Chapitre 11

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Deux coups, c'est tout ce que j'ai entendu avant de me précipiter vers elle. J'ai vu son corps s'effondrer par terre, ses yeux me fixaient. J'ai cru voir la vie s'éteindre dans son regard.

Rien d'autre n'avait d'importance, je ne voyais qu'elle, allongée sur le sol, entourée d'une flaque de sang.

Je savais que les autres me couvraient, alors je l'ai prise dans mes bras et j'ai couru vers l'endroit le plus sûr. Derrière ma voiture, un objet avec de l'essence entouré d’étincelles. Pour l'instant, c'était là où elle était le plus en sécurité.

Je l'ai déposé par terre et elle m'a regardé, les yeux remplis de larmes.

Elle : S'te plaît, aide-moi, je veux pas mourir !

Moi : Tu vas pas mourir, je vais t'emmener à l'hôpital...

Elle : Non ! Surtout pas.

Moi : Tu perds trop de sang.

J'ai vu ses mains toucher ses blessures, une au ventre, l'autre à la cuisse. Elle regardait avec horreur le sang qui les couvrait. On aurait dit qu’elle venait seulement de se rendre compte de ce qui lui arrivait.

Moi : regarde pas, ça va aller, regarde-moi, je vais te sortir de là.

Elle : Pas l'hôpital ! Tu dois connaître quelqu'un, ça a pas l'air si grave que ça, sinon je serais déjà morte.

Elle souriait, je ne savais pas si c'était pour me rassurer, ou pour se rassurer elle-même.

C'est vrai que je connais quelqu'un, mais j’aurais préféré savoir qu'elle peut s'en sortir à l'hôpital plutôt qu'avec un simple pote à moi. Il est compétant, mais ça aurait été plus rassurant. En même temps ça pourrait éviter beaucoup d'ennuis à tous. Et puis merde j'ai pas le temps de reflechir.

Moi : Je t'y emmène maintenant.

Je l'ai porté et elle a grimacé. Je l'ai installé à l'arrière, les coups de feu ne s'arrêtaient pas, elle était allongée sur la banquette.

Moi : Rayan, monte avec elle.

Il est monté sans rien dire, a posé la tête de Leyna sur ses cuisses, et j'ai démarré. Les autres nous couvraient et j'ai vu le sourire de ce salaud dans le rétroviseur.

Rayan : Mec, MEC ! Elle s'endort, je fais quoi?

Moi : Putain ! la laisse pas dormir, parle-lui… Leyna, écoute-moi, reste réveillée, concentre-toi ! Il faut que tu restes réveillée bordel.

Rayan: reste avec moi! T’endors pas! Elle tourne de l'œil!

Rayan paniquais, je le voyais...

Je roulais vite, trop vite, mais je m'en foutais. J'arrivais devant un appartement, j'ai grimpé les escaliers avec Leyna dans les bras, elle s'était évanouie, probablement à cause de la perte de sang.

*Toc toc*

J'ai essayé d'ouvrir la porte, mais elle était verrouillée.

Après plusieurs secondes à tenter d'ouvrir la porte de l’appartement verrouillée, Rayan a finalement réussi à la forcer avec un coup d'épaule. J'ai transporté Leyna à l'intérieur et j'ai déposé son corps avec précaution sur un lit. Son visage était pâle, ses blessures continuaient de saigner, elle semblait si fragile à cet instant.

Puis Mehdi a ouvert la porte de la salle de bain, les cheveux encore mouillés.

Je lui ai tout raconté sans perdre de temps et il a rapidement nettoyé les plaies de Leyna, les a désinfectées et les a bandées.

Leyna: au delà des chaînes du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant