Je veux vivre Tome III : La fin d'un cauchemar - Dark Romance

Le temps presse - Irina 1/2

Des doigts glissent le long de mon visage, alors que mes paupières sont toujours closes. Je me sens légère dans un lit aux draps soyeux et à l'odeur florale. Lentement, je découvre la personne qui se tient à mes côtés. Aleksander. Ses yeux grisés m'observent sans un mot. La tête posée sur son coussin, le corps tourné dans ma direction, il lève de nouveau sa main pour la déposer sur ma joue et de son pouce, il caresse mes lèvres que j'entrouvre.

— Alek...

— Moja słodka, tu m'as tellement manqué.

Je m'émerveille en écoutant sa voix. Cette voix que je rêvais d'entendre à nouveau. L'unique pensée qui me traverse l'esprit, c'est sa présence dans cette chambre loin de tout.

— Tu m'as retrouvé, souris-je. Tu es venue me chercher.

Les rayons du soleil illuminent ce beau visage. Son existence me fait croire que tout ce qu'il s'est déroulé avant été irréel, que mon enlèvement n'était qu'un stupide cauchemar. Je pourrais rester des heures entières à le regarder.

Il se rapproche de moi et dépose ses lèvres chaudes sur les miennes. Son baiser est intense, brutal. Il m'emporte loin des enfers, dans une plénitude totale et je m'abandonne à lui. Mes bras passent derrière sa nuque tandis qu'il se cale entre mes cuisses. Son torse dévêtu, qui se plaque contre mon corps, est donné en offrande à ma personne. Je resserre un peu plus mon étreinte dans l'espoir qu'il ressente ce manque qui m'a tant consumé.

— Alek, soufflé-je entre deux baisers. Je t'aime tellement, tellement, tellement ! Ne me quitte plus jamais.

Hors d'haleine, il se recule pour me contempler avec la plus grande douceur. Il descend son regard sur mes tétons qui pointent droit vers lui – un rictus se placarde aussitôt sur son visage.

— Tu dois te réveiller, moja słodka.

— Quoi ?

/

Mon corps est secoué dans tout le sens, alors que je reprends possession de mes membres endolories. J'entends au loin une voix qui m'appelle, mais je n'arrive pas à discerner le responsable ; je suis présente tout en été loin d'ici. Je refuse d'agrandir mes paupières et de me dire que je suis encore dans cette cage. Pourtant, l'odeur atroce qui me pique le nez me ramène à la réalité, je ne suis pas à la maison. J'ouvre lentement les yeux, tout en essayant d'oublier le léger mal de crâne qui me comprime la tête. Le visage d'Hanz se dessine, ses lèvres bougent, le son de sa voix est étouffé. Il me secoue une seconde fois.

— Tu... Tu as réussi ?

— Lève-toi, Irina. Il est l'heure.

Je sens ses bras me tirer en avant. Je me laisse faire comme un pantin, alors que la fatigue me rappelle à nouveau à elle. La drogue fait toujours effet, même si elle s'estompe, mais je dois forcer mes membres à répondre à mes envies, mes instructions. Je suis maître de mon corps, je décide de ce qu'il doit faire.

Avec une grande difficulté, je me mets sur mes pieds sans ressentir la moindre douleur, et découvre que ma chaîne m'a été retirée. Il a réussi à tout nous enlever durant mon sommeil. Je jette un œil vers les velux et me rends compte que le soleil éclaire de moins en moins. Tu dois sortir d'ici avant la nuit tombée. Je n'oublie pas sa phrase qui me motive à me bouger avant qu'il ne soit trop tard.

— Comment échappons-nous de là ? sollicité-je en resserrant la couverture sur mes épaules.

— Cris.

— Quoi ?

— J'ai dit, cris. Attires, homme de main ici, et je le tue.

Je reste un instant hébété, tout en me demandant s'il est sérieux ou non. Le garde risque d'être armé, comment envisage-t-il de l'assassiner ? Il n'a rien pour... Le fil.