CHAPITRE 14 | Jaxon

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« Le bonheur c'est quand le temps s'arrête »
GILBERT CESBRON









JAXON:






Ange vient de s'enfuir en courant, le visage rongé par les larmes. Lorsque le juge a annoncé que son père était coupable, un bref sourire est apparu sur son visage jusqu'à ce que son connard de géniteur n'ouvre la bouche. « Je t'aime ma fille »  sont les mots qu'il a osé prononcer. Dépourvues de toute sincérité, je suppose que leur unique but était de la faire culpabiliser.

Et malheureusement ça a marché...

La seule chose qui me rassure c'est que nous sommes enfin débarrassés de lui. Après des années de souffrances, de violence, de larmes...c'est finit. Mon ange est désormais libre. C'est égoïste de dire ça mais il n'y a désormais plus aucun obstacle entre nous.

J'attrape la veste qui reposait à ma droite et je me précipite dans sa direction. Traversant les couloirs, j'essaye de repérer sa silhouette à travers le monde, mais en vain. Je cours entre les dernières victimes et leurs avocat qui sont dans ce hall froid mais je finis par me résoudre quant au fait qu'elle a dû quitter le tribunal.

Je ne me préoccupe pas des personnes que je bouscule dans ma course folle, elle a toute mon attention et l'aura toujours.
En mettant un pied dehors, je suis pris d'un mauvais pressentiment. Il pleut à forte gouttes et ce n'est pas son petit manteau qui va l'abriter du froid. Il ne me suffit que de quelques secondes à l'extérieur pour que des frissons viennent couvrir mes bras... je n'ose pas imaginer l'état dans lequel elle est.

Alex arrive derrière moi en courant, probablement alarmé par notre départ soudain.
— Rentre à la maison avec Ivy, je vais la retrouver et la ramener, je lui annonce plus froidement que je ne l'avais prévu.

Perturbé par sa fuite, je n'ai plus aucun contrôle sur mes émotions. Mes yeux dérivent dans tous les sens à la recherche de mon ange qui a déserté à une vitesse folle.
— Elle m'attend sûrement en compagnie de Liam, je vais aller les rassurer. Ah oui au fait, on doit vous préparer une chambre ? me demande mon ami, d'une voix fluette.

— Pas la peine, je lui réponds en stoppant l'idée qu'il était en train de se faire, je la ramène chez moi. Alex avale difficilement sa salive, les yeux grands ouverts, mais je ne lui laisse pas le temps d'imaginer une blague idiote, j'accours en direction de ma voiture et j'attache ma ceinture en vitesse. Je n'ai aucune idée de l'endroit où elle peut se trouver. Tout ce que je sais c'est qu'elle est rongée par les remords et que je ne peux pas la laisser seule dans sa détresse.

Une fois le véhicule démarré, j'emprunte les petites routes adjacentes en interrogeant les passants à travers ma fenêtre. Personne ne l'a vu et au bout d'une quinzaine de minutes, je commence à imaginer le pire. Je me dirige vers son ancienne maison dans l'espoir qu'elle s'y est rendue pour y trouver une forme de réconfort mais encore une fois, le porche est vide et la demeure verrouillée.

Je retourne m'installer sur mon siège, le cœur serré, pour prendre quelques secondes de réflexion. Dans son état, elle n'a pas pu aller bien loin. Réfléchis Jaxon, tu commences à la connaître.

Mes doigts tapotent le volant à une vitesse folle et je laisse errer mon regard dans l'habitacle. Je continue à réfléchir comme si ma propre survie en dépendait, parce que c'est bien ce dont il s'agit, et je finis par trouver en les voyant. Ou du moins, c'est ce que j'espère.
Les écouteurs de sa meilleure amie. Si Ange a bien confiance en quelqu'un c'est Harper et le seul endroit qui se trouve à côté du tribunal et où elle aurait ou trouver une forme d'apaisement c'est le cimetière. Je ne prends même pas la peine de m'attacher, je passe la première vitesse, une fois le contact enclenché, et je me dirige à toute vitesse vers cet endroit.


UNDERCOVEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant