Trempette - Irina

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La journée est passée à une vitesse tellement fulgurante, que je n'ai pas aperçu le temps tourné. Plongée dans ma lecture du tome deux de Chaos, je ne me suis pas rendu compte qu'Alek n'était pas venu me voir une seule seconde de l'après-midi ; bien trop absorbé dans son travail. Ou peut-être est-ce, en tout et pour tout, moi qui n'ai pas levé le nez du bouquin. Je n'ai pas pu profiter à fond de ce pays depuis notre arrivée et pour cause, monsieur a jugé bon de baptiser toute la demeure par nos ébats. Chaque fois que je pose les yeux sur un mobilier, une pièce, un décor, je le découvre me faire l'amour avec une tendresse hors pair, mélangé à la brutalité qui lui ressemble assurément. Je comprends mieux pourquoi est-ce qu'il a tenu à ce qu'on se rende en Espagne avant les autres.

Cesse de penser à cela, Irina, tu vas en redemander alors que tu es fatiguée.

Assise dans le fauteuil du salon – le même sur lequel Alek m'a repérée le soir où j'ai tenté d'appeler ma meilleure amie – je ferme mon livre au moment où j'entends la porte de l'entrée s'ouvrir. Je me surprends à m'impatienter après elles, tandis que leurs voix produisent un écho dans le hall. Il y a bien longtemps que je n'ai pas écoulé de moments avec ma jolie blonde et j'ai hâte de continuer à faire connaissance avec Caroline. J'ai apprécié sa compagnie à deux reprises ; durant ma soirée babysitting où j'étais celle qu'on gardait, et quand les Kowinski ont décidé de réaliser une virée sur Bordeaux. Ces quelques jours me seront bénéfiques pour passer des instants avec elles.

— Où est ma belle-sœur ? s'exclame un peu trop fort Anastasia.

— Je te manque tant que cela ? ris-je en franchissant le seuil de la porte qui mène à elle.

Un sourire joyeux dessine ses lèvres pulpeuses.

— Que veux-tu ? Être loin de toi a été un vrai supplice.

Je pouffe en la prenant dans mes bras afin d'échanger une accolade amicale. Caroline en réalise de même avant que je ne le fasse moi-même. Le petit Ludwik se tient à la jambe de sa mère, intimidé par ma présence. Je m'agenouille devant lui, penche la tête sur le côté et lui envoie une mine radieuse.

— Kukułka, dis-je.

— Depuis quand tu sais dire coucou, moja słodka ?

Alek sort au même moment de son bureau qui se situe à gauche de l'entrée, vêtu d'un simple t-shirt sombre, ainsi que d'un jean. Je ne m'habituerai jamais à une tenue décontractée de sa part. Quoi qu'il soit très sexy de la sorte.

— Merci, Google, de me traduire des mots faciles, plaisanté-je.

— Tu me caches bien des choses, je trouve, s'hilare-t-il. Bonsoir les filles.

Il ne leur procure ni une bise ni une accolade. Comme bien trop souvent, son geste poli s'arrête à un hochement que les demoiselles semblent accepter. On ne change pas une façon de faire dont on a l'habitude.

Julian passe le seuil à son tour au moment où je me redresse. Alek réalise un mouvement de la tête afin de l'intimer à le suivre. Pendant ce temps, Oward débarque plus heureux que jamais et s'occupe des valises de nos trois convives.

— Je sais que vous êtes là pour vous détendre, commencé-je à prononcer, mais j'ai besoin de vous pour deux petites choses.

Tout ouïe, elles attendent que je continue. Je jette un bref coup d'œil vers Alek qui referme au même moment la porte de son bureau.

— J'aimerais d'abord organiser l'anniversaire de Tessa qui se déroulera après-demain.

Caroline frappe une fois dans ses mains, tandis que Ludwik s'excite d'amusement.

Je veux vivre Tome III : La fin d'un cauchemar - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant