Une fois que je ferme la porte à clé, le retour en arrière n'est plus possible. À partir du moment où il a reçu un coup à la tête également. La pièce est aussi glauque que la dernière fois. Une armoire au fond sur la droite, deux cages que soupçonne pour nous à gauche, notre victime au centre. La lumière rouge qui éclaire quelque peu me donne toujours une chair de poule extrême. Si quelqu'un m'avait annoncé que j'allais commettre une torture dans ma vie – ne l'ayant jamais vraiment fait pour ma harceleuse – je n'y aurais jamais cru ; j'en aurais ri au nez de la personne. Tout ceci ne me ressemble pas, mais je suis fidèle à Tessa, et peu importe si elle veut continuer ou non, je serai là.
— Que fait-on maintenant ?
— On lui arrache le cœur ? s'esclaffe-t-elle.
Je ne me retiens pas de lever les yeux au ciel.
— Tu n'as pas moins dégoûtant comme idée ?
— Je n'y ai pas réfléchi à vrai dire. Mais on pourrait...
Tessa est coupée de sa phrase par des tambourinements à la porte qui nous procure un sursaut simultané. Aucune de nous n'ose bouger ou bien parler. Mon cœur palpite si rapidement que je pourrais l'écouter emplir la pièce par le bruit qu'il émet. Mes mains sont si moites que je peine à les essuyer sur mon jean. Je peux sentir les perles de sueurs dévaler mon échine. Même si la panique nous submerge, je suis celle qui a le courage d'avancer jusqu'à la porte. En douceur, je colle mon oreille contre le fer, m'imaginant pouvoir entendre le moindre son. Par réflexe, je prononce :
— Oui, c'est qui ?
Un interphone sur ma droite, que je n'avais pas vu auparavant, se met à grésiller, puis une voix s'en échappe.
— Je vous donne trente secondes pour ouvrir cette porte, s'énerve Alek.
On est dans le pétrin. On a signé notre arrêt de mort. Oh mon Dieu, ait pitié de nous.
Je me retourne vers mon acolyte qui secoue immédiatement la tête : hors de question que nous déverrouillons.
— Ce n'est pas que je ne veux pas, Alek, rétorqué-je. Mais je te sens un peu trop tendu pour effectuer ta demande.
— Tu peux revenir dans quelques minutes. Prends un bain d'air frais, ça va te détendre, ajoute Tessa dans mon dos.
Un ricanement soudain émane à l'autre bout, mais il n'est pas rempli d'un humour quelconque. Confuses, nous ne réagissons pas sur le moment. Mille et une interrogations me passent en tête afin de comprendre une telle attitude de sa part. Son ami est sur une table, ligoté, et lui ne pense qu'à en rire. Quelque chose cloche dans son comportement.
— Vous savez que je connais Lucian depuis mon époque de mercenaire ? nous questionne-t-il.
Je fronce les sourcils, puis le laisse ajouter :
— De ce fait, j'ai pu lui apprendre certaines de mes techniques, comme... se détacher de ses liens. Ou encore, retourner une torture contre son bourreau.
Mes battements repartent de plus belle, je peine à avaler ma salive, ma tête tourne. C'est comme se retrouver au milieu d'une forêt, seule, dans une obscurité totale, et d'entendre des grognements cauchemardesques à travers le bois. L'envie de pleurer sous la peur me prend, mais je tente de garder mon calme. Avec une grande lenteur, je me retourne à nouveau vers la concernée. Mes yeux s'écarquillent lorsque je le découvre, ses pupilles grisés sont fixés sur ma personne. Ne pouvant pas affronter sa moitié du regard, c'est moi qu'il torture d'une simple attention qui me fait frissonner de terreur. N'arrivant pas à aligner deux mots, je lève l'index dans la direction du Satan de la pièce.
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Je veux vivre Tome III : La fin d'un cauchemar - Dark Romance
RomanceLa fin approche. Cole, le père d'Irina, est prêt à tout pour récupérer la prunelle de ses yeux. Quitte à éliminer Aleksander Kowinski et quiconque s'opposera sur son chemin. Mais Alek n'a pas l'intention de laisser qui que ce soit toucher à celle qu...