Je veux vivre Tome III : La fin d'un cauchemar - Dark Romance

Nouvelle pertinante - Irina

Avec Cole, j'ai en mémoire quelques anecdotes de père à fille sans aucune attention malsaine. Je me souviens que j'avais tout juste six ans et que je ne subissais aucune atrocité, pour l'instant. Ma mère était toujours vivante ; malade, mais vivante. Beaucoup n'ont pas d'évocations de leurs premières années sur Terre. D'autres, comme moi, ne peuvent pas les oublier, car elles ont traversé des moments magiques. C'était un samedi, le jour où je me suis senti au même degré qu'une princesse. Mon père souhaitait me changer les idées alors qu'il savait pertinemment que la santé de sa femme se détériorait et qu'à tout moment, elle ne se réveillerait plus. Pour lui, cette activité était une manière de me faire oublier la souffrance de ce que j'éprouvais à chaque fois que je la voyais allongée dans son lit d'hôpital ; probablement l'une des seules bonnes choses qu'il a faites pour moi.

À travers la pluie, nous avions couru comme des fous pour rejoindre l'immense magasin de confiserie qui loger parmi une vaste étendue d'autres boutiques diverses. Des fringues, des meubles, des chaussures, le choix était large. Lorsque j'ai passé les portiques, mes yeux ont pétillé de délice, ma tête tournait dans tous les sens, mes cris de joie ont fusé dans les lieux. Plusieurs adultes se sont retournés, amusés de voir une fillette exprimer son bonheur. Je ne savais plus où poser mon attention parmi toutes ces vitrines et ces étagères. Des chamallows. Voilà ce qui se trouvait à l'intérieur. Il y avait tant de boîtes de ce péché mignon qui me faisait de l'œil. Je les entendais me hurler, achète-moi, je t'en prie.

J'ai souri à chaque fois que je touchais l'une d'elle. Nature ou enrobé de chocolat, j'avais un large choix de gamme, mais j'étais incapable de me décider.

Mon père m'avait rejoint rapidement afin de m'aider à sélectionner. Je voudrais celle-ci, lui ai-je dit avant de finalement en désigner une autre. Il a ri à son tour. Un rire merveilleux, comme dans les films. Il m'a porté sur ses épaules, puis m'a expliqué que les meilleurs chamallows se trouvaient tout en haut des vitrines, qu'ils étaient si spéciaux, qu'on évitait de divulguer ce secret à qui que ce soit, au risque de se les faire piquer à chaque fois. Au final, je suis sorti avec ceux au chocolat et ceux nature. Ma préférence s'est révélée rapidement lorsque j'ai fourré un chamallow de ma première boîte dans ma bouche. Ça a été une explosion de saveur intense.

Je ne pourrais jamais oublier ce regard qu'il posait sur moi, sur ce trottoir humide. Il n'avait rien de pervers, ni même de malsain. C'était un homme qui admirer le bonheur de sa fille et qu'il aimait plus que tout.

Dans cette pièce, il n'a pas daigné l'exprimer à nouveau sur moi, non. Il m'a dévoré des yeux comme si je n'étais qu'un bout de viande, parce qu'il ne me chérit pas de la façon qui le devrait. Je ne suis plus ce que j'ai souvent cru. Je ne représentais que sa pute, son objet, sa possession. C'est l'une des raisons qui a appuyé mon envie de l'abattre. Peut-être que s'il avait montré une once de regret, un amour paternel, j'aurais flanché et il serait toujours en vie.

Tout a une fin tôt ou tard.

Mes pas foulent ce long couloir avec une grande difficulté qui se mélange à la douleur que je ressens. Mes larmes inondent mon visage et troublent mon champ de vision. J'ai si mal de tout ce qui se déroule, je meurs de l'intérieur parce que tout ce que je désirais en ce monde ne se réalisera jamais. Je n'ai plus de père, plus de figure paternelle qui veillera sur moi lorsque j'en aurai besoin. Je ne suis qu'une orpheline parmi les sept millions d'enfants sans parents. Je le suis depuis tellement d'années sans le savoir. Jusqu'au bout, il m'aura privé du plaisir de la vie, jusqu'au bout, il m'aura caché la vérité. Je comprends maintenant ce que je ressens Anastasia.

— Irina !

Je ravale un sanglot coincé au fond de ma gorge et tente de découvrir l'individu qui court au loin.