Tessa est soulevée comme un vulgaire sac à patates, tandis que je reporte mon attention vers l'endroit où se trouvait mon pire cauchemar, quelques secondes plus tôt. Néanmoins, je ne le déniche nulle part. Il s'est comme, volatilisé. Mon corps est soudainement hissé à son tour, mais mon esprit divague toujours vers ce qu'il vient de se dérouler. Je n'arrive pas à savoir si j'ai réellement vu cet homme, ou si l'alcool m'est juste monté au cerveau. J'aimerais que la deuxième option soit celle qui est correcte. Ça apaiserait l'angoisse qui me submerge à chaque foulée qu'effectue Alek. Allongée sur son épaule, mon ventre est un peu remué à mon goût, ce qui procure une potentielle nausée en approche. Cependant, de ma position, j'ai un aperçu incroyable de son fessier. J'ai déjà pu le scruter au paravent, sauf que cette fois-ci, je le détaille beaucoup plus. Je tends le bras, puis y abdique ma paume sur son derrière. Il se stoppe, alors que nous parvenons dans les escaliers, et me relâche.
— Putain, mais qu'est-ce qui t'arrive Irina ? s'agace-t-il, le visage fermé.
— Je voulais juste toucher tes fesses, elles sont jolies, souris-je un peu trop joyeusement.
Il retient le rictus qui tente d'étirer ses lèvres en les mordant, puis continue :
— Je t'annonce que tu es en danger de mort et toi, tu penses à aller t'amuser en boîte. Je... Putain Irina ! s'énerve-t-il.
Il marque en temps de pause, en faisant les cent pas, avant d'ajouter :
— Tu as envie de crever, c'est ça ?
Je secoue la tête rapidement, tout en essayant de me rendre toute petite malgré l'alcool qui me rappelle que je suis bien en ce moment. Ou du moins si je fais abstraction d'Erik que j'ai pu apercevoir dans une hallucination.
— On voulait juste se changer les idées, répliqué-je, en m'adossant contre un miroir. Je... ce n'est pas grave.
— Je suis fatigué de tes conneries, Irina. J'en ai assez, souffle-t-il d'une voix remplie de déception.
Pour la première fois depuis quelque temps, une vive douleur tiraille mon cœur. Elle est différente des autres moments, elle est terrifiante, angoissante. Elle est identique à celle que j'ai éprouvée lorsqu'il m'a tourné le dos avant son départ pour la Russie. Je suis peut-être toujours saoul, mais je comprends également ce qui se déroule sous mes yeux. Je brise probablement ce qui s'est créé entre nous et je suis incapable de dire stop. Pourquoi ai-je autant bu ?
— On s'est tout de même amusé, dis-je bêtement pour ne pas arranger mon cas.
Furieux que je sois aussi impolie sur la situation. Il me traine de force jusqu'à la voiture dans laquelle je suis balancée près de Tessa. Aleksander grimpe derrière le volant, puis démarre en trombe. Sur le trajet, aucun d'eux ne prononce un mot, bien trop en colère après nous. Toutefois, la rapidité ne m'aide pas dans un décuvage non débuté ; mais s'il souhaite refaire ses sièges, il est sur le bon chemin. Alors qu'une gêne désagréable commence à remonter le long de mon œsophage, je parviens à bafouiller en portant ma paume à mes lèvres :
— Moins, vi... vite. Je vais... vomir sinon.
Au lieu de m'écouter, il sert un peu plus fort le volant et écrase la pédale de plus belle.
— Vous devriez respirer, vous semblez tendu, souffle Tessa.
Ce n'est pas trop le moment de chercher la grosse bête qui sommeille en eux.
— Toi, ferme ta gueule avant que je te bute ! hurle Lucian.
Pitié Tessa, ne rajoute rien pour ne pas nous faire tuer.
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Je veux vivre Tome III : La fin d'un cauchemar - Dark Romance
RomanceLa fin approche. Cole, le père d'Irina, est prêt à tout pour récupérer la prunelle de ses yeux. Quitte à éliminer Aleksander Kowinski et quiconque s'opposera sur son chemin. Mais Alek n'a pas l'intention de laisser qui que ce soit toucher à celle qu...