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Ayona Hills

11/05

Édimbourg, écosse.

Selon des études scientifiques, les molécules du chocolat seraient proche des endorphines, il aiderait également à réduire l'anxiété et la dépression. Ce qui est parfait pour moi. J'essuie soigneusement mes mains, pleine de farine, sur mon tablier de cuisine pendant qu'une délicieuse odeur sucré émane du four derrière moi.

Je me sens complètement stupide depuis Samedi matin. Je n'aurais jamais dû réagir comme ça en apprenant qu'Alina était la fille de Lilian. J'aurais dû directement lui demander des explications au lieu de me mettre dans des états pareils. Un pincement douloureux se loge dans ma poitrine en réalisant qu'Alina, que j'affectionne beaucoup, ne connaîtra jamais sa maman.

Les iris océans énervées de Lilian apparaissent de nouveau dans mon esprit. Il a réellement été affecté du décès de la mère de sa fille, qui se prénomme Ashley, ça se voyait dans ses pupilles. Je peux encore ressentir cette douce sensation de tendresse m'envahir. Mais un sentiment de souffrance refait surface quand je me remémore l'épisode de notre - presque baiser - avant qu'il ne m'avoue fermement que notre histoire serait impossible.

Je passe l'éponge sur la table ronde, remplie de farine, qui trône dans la cuisine de ma tante. Pour faire dissiper ses émotions, je me suis donc mise à faire des muffins aux différentes saveurs: chocolat, myrtille, fraise, caramel et vanille.

- Je vois que la cuisine a des vertus apaisantes pour toi. remarque ma meilleure amie, apparaissant dans la pièce, en me prenant tendrement dans ses bras.

- Je crois qu'il y aura trop de muffins pour nous.. soupirais-je, avec un petit sourire. Oh mais tu penses que Matthew pourrait en vouloir pour le bar ?

- Attends, je lui envoie un message tout de suite, c'est une bonne idée.

- Tu pourrais m'en garder trois au chocolat au lait s'il te plaît, Miranda voudra sûrement les goûter. intervient Paola, avec un charmant sourire.

Tous les dimanches après-midis, Paola et Miranda se retrouvent soit ici, soit chez elle pour passer du temps ensemble. Miranda est très prise avec son association contre le cancer du sein dont elle est présidente et Paola est très occupée avec sa florissante boutique, donc c'est une très bonne habitude pour ne pas s'éloigner de sa meilleure amie, pensais-je.

Je mets trois muffins aux chocolats au lait dans une assiette pour Mme Johnson et dépose six muffins dans une autre pour Matthew et Lilian. Je donne une tape sur la main d'Ellie quand elle s'apprête à passer son doigt dans la pâte crue pour les muffins. Un petit rire s'échappe de ses lèvres, rapidement recouvert de la sonnette qui résonne dans le rez-de-chaussée.

- Vous attendez quelqu'un les filles ? nous demande Paola, curieusement.

- Non, pas du tout. répondons-nous, en même temps, intriguée.

- Je vais voir qui ça peut bien être. nous prévient-elle, en disparaissant dans le hall d'entrée.

Je lève les épaules quand ma meilleure amie hausse un sourcil dans ma direction. Intérieurement, j'espère que la personne présente devant notre porte d'entrée soit Lilian. Mais ça n'arrivera jamais. Depuis que nous sommes enfants, Lilian est déterminé à respecter ses objectifs et à mon avis, sa priorité actuelle est de m'ignorer comme si je n'avais jamais existée.

- Ayona ! C'est pour toi ! crie la douce voix de ma tante.

Je retire délicatement mon tablier puis le pose sur le dossier d'une chaise en bois. Mes muscles se raidissent lorsque mon regard se pose sur la silhouette impeccable d'Andrew qui m'adresse un sourire charmant. Je croyais qu'il avait renoncé à venir ici, pensais-je. Je remarque automatiquement que Paola est méfiante envers lui.

- Je suis dans la cuisine, s'il y a un problème. m'informe-t-elle, tendue.

- Qu'est-ce-que tu fais ici, Andrew ? lui demande-je, en refermant la porte derrière moi.

La légère brise caresse mes épaules dénudées me faisant regretter de ne pas avoir mis un gilet. Quelques passants me saluent de la tête en regardant curieusement le londonien qui est tiré à quatre épingles, il n'a pas changé, constatais-je.

- Je suis venue pour toi, Ayona, tu aurais dû me prévenir que tu t'installais ici. me dit-il, déçu.

- Comment tu as eu cette adresse ? Je le questionne, agacée.

- Je suis aller au Tavern'Coffee, Matthew m'a indiqué ton adresse, vous êtes amis depuis longtemps ? m'interroge-t-il, avec un regard froid.

- C'est un ami de la famille. mentis-je, à moitié, avec raideur. Ecoute Andrew, je n'arrête pas de t'expliquer que je ne suis pas amoureuse de toi, je préfère être honnête que de te faire espérer inutilement, tu ferais mieux de retourner à Londres et de ne jamais revenir. soupire-je, désespérée.

Un frisson glacial parcourt mon corps quand son regard s'assombrit. Il n'est plus le même depuis Londres, nous nous sommes plus revus depuis l'enterrement de ma mère. Je recule prudemment d'un pas quand il s'approche dangereusement de moi avec un rictus déterminé.

- Je ne vais pas passer par quatre chemins, Ayona, tu n'as pas le choix. Je sais que je suis l'homme de ta vie et que je pourrais t'offrir tout ce que tu désires, mes parents possèdent la moitié des commerces de Londres, et je compte bien te faire comprendre que je suis le seul homme parfait pour toi. On se reverra.

Un sentiment de colère se propage dans mes veines devant son air hautain à mon égard. Il se fait réellement des films, pensais-je. Cependant, quand il tourne les talons, de la nervosité s'empare de moi, ses paroles ressemblaient étrangement à une menace. Ce que je n'apprécie pas. S'il n'est pas assez grand pour accepter un refus, c'est son problème.

- Tout va bien, Ayona ? s'enquit une voix masculine, à côté de moi.

- Ah Matthew, oui tout va bien et toi ?

- Très bien, on m'a dit qu'il y avait trop de muffins ici, je n'ai pas pu refuser une occasion de goûter à ta cuisine. me lance-t-il, avec un sourire amical.

Je dois admettre que Matthew fait désormais parti de mon petit cercle amical qui contient uniquement Ellie. Il a été très présent pour moi quand Lilian est parti Samedi midi. Il n'a pas arrêté de me faire rire pour me redonner un peu de moral. Puis, il rend complètement folle ma meilleure amie, ce qui me comble de bonheur pour elle.

D'ailleurs, les joues d'Ellie s'empourprent directement quand Matthew, que l'on surnomme tous Matt, lui adresse un magnifique sourire malgré son état nerveux. On dirait, qu'ils perdent tous les deux leurs moyens quand ils sont face à face, ce qui est très mignon à voir.

- Tiens, l'assiette et je t'autorise à partager avec Lilian. lui dis-je, amusée.

- C'est très gentil de ta part, tu n'es pas rancunière. constate-t-il, joyeusement.

- Pourquoi serais-je rancunière ? Je trouve ça dommage qu'il ne s'autorise pas à être de nouveau heureux. soupirais-je, tristement.

- Il t'a tout raconté ? me demande-t-il, surpris.

- Il m'a juste dit qu'Ashley était décédée, pourquoi ?

- Non, pour rien. répondit-il, en réfléchissant. Tu es vraiment formidable, Ayona, ne doute jamais de cela. Ça te dit de venir dîner avec moi ce soir ? Je connais un restaurant merveilleux. propose-t-il, nerveusement, à Ellie.

Un sourire amusé se plaque sur mon visage quand ma meilleure amie accepte en se retenant de sautiller de joie face à cette invitation, qui m'a tout l'air d'être un rendez-vous. Mais le comportement de Matthew par rapport au sujet d'Ashley me perturbe.

D'ailleurs, comment est-elle décédée ?

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant