac !

— Tout ce que tu veux, mais dépêche toi ! Quelle idée aussi de choisir sa robe huit heures avant le bal ? S'exaspère Harper qui rouspète face à mon manque d'implication.

Pour l'occasion, les cours de la journée ont été banalisés: nos professeurs nous offrent la journée pour que l'on puisse se reposer et se préparer pour l'événement. Mais comme deux feignantes, nous avons repoussé ces achats depuis bientôt un mois et nous voilà maintenant en retard. Enfin, quand je dis nous, je veux plutôt dire moi.
Harper, elle, a déjà réservé sa robe depuis des semaines et tout son attirail de princesse attend juste son retour chez elle, pour être enfilé.

Une fois que ce maudit sac est enfin entre mes mains, je dévale l'escalier à toute vitesse puis nous grimpons dans la voiture d'Harper. Les musiques s'enchaînent, rythmées par nos concerts interminables sur les musiques d'Ariana Grande !

Au bout de ce qui doit être une vingtaine de minutes, nous arrivons au centre commercial où la maman d'Harper a fait réserver un salon de coiffure ainsi qu'une boutique de robe. J'ai la sensation d'être chouchoutée par cette autre famille qui est devenue la mienne. Et mon amie saute déjà de joie à peine les portes passées. Elle se trémousse dans tous les sens, retenant des petits cris de bonheur.

J'ai l'impression que nous sommes deux opposés.
Si j'avais pu sécher ce bal, j'aurais sauté sur l'occasion. Mais je sais à quel point cet événement est important à ses yeux, et si elle peut retrouver son sourire dans l'enceinte du lycée, ne serait-ce qu'une minute, alors cela fait de moi une femme heureuse. Je donnerai tout pour elle.

Nous passons ensuite aux essayages, encadrés d'une main ferme par Harper. Tel un commando des armées, mon amie s'installe dans un fauteuil rouge carmin face aux cabines, puis elle m'ordonne de commencer à défiler, un mimosa entre les doigts.
Harper me fait essayer des tas et des tas de vêtements. De toutes les couleurs, toutes les formes et tous les styles avant de s'arrêter sur une en particulier.